09.03.09 Le Potentiel: Cinq questions à Michel Kabeya, par St. Augustin Kinienzi

 

1. Michel Kabeya, homme d’affaires bien connu sur la place de Kinshasa. Dans quel domaine exercez-vous vos activités ?

Je suis un entrepreneur dans le domaine de la construction et le
génie civil. Seulement, ce secteur souffre de la concurrence étrangère.
Et nous constatons que tous les marchés sont gagnés par les étrangers.
Pour s’en convaincre, voyez la réhabilitation du boulevard du 30 Juin
au centre-ville. En vérité pour ces travaux, le gouvernement n’avait
pas besoin de recourir à l’expertise chinoise. Sur place, nous avons
des compétences nationales capables d’exécuter ces travaux de génie, à
condition de mettre à leur disposition des moyens adéquats et surtout
abandonner cette cupidité qui habite celui qui octroie le marché.

2. Récemment, le gouverneur de la Banque centrale du
Congo a lancé un cri de détresse selon lequel l’économie congolaise est
en récession. Quel effet cela vous fait-il à vous opérateurs
économiques ?

Mais c’est l’hôpital qui se moque de la charité. C’est comme cela
que j’exprime par rapport à la déclaration du gouverneur Jean-Claude
Masangu.

3. L’application de la loi sur le SMIG est à la base de
remous au sein des entreprises congolaises. Quel commentaire cela vous
inspire ?

Je suis peiné de constater que la République s’est transformé en
terrain de jeu. Je ne pense pas que le peuple congolais mérite
l’attitude des politiques qui nous gouvernent aujourd’hui. Sur base de
quoi, ils obligeraient par une loi, soit-elle, des entreprises à payer
le SMIG ? Lorsqu’ils élaborent ce type de loi, ces politiques se
fondent-ils sur le Produit Intérieur Brut (PIB) ? Qu’est-ce que le pays
produit ? Quels moyens le gouvernement met-il à la disposition même de
nous qui sommes les Petites et moyennes entreprises ? Quelles facilités
bénéficions-nous pour qu’en retour on nous demande de marcher
conformément à la loi  et dire aujourd’hui que je suis à même de payer
le SMIG? Si le taux officiel est fixé jusqu’alors à 560 FC, il faut que
quand je paye le SMIG, je le calcule sur base de ce taux. Mais, celui
qui perçoit le SMIG n’acceptera pas ce taux. Alors dites-moi à quel jeu
on est en train de jouer. Je souhaite qu’on tienne compte de la misère
de ce peuple et je crois que le politique comprendra réellement le
bien-fondé de sa présence dans la gouvernance de ce pays.

4. Les musiciens vantent vos mérites. Quel rapport avez-vous avec ce monde ?

Je partage de très bons rapports depuis mon jeune âge avec le monde
des musiciens congolais. J’ai connu particulièrement Franco Luambo
Makiadi. J’étais encore jeune. J’ai fait connaissance de Rochereau Tabu
Ley au faîte de sa gloire. J’ai connu les musiciens du groupe Zaïko
Langa Langa de l’époque, en l’occurrence Evoloko, Mavuela, Nyoka Longo,
Efonge Gina, Bozi Boziana y compris les générations qui sont venues
après. C’est-à-dire Koffi Olomide qui, du reste, est un ami de longue
date, pour ne pas dire ami de jeunesse. Après lui, c’est la vague
Jean-Bedel Mpiana, Werrason, Fally Ipupa, Ferré Gola, etc. Ce sont des
jeunes gens bien qui nous ont trouvé dans une certaine ambiance comme
dans les habitudes de la ville-capitale. Ils ont pris le relais de
leurs aînés. Ainsi, à travers leurs œuvres, ils nous font plaisir, un
clin d’œil en nous citant sous forme de dédicace.

5. Une certaine opinion pense que cette dédicace est faite dans le but commercial. Qu’en dites-vous ?

Et là-dessus, j’aimerai lever une équivoque pour dire que ce n’est pas
pour une visée commerciale qu’ils le font pour la plupart d’entre nous.
C’est juste un clin d’œil, un petit bonjour en passant.

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