21.02.09 Le Potentiel: Cinq questions à Jean-Claude Vuemba Luzamba, par Angelo Mobateli

 

1. Quelle analyse faites-vous de l’intervention et des
opérations militaires menées par les armées ougandaise et rwandaise sur
le territoire congolais ?

L’esprit général de la Constitution, qui régit notre pays, accorde
au pouvoir législatif des pouvoirs les plus larges dans les engagements
à prendre au niveau des institutions politiques nationales dans les
questions les plus importantes tenant à la vie de la République
démocratique du Congo. C’est aussi le cas pour d’autres pays, notamment
le Rwanda dont le parlement est intervenu pour exiger la prolongation
de la présence de l’armée rwandaise sur le territoire national
congolais. Compte tenu de l’extrême gravité des problèmes posés par les
diverses questions soulevées par la présence de ces armées nationales
étrangères opérant sur le territoire national congolais, je voudrais
demander à l’ensemble du leadership politique national congolais de
faire l’effort qui s’impose pour identifier et se mettre au service de
la volonté et des plus profondes aspirations du peuple congolais
souverain.

2. Concrètement, que doit faire le leadership politique congolais ?

Cette volonté et ces aspirations devraient amener les plus hauts
dirigeants de l’Etat congolais à se mettre à l’écoute des représentants
du peuple siégeant au parlement congolais. A défaut de privilégier
envers et contre tout cette collaboration, les membres de notre
gouvernement se placent dans une situation tout à fait inconfortable
par rapport à l’histoire et, aussi, par rapport à Dieu. L’extrême
gravité du désastre humanitaire, que vit le peuple congolais, et ses 7
à 8 millions de morts imposent aux pouvoirs exécutif et législatif de
faire preuve du plus grand esprit de sagesse et de lucidité dans le
règlement de ces problèmes qui, tôt ou tard, pourraient réserver des
surprises extrêmement désagréables. Je soutiens avec force la majorité
des députés qui ont signé la pétition exigeant une session
extraordinaire sur la présence des troupes des armées rwandaises et
ougandaises à l’Est de notre pays. Il s’agit aussi de refuser de
prendre des raccourcis et des positions simplistes du genre de celles
exigeant la démission d’un tel ou d’un tel autre.

3. Vous vous plaignez d’être l’objet de menaces de mort. De quoi s’agit-il ?

Il y a des menaces de mort ou tentatives de meurtre que fait peser
sur ma petite vie un groupe d’intérêts financiers soutenus par certains
d’entre nos compatriotes qui abusent de leur positionnement au niveau
de certaines instances stratégiques de l’appareil de l’Etat congolais
pour concevoir et confectionner toutes sortes de scénarios mensongers.

Vous vous souviendrez de « l’affaire de grandes quantités de
riz impropres à la consommation humaine ». Convaincu que ce riz
constituait un poison mortel mettant en péril la vie de plusieurs
millions d’hommes, femmes et enfants congolais, la direction politique
de mon parti, le Mouvement du peuple congolais pour la République,
moi-même et de nombreux autres patriotes congolais avions conduit la
campagne de sensibilisation qui avait abouti à l’interdiction de la
mise en consommation de ce riz avarié.

4. Avez-vous saisi les instances judiciaires ?

J’ai porté plainte contre inconnu, le 18 février 2009 auprès du
procureur général de la République à Kinshasa. Ces acolytes des groupes
d’intérêts étrangers ont choisi pour alibi les nuisances qui, parfois,
sont le fait de milliers de nos jeunes désoeuvrés et sans emplois, plus
connus sous le sobriquet de « kuluna » qui opèrent entre Kinshasa et
Kasangulu. A ce stade, je voudrais lancer un appel pressant en faveur
de la mise en place d’une commission d’enquête chargée de la
clarification de cette affaire extrêmement grave faisant état d’une
tentative initiée à Kasangulu en vue de la déstabilisation des
institutions nationales dirigeantes de notre pays.

5. Que pensez-vous de la crise qui prévaut dans l’UDPS et du procès Bemba à La Haye ?

Je me dois de relever la situation déplorable que vit notre frère
et compatriote, le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo, prisonnier
politique, pris en otage et réduit à vivre comme un détenu politique
congolais dans l’univers carcéral hollandais de La Haye. Les quatre
jours de son procès ont montré les limites de ce grand mensonge et de
ces témoins numérotés à charge. Notre frère Jean-Pierre Bemba doit
regagner sa place au Congo où il est le chef de l’opposition
institutionnelle de notre pays et que cette mascarade politique
s’estompe.

Par rapport à la crise qui prévaut au sein de l’UDPS, je dois
avouer que j’avais été très ému de voir comment cet extraordinaire
ouvrage politique était mis en péril au moment où son chef historique,
le président Etienne Tshisekedi wa Mulumba, se trouvait en
convalescence à l’étranger. J’avais rendu visite et je m’étais
entretenu avec les leaders des deux ailes dissidentes, à savoir l’aile
conduite par le président François-Xavier Beltchika et le secrétaire
général Alexis Mutanda. J’ai cru percevoir la disponibilité de tous en
faveur d’un règlement à l’amiable.

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