13.03.09 Le Potentiel : Cinq questions à Mike van Graan

1. Vous êtes le secrétaire du réseau culturel «The Arterial Network» basé à Cape Town en Afrique du Sud. A quand remonte la création de votre structure?

L’Arterial Network fut lancé à la suite d’une conférence qui a eu lieu sur l’île de Gorée au large du Sénégal en mars 2007. Lors d’une réunion à Zanzibar, le comité de pilotage a évalué les progrès réalisés depuis la création de l’Arterial Network à une conférence au cours de laquelle les délégués s’étaient accordés pour ne plus tenir au cours d’une énième «réunion des beaux discours». En août 2007, le comité de sélection s’était réuni de nouveau pour décider d’un plan et d’un budget de trois ans. Nous avons atteint différents objectifs. C’est le cas de la mise en place d’une formation de journalistes culturels, la création d’un site Internet. Notre réseau avait commencé avec 65 personnes. Actuellement, notre base de contacts réunit plus de 800 personnes. Nous comptons distribuer régulièrement des newsletters en anglais et en français. Nous avons également initié une recherche visant à mesurer l’impact des arts sur l’économie africaine et formé des chercheurs africains dans ce domaine. D’autre part, des recherches de faisabilité pour la mise en œuvre d’un Fonds africain pour les Arts et la Culture mettant à la disposition des artistes, des industries créatives du continent et des ressources nécessaires ont été entreprises. En outre, nous avons collecté des fonds nécessaires pour créer un portail virtuel d’informations sur les arts et la culture en Afrique, commencer à établir un réseau panafricain d’artistes à travers l’école d’hiver, héberger des formations pour les entrepreneurs culturels et des séminaires visant à produire des « boîtes à outils » afin de mettre en œuvre des stratégies efficaces de marketing culturel adaptées à un contexte africain. Le secrétariat a, par ailleurs, obtenu les financements de la part de SPIER pour héberger une nouvelle entité qui est «  l’Institut pour les Arts Africain (AFAI) », les deux prochaines années. Un ensemble de partenariats a été mis en place, afin de nous aider à réaliser et poursuivre les différents objectifs que nous nous sommes fixés. Le directeur du secrétariat a ainsi été nommé directeur de Programme pour le sommet mondial sur les Arts et la Culture, laissant entrevoir potentiellement un renforcement des synergies entre le travail de l’Arterial Network et celui d’autres partenaires internationaux.

2. Que développe le réseau culturel «the Arterial Network» basé à Cape Town sur l’échiquier africain ?

Il s’agit d’un réseau de niveau continental qui comprend un ensemble informel et dynamique d’individus, d’institutions et de partenaires financiers oeuvrant dans le secteur culturel africain. Ce réseau vise à soutenir la croissance et l’efficacité des arts et de la culture africaine ainsi qu’à améliorer la pérennité des industries créatrices en Afrique. Il aspire également à renforcer le secteur créatif africain de sorte que ses produits aient davantage d’influence sur le marché international.

3. Quelle est, d’après-vous, la place que la culture et les arts occupent dans la société africaine ?

La culture et les arts font partie du développement. La musique, la danse, les arts visuels et l’artisanat…, font réellement partie du quotidien africain. La difficulté réside dans la transformation de ces branches en des produits viables commercialement qui pourraient générer un salaire suffisant pour permettre aux individus et aux communautés, de sorte qu’ils puissent se sortir d’une pauvreté endémique.

4. A vous entendre parler, peut-on dire que l’artiste africain vit de son travail ?

Trente-quatre des pays les plus pauvres du monde se trouve en AFrique. L’art nécessite différents marchés de personnes ayant des revenus disponibles. Très peu d’artistes peuvent vivre de leur art sur les marchés nationaux. C’est pourquoi, beaucoup d’entre eux émigrent vers d’autres pays pour s’y établir.

5. Que dites-vous du piratage des œuvres phonographiques en Afrique ?

C’est un phénomène très présent en Afrique. Il est considéré comme un moyen stratégique de faire perdre de l’argent aux grandes firmes. C’est un challenge dans la mesure où, il s’agit du continent le plus pauvre du monde, et qu’inévitablement les individus vont tenter d’accéder à leurs besoins. Cela est au plus petit prix possible.

Propos recueillis par Patou Nsimba (Télé 7)

Secrétaire du réseau culturel the Arterial Network basé à Cape Tow (Afrique du Sud).

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