ENTREPRISES PUBLIQUES : RESTRUCTURATION = ZAIRIANISATION ? (Augustin L. Aka)

 

 

 

 


La restructuration administrative est celle annoncée par la série des
dispositions légales signées et publiées dernièrement. Même là, la
restructuration administrative n’est que partielle du moment où elle n’intègre
pas une révision du cadre légal dans lequel les ressources humaines de ces
entreprises sont gérées à savoir le code de travail ainsi que les conventions
collectives desdites entreprises. En fait, on ne peut même pas parler de
restructuration administrative en ce que pour le moment, tous les textes publiés
ne font que consacrer une volonté de gestion basée sur la compression des
dépenses pour accroître le profit. Notre vision est confortée par le fait que
toutes les entreprises « devenues à vocation commerciale » ont toujours visé le
profit mais sans une surveillance attentive des coûts de production pour la
simple raison qu’elles devaient aussi contribuer à la satisfaction des besoins
publics (électricité, eau, transport…).

 


Même dans leur forme d’entreprise publique, ces entreprises pouvaient être
compétitives aux conditions que :

 Les
pouvoirs publics subventionnent l’écart entre le coût réel de production des
biens et services produits par ces entreprises et celui facturé réellement sur
le marché compte tenu de la faiblesse du pouvoir d’achat des populations et
aussi du fait que le bien produit était une nécessité publique

 Les
pouvoirs publics paient les factures des consommations effectuées par ses
dépendants.

 


Le restructuration financière nécessitée par les entreprises publiques
vise :

 Le
rétablissement de l’équilibre financier desdites entreprises. A ce jour, la
plupart d’entre elles consacrent plus de 60% de leurs recettes à la couverture
des charges sociales et la tranche destinées à la reconstitution du fonds de
roulement est quasi nulle

 Le
renouvellement des équipements de production (locomotives, réhabilitation du
port pour l’ONATRA, réhabilitation des structures de production et de
distribution pour la SNEL et la REGIDESO pour ne citer que ces
entreprises)

 


Pour une entreprise vivant de manière normale, les deux objectifs annoncés au
point 4° ci haut sont atteints par :

 L’autofinancement,

 L’emprunt

 L’appel
d’apports nouveaux

 L’ouverture
du capital

 La
liquidation

 


Dans le cas de la RDC toutes les trois premières propositions sont difficiles à
réaliser pur des raisons évidentes. (Les entreprises sont en faillite et ne
peuvent s’autofinancer, le système bancaire du pays est en déconfiture depuis
des années, l’état propriétaire lui-même est en faillite). Aussi ne restent plus
que la liquidation et l’ouverture du capital. Hypothèses vers lesquelles on
s’achemine.

 


La crainte qu’inspire  la démarche suivie
par le gouvernement se justifie par le fait que ce dernier voudrait résoudre ses
problèmes financiers avec la restructuration des entreprises
publiques.

 


En effet, le drame financier du gouvernement se résume en
ceci : « L’amélioration de sa signature financière pour atteindre le point
d’achèvement dans un premier temps, obtenir l’annulation de la dette extérieure
(en totalité ou partiellement) en second lieu et ensuite être « bancable » sur
le marché financier international »

 

10°
Il n’est pas évident que l’ouverture du capital ou la liquidation des
entreprises publiques contribuent à long terme (10 ans) à résoudre l’équation du
drame financier de la RDC pour la simple raison que les entreprises
restructurées vont chercher à résoudre les problèmes de leur déséquilibre
d’abord avant qu’elles ne deviennent performantes et contribuent alors à
l’accroissement de la production nationale et contribuer efficacement aux
dépenses de l’état par les impôts et la parafiscalité que leur santé financière
améliorée pourra leur permettre de faire.

 

En
conclusion, comme cela était pour La ZAIRIANISATION, la restructuration des
entreprises est une initiative louable, mais son application laisse entrevoir
beaucoup de zones d’ombre pour la simple raison que les acteurs semblent parler
d’une chose tout en visionnant une autre. On prépare du Fufu, mais on pense aux
pommes sautées. La satisfaction ne sera pas la même croyez moi.

Augustin L. Aka

+243(0)9 97 83 12
81,+243(0)1510-5901

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