22.07.09 Le Potentiel: Cinq questions à Kadima wa Kadima Luse

 

1. Quel est l’état de santé du « Forum des démocrates pour le renouveau » dont vous êtes le fondateur ?

Le Forum des démocrates pour le renouveau (FDR) est un parti qui,
pendant la transition, a abattu du bon travail comme tout le monde le
sait. Le parti va très bien jusqu’à ce jour. Malheureusement, la
plupart des gens pensent qu’un parti politique ne bouge que quand son
leader se trouve au gouvernement. Bien des partis qui existent
aujourd’hui, appartiennent aux gens qui sont au gouvernement. Mais,
nous, nous faisons un travail de fond, ce qui fait que nous sommes bien
structurés, de façon à surprendre en 2011. J’en veux pour preuve le
fait que les militants adhèrent au FDR au jour le jour, et j’affirme
que le parti va très bien. Pour l’échéance de 2011, nous serons
présents à tous les niveaux, à commencer par le sommet jusqu’à la base.
Même si nous ne nous présentons pas personnellement, nous soutiendrons
un candidat du FDR.

2.Comment expliquez-vous votre absence prolongée du pays ?

Si je me suis retiré pendant la transition 1+4, c’est parce que je
suis parti d’ici en 1992 pour revenir en 2006. Une autre raison, c’est
puisque je suis contre l’usage des armes pour accéder au pouvoir. Vous
avez vu qu’il y a des partis politiques qui sont nés et qui prennent
des armes pour faire valoir leurs revendications en réclamant des
postes politiques. C’est un problème qui a existé et on n’en parle pas
suffisamment. Si bien que j’avais refusé le dialogue inter-congolais,
car il devenait un dialogue interbelligérants. Et ces belligérants ont
été amnistiés alors que, normalement, ce sont des gens qui devraient se
trouver en prison dans la mesure où, ils sont responsables de la mort
des millions de personnes dans notre pays. C’est pour cela que pendant
cette période de crépitement des armes, j’ai préféré être en retrait.
Maintenant que les armes se sont tues, j’ai décidé de revenir. Car, en
ce moment, il y a la démocratie en RDC. Il y a la paix. Et j’en
félicite en passant le président de la République, Joseph Kabila. Nous
allons nous mettre à préparer 2011.

3. Il y a remue-ménage actuellement au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Qu’en dites-vous ?

Ce qui se passe aujourd’hui au sein du RCD est une
bonne chose avec la mise sur pied d’un comité de crise dirigé par
Trésor Kapuku, gouverneur de la province du Kasaï Occidental. C’est
important parce que les membres fondateurs majoritaires de ce parti
viennent de mettre la pendule à l’heure. Normalement, Ruberwa devrait
rendre compte un jour. Le RCD comme je l’avais déjà dit, est un parti
de paradoxe, parce qu’il y a en son sein des gens qui doivent être
châtiés. Le comité que dirige Trésor Kapuku est à féliciter, car il a
mis de l’ordre dans la boîte. Vous savez que ce parti fonctionnait sans
transparence sur le terrain et, qui n’existait que de nom. Il n’y avait
tout simplement que le leader connu, Ruberwa et le parti n’avait pas de
base connue. Non. Il était temps pour que Kapuku et les autres membres
fondateurs puissent prendre le flambeau. Et nous en tant que parti
politique, nous soutenons l’action de Kapuku et son comité.

4. Le FDR est-il un parti d’opposition ou d’obédience gouvernementale majoritaire ?

Je ne suis pas signataire de l’Alliance pour la majorité
présidentielle (AMP). J’ai toujours été dans l’opposition modérée et
constructive et non radicale. Nous avons perdu beaucoup de temps dans
ce pays à faire de l’opposition caduque qui n’a rien apporté. Nous
disons qu’il faut reconstruire notre pays. Pour cela, nous n’allons pas
rester des spectateurs, en attendant notre tour hypothétique et en
laissant les autres travailler pour nous. Nous voulons reconstruire la
RDC avec les autres en même temps. Car ce que nous construisons
aujourd’hui restera pour nos enfants. A l’époque, les Congolais
(Zaïrois) ne le savaient pas. Ils vivaient au jour le jour et tout a
été complètement détruit. Nous voulons aujourd’hui nous impliquer dans
la reconstruction du pays et c’est pour cette raison que nous soutenons
les cinq chantiers. Ces cinq chantiers ne doivent surtout pas se dire,
mais plutôt se faire. Ils doivent cesser d’être un slogan pour se
traduire par des actions concrètes. Nous allons y apporter notre
expérience, afin de reconstruire réellement la RDC détruite depuis
l’indépendance. Nous sommes donc appelés à appuyer celui qui est au
pouvoir aujourd’hui, même si le FDR n’est pas au pouvoir.

5. Comment se présente la situation de l’église des sacrificateurs vous léguée par votre père ?

L’église évangélique des sacrificateurs laissée par le
prophète Kadima existe bel et bien. Le prophète a laissé le testament
et son épouse pour lui succéder. Il a laissé les gestionnaires de
l’église et de tous les biens. Je m’étonne que les gens disent que
l’église est disloquée. Ce n’est pas vrai. Ce qui est vrai, c’est que
mon frère Kadima Bakengi y a été déchu de toutes ses fonctions pour son
mauvais comportement, la mauvaise gestion et surtout son immoralité à
la tête de cette église. Il est allé se réfugier en dehors de Kinshasa
avec la complicité de certains fonctionnaires de la justice. Ce qui
explique que le ministère de la Justice ne parvient pas jusqu’à ce jour
à entériner les résultats de l’assemblée générale tenue à Kananga.
J’appelle donc ce ministère à se saisir du dossier pour que justice
soit faite. A part cela, l’église fonctionne bien à tous les niveaux et
plus particulièrement à Kananga où se trouve son siège. On y reste
déterminé à prêcher par le bon exemple et non par l’immoralité.


 
 

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Potentiel

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.