05.03.09 Le Potentiel: Cinq questions à Matthieu Mukengeshayi, par Médard Muyaya

05.03.09 Le Potentiel: Cinq questions à Matthieu Mukengeshayi, par Médard Muyaya

1.Quels sont les objectifs poursuivis par votre parti politique, l’Alliance libérale- démocratie libérale ?

Je tiens à préciser que l’Alliance Libérale- Démocratie Libérale
est un lieu de rassemblement de celles et ceux qui veulent participer
activement à la politique, elle est un forum de discussions, un endroit
d’information et de pédagogie démocratique. C’est aussi un lieu où les
citoyens actifs peuvent exprimer leurs revendications, leurs
espérances, leurs priorités, leur vision, leur conception de l’équité,
leurs rêves et leur volonté éventuellement de changement. L’AL- DL est
un parti politique d’inspiration libérale. Les objectifs poursuivis
dans son combat politique sont dans notre programme, dont les grandes
lignes se résument dans les grands domaines de la vie : la justice,
l’enseignement, la santé, l’économie, la sécurité, l’environnement, la
culture, les communications et les nouvelles technologies de
l’information, la culture.

L’AL-DL, parti favorable à une société de libre choix, se
base sur la liberté et la responsabilité individuelle et la garantie
par la loi dans un Etat de droit. Le parti souhaite un Etat qui
garantisse la justice, la liberté et prenne en charge les fonctions
souveraines telles que la Défense nationale ou la sécurité,
l’enseignement, la santé, les infrastructures, le développement
durable, la culture.

2. Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à créer l’AL- DL ?

Vous savez que « si vous ne faites pas la politique, vous la
subissez ». Les motivations sont profondes et historiques. Indépendant
depuis le 30 juin 1960, la RDC est confrontée aux défis majeurs que
certains dirigeants aux affaires et à la gestion de la chose publique
n’ont pas su relever.

Malgré le scrutin historique du 30 juillet 2006, cet état
des faits est la conséquence de l’absence de volonté, d’amour et
d’idéal partagé sur lequel tant d’autres peuples ont bâti des sociétés
civilisées et prospères. Le moment est venu pour qu’ensemble, ayant à
cœur l’amour du pays de conjuguer nos talents et nos aspirations pour
rebâtir le pays.

Certes, il s’agit là d’un grand défi pour l’avenir que nous
pourrons relever en devenant tous acteurs principaux de notre destin.
Voilà la raison qui fonde notre approche et pour laquelle nous
proposons aux Congolaises et Congolais un projet de société qui puisse
répondre à leurs besoins et à leurs attentes. Nous avons la conviction
que l’AL-DL assure pleinement de la sorte la vision qui est la sienne,
en tant que courant de pensée libérale : restaurer le débat politique
dans la véritable dimension, donner un sens à l’avenir et rendre
confiance en un destin commun.

3. La démocratie semble piétiner après les élections. Qu’en pensez-vous?

Les élections ne sont pas la démocratie. En RDC, elles n’ont pas
aidé le pays à décoller, mais elles ont permis d’avoir des institutions
sans âme. Que valent-elles ?

Il s’agit d’un système de prédation destiné à fabriquer une
petite classe des possédants dominants et de leur entourage. Le
gouvernement mis en place n’a pas mis sur pied un programme ou une
vision pour le redressement du pays.

Nous devons mener la lutte pour le rétablissement de la
dignité du peuple congolais et pour la réunification de ce pays dans le
concert des nations. Nous luttons pour la promotion d’un leadership
collectif dont le Congo-Kinshasa a besoin. La politique, c’est faire
des priorités.

4. Croyez-vous que le passage des militaires rwandais a résolu le problème de l’insécurité au Kivu?

Kigali affirme que l’action conjointe de deux armées n’a pas résolu
le problème « des rebelles hutu ». Le problème n’est pas là.
Posons-nous la question : pourquoi cette guerre au Kivu ? Sans la
présence des ressources stratégiques dans la région, cette guerre
n’aurait pas duré si longtemps ou n’aurait pas lieu. Son enjeu
principal est d’abord le pillage systématique et à moindre coût des
ressources naturelles au Kivu. Cette région regorge de minerais
convoités comme le niobium, le colombo-tantale, cassitérite, l’étain ou
l’or.

A côté de l’enjeu minier, il y a aussi l’attrait de riches
terres agricoles volcaniques. Le cauchemar du peuple congolais est
toujours là. Le pays est confronté à des difficultés et à la convoitise
de plusieurs acteurs, qu’il s’agisse d’Etats, d’hommes d’affaires peu
scrupuleux, de bandes armées ou de seigneurs de guerre locaux.

5. Comment entrevoyez-vous l’avenir du pays ?

Quelles que soient nos différences, nous sommes tous Congolais. Le
pays abrite des peuples dynamiques, un puissant esprit d’entreprise et
d’incroyables ressources. Le Congo-Kinshasa est capable d’un brillant
avenir dans lequel toutes les provinces seront un lieu d’innovation et
de découverte alimenté par des hommes et des femmes libres. Chaque
individu est un acteur politique. Je suis optimiste pour l’avenir, mais
à condition que les Congolaises et les Congolais prennent le destin en
main. C’est vaincre la fatalité, briser la résignation, réanimer le
cœur de l’homme pour y faire battre à nouveau la douce espérance de
rêve.

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