25.02.09 Le Potentiel : Cinq questions à François-Xavier Beltchika

1.L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a commémoré le 27ème anniversaire de sa lutte, le 15 février. Quelles sont les étapes parcourues et les succès réalisés ?

En ce jour, notre souvenir est né du combat que nous avons mené en faveur des libertés individuelles et collectives, et plus spécialement en faveur de la liberté de pensée, de mouvement, d’établissement d’expression et d’association. Nous remémorons également notre lutte farouche en faveur des droits civils et politiques. Notamment en faveur du droit de chaque citoyen d’élire et de se faire élire, de contrôler et de sanctionner la gestion du pays. Au cours des années 1990, notre revendication d’un multipartisme intégral, d’une transition consensuelle, et de la légitimité populaire des lois, s’est soldée également par un succès. Notons, comme principaux changements sur le terrain, la brillante victoire des Congolais sur la peur, le retour progressif dans nos consciences des valeurs de liberté et de la justice. Cette longue et opiniâtre lutte nous a valu des martyrs par milliers. Aucun Congolais n’oubliera que ces conquêtes ont été, pour la plupart, réalisées dans les dures conditions de clandestinité et, par moments dans la rue et au grand jour.

2. Quels sont les succès ainsi que les faiblesses enregistrés par votre formation politique tout au long de sa lutte politique ?

Nous avons réalisé des succès et avons commis aussi des erreurs sur notre parcours. L’UDPS n’a pas pu, dans toutes les circonstances de l’histoire tumultueuse du pays, témoigner de l’acuité de vue et de la pertinence d’analyse quant à la manière dont la majorité de notre peuple percevait nos enjeux communs et nos solutions collectives. Il nous est arrivé à l’UDPS et parfois, à quelques moments particulièrement délicats, de surestimer les dangers et les risques, ou de sous-estimer les difficultés et les obstacles. L’histoire des luttes politiques a été, partout et de tout temps, une suite de compromis plus ou moins réussis avec les contextes du moment. L’Union pour la démocratie et le progrès social ne pouvait déroger à la règle. A l’endroit de notre pays, notre effort de sincérité et de loyauté fait donc partie intégrante des exigences de notre lutte. Beaucoup de nos compatriotes le regrettent et clament tout haut leur amertume. Nous n’avons pas pu participer aux élections de 2006. Au-delà des responsabilités bien connues des forces politiques et des lobbies travaillant à l’anéantissement de notre parti, il y a eu, dans nos rangs et de notre côté, des faiblesses d’analyse et des erreurs d’appréciation qu’il ne serait pas honnête de ne pas relever.

3. Votre point de vue sur la présence des troupes rwandaise et ougandaise dans l’Est de la RDC ?

Les initiatives de guerre ou de paix, récemment prises par Kinshasa, contrairement à la lettre et à l’esprit de la Constitution, ne peuvent en aucun cas avoir la caution de l’UDPS. Il nous faut sortir, une fois pour toutes, de la logique du pouvoir actuel qui justifient son action en évoquant la nécessité de l’ordre public, de la paix sociale ou de la défense de la souveraineté.

4. Kinshasa et Kigali ont signé en décembre 2008 à Goma, un accord relatif à la traque contre les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) au Kivu. Qu’en pense votre parti ?

La signature de cet accord est selon des analystes motivée, entre autres, par la recherche au Congo d’un espace vital pour le Rwanda surpeuplé et enclavé. Le désengagement d’un espace ou d’une zone de sécurité nécessaire pour une exploitation tranquille des ressources naturelles de la RDC. La revendication plus tard, par les habitants immigrés d’un Etat rwandophone, distinct de l’Etat congolais.

5. Le premier congrès national de l’UDPS a été reporté plus d’une fois. Pouvez-vous fixer l’opinion sur sa tenue ?

Le Congrès national de l’UDPS se tiendra bel et bien. A la croisée des chemins, notre parti sous la direction de M. Etienne Tshisekedi wa Mulumba a lancé le projet de tenir notre premier congrès. A cet effet, le Comité organisateur mis sur pied a terminé ses travaux en janvier 2009 et le rapport complet y afférent a été déposé à tous les organes statutaires de notre parti. C’est ici l’occasion d’exprimer notre reconnaissance à l’égard des millions de Congolais pour leur soutien à ce qu’ils appellent «Congrès du peuple congolais tout entier».

Propos recueillis par T.M.

Président du Comité organisateur du premier congrès national de l’UDPS.

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