06.06.06 Problématique de lapplication du code minier congolais, par Faustin Kuediasala (Le Potentiel)
La République démocratique du Congo est actuellement, au niveau international, au centre de grands enjeux géostratégiques. Il ne sagit pas seulement de sa position fort stratégique au centre de lAfrique mais surtout de limmensité de ses ressources naturelles du sol et du sous-sol. Plusieurs investisseurs, se recrutant dans divers secteurs de la vie économique, se bousculent actuellement à la porte de la Rdc. Leur attrait, en ce qui concerne plus particulièrement le secteur minier, se justifie par la gamme variée des privilèges et facilités dinvestissement prévue dans le nouveau Code minier de 2002, complété par le Règlement minier de 2003.
La nouvelle législation minière congolaise a prévu, pour une gestion harmonieuse du secteur, un certain nombre de structures dappui. La plus importante dentre-elles est évidemment le Cadastre minier. Doté de la charge de gestion des procédures doctroi, de déchéance et dannulation des droits miniers sur toute létendue de la République démocratique du Congo, le Cami est au centre de tous les enjeux qui touchent directement à lavenir du secteur minier congolais.
Avec la léthargie qui caractérise la Commission de validation des titres miniers – qui na dailleurs pas fonctionné depuis la promulgation en 2003 du Règlement minier – cest plus vers le Cami que se dirigent la plupart des critiques faisant souvent état dune gestion peu orthodoxe du secteur minier congolais. Au Katanga comme dans les deux Kasaï ainsi que dans dautres zones minières, des conflits de diverse nature naissant, tournant pour la plupart autour de la validité des droits miniers de recherche ou dexploitation. Tout récemment, cest Tshikapa qui a fait les frais de ce que daucuns qualifient désormais de « complaisance » dans loctroi des titres miniers. En labsence de la Commission de validation des titres, tout le monde épingle le Cami. Doù, toute la problématique de lapplication du Code minier de 2002.
Comme signalé plus haut, en trois ans de fonctionnement, le Cadastre minier a traité essentiellement les dossiers concernant les territoires anciennement sous contrôle de lex-gouvernement. Suite à labsence de rigueur dans le travail de mise en conformité des titres existants avant la réforme, le Cami a hérité des contentieux et litiges découlant des anciennes pratiques de ladministration des mines.
Sur ce point, lapplication du Code minier est intervenue récemment à la suite de la réintégration effective au gouvernement central des anciennes administrations de fait. Mais, dans cette partie de la Rdc, beaucoup reste encore à faire en attendant quémergent à la surface des germes réels de la réunification économique et sociale.
A louverture du guichet Cami en juin 2003, les opérations cadastrales se sont effectuées dans un contexte difficile, caractérisé par une informatisation partielle du Fichier des titres miniers consécutive aux défaillances du consultant recruté pour la modernisation du Cadastre. Le traitement manuel a contribué à augmenter le nombre derreurs et de litiges dans la gestion des dossiers et a nécessité un travail dassainissement. Celui-ci commence à produire des effets positifs à linstar des listes des titulaires des droits à déchoir pour non respect des obligations de maintien des validités des droits.
Il convient toutefois de souligner que, malgré ces efforts de toilettage du fichier cadastral, le Cami éprouve des difficultés inhérentes à la non implication dautres acteurs dans la logique du Code minier. Tout laisse croire que le poids de lapplication de ce texte pèse sur le Cami seul alors que le rôle de chaque intervenant a été fixé sans équivoque. En effet, le Cami a la charge uniquement de gérer les procédures doctroi, de déchéance ou dannulation des droits miniers et de carrières. Ce contrôle et le suivi des activités qui leur sont liées relèvent des autres services de lAdministration des Mines.
La situation du Cami se complique davantage. avec la mesure récente du Gouvernement portant perception des droits superficiaires par la Direction générale des recettes administratives, domaniales, administratives et de participations (Dgrad) pour le compte du Trésor public. Au regard de la lenteur des procédures dordonnancement et de recouvrement, cette mesure remet en question les principales innovations introduites par la réforme et présente le risque de compromettre sérieusement sa mise en œuvre.
DIFFICULTES DAPPLICATION DU CODE
Lapplication des dispositions du Code minier pose dautres problèmes, notamment par rapport aux droits des occupants de sol. Sur ce point, tel que la souligné Jean-Félix Mupande, directeur général du Cami lors dun entretien samedi dernier avec la presse, il y a de plus en plus du mal à convaincre les populations autochtones de la différence entre le droit minier et le droit foncier. Selon lui, la raison se trouve dans la faible vulgarisation du Code minier. En effet, pense-t-il, la faible vulgarisation du Code minier a conduit plusieurs interprétations erronées de ses dispositions, surtout en ce qui concerne la cohabitation des droits miniers avec les occupants des sols et lexclusion des communautés de base de la jouissance des produits du sous-sol. Lexamen de la situation dans le territoire de Tshikapa est édifiant.
06.06.06 Problématique de lapplication du code minier congolais, par Faustin Kuediasala (Le Potentiel)
La République démocratique du Congo est actuellement, au niveau international, au centre de grands enjeux géostratégiques. Il ne sagit pas seulement de sa position fort stratégique au centre de lAfrique mais surtout de limmensité de ses ressources naturelles du sol et du sous-sol. Plusieurs investisseurs, se recrutant dans divers secteurs de la vie économique, se bousculent actuellement à la porte de la Rdc. Leur attrait, en ce qui concerne plus particulièrement le secteur minier, se justifie par la gamme variée des privilèges et facilités dinvestissement prévue dans le nouveau Code minier de 2002, complété par le Règlement minier de 2003.
La nouvelle législation minière congolaise a prévu, pour une gestion harmonieuse du secteur, un certain nombre de structures dappui. La plus importante dentre-elles est évidemment le Cadastre minier. Doté de la charge de gestion des procédures doctroi, de déchéance et dannulation des droits miniers sur toute létendue de la République démocratique du Congo, le Cami est au centre de tous les enjeux qui touchent directement à lavenir du secteur minier congolais.
Avec la léthargie qui caractérise la Commission de validation des titres miniers – qui na dailleurs pas fonctionné depuis la promulgation en 2003 du Règlement minier – cest plus vers le Cami que se dirigent la plupart des critiques faisant souvent état dune gestion peu orthodoxe du secteur minier congolais. Au Katanga comme dans les deux Kasaï ainsi que dans dautres zones minières, des conflits de diverse nature naissant, tournant pour la plupart autour de la validité des droits miniers de recherche ou dexploitation. Tout récemment, cest Tshikapa qui a fait les frais de ce que daucuns qualifient désormais de « complaisance » dans loctroi des titres miniers. En labsence de la Commission de validation des titres, tout le monde épingle le Cami. Doù, toute la problématique de lapplication du Code minier de 2002.
Comme signalé plus haut, en trois ans de fonctionnement, le Cadastre minier a traité essentiellement les dossiers concernant les territoires anciennement sous contrôle de lex-gouvernement. Suite à labsence de rigueur dans le travail de mise en conformité des titres existants avant la réforme, le Cami a hérité des contentieux et litiges découlant des anciennes pratiques de ladministration des mines.
Sur ce point, lapplication du Code minier est intervenue récemment à la suite de la réintégration effective au gouvernement central des anciennes administrations de fait. Mais, dans cette partie de la Rdc, beaucoup reste encore à faire en attendant quémergent à la surface des germes réels de la réunification économique et sociale.
A louverture du guichet Cami en juin 2003, les opérations cadastrales se sont effectuées dans un contexte difficile, caractérisé par une informatisation partielle du Fichier des titres miniers consécutive aux défaillances du consultant recruté pour la modernisation du Cadastre. Le traitement manuel a contribué à augmenter le nombre derreurs et de litiges dans la gestion des dossiers et a nécessité un travail dassainissement. Celui-ci commence à produire des effets positifs à linstar des listes des titulaires des droits à déchoir pour non respect des obligations de maintien des validités des droits.
Il convient toutefois de souligner que, malgré ces efforts de toilettage du fichier cadastral, le Cami éprouve des difficultés inhérentes à la non implication dautres acteurs dans la logique du Code minier. Tout laisse croire que le poids de lapplication de ce texte pèse sur le Cami seul alors que le rôle de chaque intervenant a été fixé sans équivoque. En effet, le Cami a la charge uniquement de gérer les procédures doctroi, de déchéance ou dannulation des droits miniers et de carrières. Ce contrôle et le suivi des activités qui leur sont liées relèvent des autres services de lAdministration des Mines.
La situation du Cami se complique davantage. avec la mesure récente du Gouvernement portant perception des droits superficiaires par la Direction générale des recettes administratives, domaniales, administratives et de participations (Dgrad) pour le compte du Trésor public. Au regard de la lenteur des procédures dordonnancement et de recouvrement, cette mesure remet en question les principales innovations introduites par la réforme et présente le risque de compromettre sérieusement sa mise en œuvre.
DIFFICULTES DAPPLICATION DU CODE
Lapplication des dispositions du Code minier pose dautres problèmes, notamment par rapport aux droits des occupants de sol. Sur ce point, tel que la souligné Jean-Félix Mupande, directeur général du Cami lors dun entretien samedi dernier avec la presse, il y a de plus en plus du mal à convaincre les populations autochtones de la différence entre le droit minier et le droit foncier. Selon lui, la raison se trouve dans la faible vulgarisation du Code minier. En effet, pense-t-il, la faible vulgarisation du Code minier a conduit plusieurs interprétations erronées de ses dispositions, surtout en ce qui concerne la cohabitation des droits miniers avec les occupants des sols et lexclusion des communautés de base de la jouissance des produits du sous-sol. Lexamen de la situation dans le territoire de Tshikapa est édifiant.
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