11.07.06 L’Economie congolaise au premier semestre 2006 (Le Potentiel)

DESEQUILIBRE DES FINANCES PUBLIQUES

Etablies à 28.060,3 millions de francs congolais de déficit en fin décembre 2005, les opérations financières de l’Etat se sont soldées par un léger excédent cumulé de 4.087,1 millions de francs congolais au 16 juin 2006. Cet excédent ne doit pas occulter les phases des forts déficits enregistrées au cours de six derniers mois. En effet, hormis le déficit enregistré en décembre 2005, les mois de février et avril ont été caractérisés par de forts déficits respectifs de 13.864,0 millions de francs en février et de 13.380,5 millions de Fc de déficit en avril 2006. De par la logique de la gestion des finances publiques en République démocratique du Congo, logique selon laquelle à un mois d’excédent doit nécessairement correspondre un mois de déficit, il est probable qu’en fin juin on ait enregistré également un déficit.

Cette situation des déficits publics augure la résurgence, mieux, la phase de dérapage que devront connaître non seulement les finances publiques mais également toute l’économie du pays au cours de la période électorale, entraînant ce que nous pouvons qualifier d’inflation et de la dépréciation d’origine « politique ». Ceci sous-entend qu’à fin décembre 2006, toute choses étant égales par ailleurs, le déficit des finances publiques s’établirait, en terme cumulé et selon nos simulations, à plus de 30 milliards de francs congolais. Une analyse plus approfondie de l’exécution des opérations financières de l’Etat au premier semestre de l’année en cours révèle, selon la note de conjoncture de la Banque centrale du 19 juin 2006, un dépassement des dépenses de 33.654,2 millions de francs congolais, résultant des prévisions de 230.419,5 millions de francs contre les réalisations de 264.073,7 millions de francs. Sur un total des dépenses cumulées de l’ordre de 264.074,7 millions de francs au 16 juin 2006, les frais de fonctionnement occupent plus de 31 pour cent suivi de la rémunération qui a absorbé presque le tiers des dépenses au cours du premier semestre. Or, il est bien établi que les dépenses de fonctionnement représentent en grande partie le fonctionnement des ministères, cabinets et autres entités politiques affiliés aux différentes composantes. Loin de donner une claire vision sur les objectifs macroéconomiques annoncés et poursuivis par le gouvernement, le comportement des finances publiques semble obscurcir l’horizon temporel d’ici à fin 2006. Un tel comportement des finances publiques est signe d’une affectation biaisée et d’un non respect des dispositions budgétaires telles que prévues par la loi budgétaire actuelle, document 1 portant exposé des motifs et projet de loi, page 3 paragraphe 2 publié en fin décembre 2004 par les ministères du Budget et celui des Finances.

CRISPIN MALINGUMU SYOSYOASS A L’UNIKIN ET A L’ ENAP

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