27.06.09 Monuc: Cinq questions à Ross Mountain

1.
Comment fonctionne le système des Nations unies en RDC? Avec autant
d’agences, comment sont coordonnées toutes les activités?

D’abord, il faut savoir que nous sommes ici pour aider un état
souverain. Nos priorités d’action suivent les orientations stratégiques
définies par les autorités congolaises, en particulier dans leur Plan
d’actions prioritaires. Les programmes de différentes institutions des
Nations unies sont donc élaborés pour appuyer ces objectifs communs,
chaque institution intervenant selon son expertise. Ensuite, pour être
plus efficace, nous coordonnons entre toutes les agences pratiquement
au quotidien la réalisation des programmes. De plus en plus, les
agences des Nations unies joignent leurs forces dans la mise en œuvre
de programmes ambitieux, en appui aux autorités. Je pourrais citer le
soutien que plusieurs agences et la Monuc apportent ensemble au plan de
stabilisation et de reconstruction de l’Est de la RDC. Mais je pourrais
vous donner plus d’une dizaine d’exemples de programmes conjoints qui
rassemblent les agences des Nations unies au service de ce pays :
depuis l’assistance humanitaire jusqu’au relèvement économique des
communautés, depuis la lutte contre les violences sexuelles jusqu’à la
lutte contre le Vih/Sida. Cette collaboration exemplaire s’étend
d’ailleurs à tous les autres partenaires : les ONG, la société civile,
les bailleurs de fonds et bien sûr les autorités. Sur beaucoup
d’aspects, la manière dont nous coordonnons nos actions est maintenant
prise en exemple par nos collègues des Nations unies dans d’autres
pays.

2. Justement, quel est au final l’impact des Nations Unies en RDC?

D’abord, les Nations unies sont fières d’avoir accompagné ce pays
sur la voie de la paix et de la démocratie ces dernières années. Sans
l’appui de la Monuc et des agences, la pacification de la vaste
majorité du territoire, l’organisation des élections par la CEI
n’aurait pas été possible.

L’impact des Nations unies est tout aussi clair pour ce qui
est des actions humanitaires. En coordonnant plus efficacement le
travail de toutes les organisations, et en mobilisant de plus en plus
d’argent, nous avons pu sauver la vie de centaines de milliers de
Congolais au cours des dernières années. En 2008, plus de 19 millions
de Congolais ont bénéficié de cette assistance. Enfin, même sur des
programmes de développement de plus longue haleine, ce pays voit déjà
les fruits du travail des Nations unies et de notre excellente
collaboration avec le gouvernement congolais. Dans le secteur de la
santé par exemple, grâce a des programmes en appui aux autorités
sanitaires congolaises, près de 10 millions d’enfants ont été vaccinés
contre la polio, et le taux de mortalité maternelle a été divisé par
deux en quelques années. Dans le secteur de l’éducation, le taux de
scolarisation a augmenté de 20% l’année dernière.

3. A ce propos, comment les Nations unies collaborent-elles avec le gouvernement?

La base de cette collaboration, c’est le principe que j’ai évoqué
plutôt : nous sommes ici pour aider un état souverain. Nous apportons
notre expertise pour aider les autorités à définir leurs stratégies de
développement et leurs priorités d’action, mais ces stratégies et ces
priorités sont définies par le gouvernement. Ensuite, nous appuyons la
réalisation de ces plans en alignant nos programmes sur les mêmes
objectifs : renforcer les capacités de l’Etat et des services publics,
aider à mettre en place les bases d’une croissance économique qui
bénéficie aussi aux plus pauvres, améliorer les services sociaux,
lutter contre le Vih/Sida et aider le relèvement des communautés. Nos
programmes de développement en particulier répondent donc aux besoins
définis par le gouvernement. Et nous les mettons en œuvre en complète
collaboration avec les autorités au niveau national, provincial et
local, autorités que moi et mes collègues rencontrons très
régulièrement. Je prendrai un seul exemple, d’actualité : notre soutien
au plan gouvernemental de stabilisation et de reconstruction de l’Est
du pays. Les Nations unies soutiennent les autorités dans la
préparation, dans la mobilisation de fonds et dans la mise en œuvre de
ce plan. Au quotidien, des personnels des Nations unies collaborent
avec leurs collègues des ministères, des gouvernements provinciaux et
des administrations pour aider au déploiement de nouveaux policiers, à
la construction de nouvelles routes, etc.

4. Le système des Nations unies est donc un acteur clé pour le développement du Congo?

Non, les acteurs clés de ce développement, ce sont les Congolais
eux-mêmes. Le Congo est un pays au potentiel immense. Il appartient au
peuple congolais d’être à l’hauteur des défis auxquels le pays doit
faire face. Le futur du Congo se construira par l’effort des citoyens
congolais, à travers la vision de ses hommes et femmes politiques, et
grâce à l’initiative des forces vives de la nation congolaise, grâce à
ses intellectuels, sa société civile, son secteur privé et bien
d’autres. Mais, les Nations unies sont et souhaitent rester des
partenaires privilégiés. Et chaque jour, nous nous efforçons de
renforcer ce partenariat. Les Nations unies, via les agences, étaient
là avant la Monuc et seront toujours là après la Monuc.

5. Comment gérer ce partenariat ?

La question qui guide les Nations unies en RDC dans chacune de nos
décisions est celle-ci : «comment pouvons nous mieux aider le peuple
congolais à atteindre les objectifs de paix, de prospérité et d’unité
qui sont les siens ?». Chaque jour, avec nos partenaires congolais,
nous essayons de mieux faire, parce que nous sommes plus que jamais
engagés à soutenir les Congolais et leur gouvernement sur la voie de la
démocratie et du développement.

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