23.02.09 Le Potentiel: CINQ QUESTIONS à Roger Lukumu, par Albert tshiambi

 

1.
Après plusieurs mois de guerre, les armes se sont tues dans l’Est de la
République démocratique du Congo. Quel votre commentaire à ce sujet ?

La fin des hostilités dans la partie orientale de notre pays est une
bonne chose dans la mesure où, elle va permettre aux populations
civiles de vivre en paix et en sécurité après plusieurs mois de
souffrance et d’errance, surtout dans la province du Nord-Kivu. Elle
permettra également à la République démocratique du Congo de relancer
l’économie dans le Kivu détruit systématiquement par les seigneurs de
guerre. Pour un avenir meilleur, nous demandons au gouvernement d’être
prudent pour que l’option qu’il a prise jusqu’à présent puisse aboutir.
Cela, en privilégiant l’intérêt supérieur de notre Nation.

2. Depuis quelque temps, on observe une certaine
dépréciation du Franc congolais par rapport à la devise américaine.
Comment expliquez-vous cette situation?

Dans tous les pays du monde, l’appréciation d’une monnaie se fait
sur base de la production intérieure. L’économie de la République
démocratique du Congo est centrée sur un seul secteur, notamment le
secteur minier. Il est important de noter qu’actuellement, ce secteur
est frappé de plein fouet par la crise financière internationale. Et
pourtant, c’est le secteur minier qui génère les devises. Etant donné
qu’il éprouve de nos jours d’énormes difficultés, par conséquent cela
entraîne automatiquement la rareté des devises sur le marché congolais.
D’où la descente à l’enfer de notre monnaie. Une dépréciation qui, à
notre humble avis accentue la pression à la hausse des prix intérieurs.

3. Comment appréciez-vous la décentralisation prévue par la Constitution en vigueur en RDC?

Dans l’esprit du législateur, la décentralisation est bénéfique, car
elle permet de rapprocher les gouvernants des gouvernés. C’est dire
qu’elle facilite le dialogue permanent entre le sommet et la base.
Contrairement à la centralisation du pouvoir de l’Etat, la
décentralisation a l’avantage de donner aux dirigeants l’occasion de
s’imprègnent des problèmes des populations, afin d’y apporter des
solutions positives et appropriées. Passer de onze à vingt-cinq
provinces comme prévu par l’actuelle Constitution, c’est bien. Mais ce
qui importe, c’est de donner à ces futures provinces les moyens de leur
politique. S’il n’y en a pas, on ne saura pas assurer le développement
de ses entités. Raison pour laquelle, il faut y aller progressivement
en commençant par les infrastructures qui abriteront ces entités
provinciales.

4. Votre appréciation sur l’actuel Parlement de la RDC?

Avec notre jeune démocratie, on sait observer que c’est au sein du
Parlement qu’elle s’exerce réellement. On remarque, à l’instar d’autres
pays de vieille démocratie que la loi de la majorité se fait sentir,
comme en France.

Même si Ies idées de la minorité sont valables, le drame est
que c’est la voix de la majorité qui domine comme partout ailleurs dans
d’autres Etats de la planète.

En outre, on constate que jusque-là, les bureaux de
l’Assemblée et du Sénat dirigent bien ces deux institutions de la
République. C’est ce qui encourage.

5. Pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, un
noir a été élu président de cette super puissance. Qu’en dites-vous ?

L’élection
de Barack Obama à la tête des Etats-Unis constitue tout un enseignement
pour le monde. C’est pour dire que si quelqu’un a la capacité, la
compétence, la détermination et la constance dans son combat, il peut
facilement atteindre son objectif.

Il est important de noter que l’avènement d’ un Noir à la
tête de la plus grande puissance du monde a été prédit par Martin
Luther King, Léopold Sédar Senghor et aussi et surtout par Simon
Kimbangu. Avec sa vision des choses, malgré qu’il a hérité d’un grand
pays en pleine crise, il pourra établir le leadership international qui
sera érigé sur le respect mutuel des Etats.

Son avènement est une bonne chose pour le monde, puisqu’il
est animé d’un souci majeur, celui de voir les hommes dans de bonnes
conditions et vivent mieux et en paix.