27.07.09 Le Potentiel : Cinq questions à Fabien-Emery Zulu Kilo-Abi

 

1. Le projet de construction du Pont route-rail entre
Brazzaville et Kinshasa continue à alimenter le débat dans les milieux
politiques congolais. Qu’en est-il au juste ?

Le protocole d’entente entre le gouvernement de la République du
Congo et celui de la République démocratique du Congo relatif à la
construction du Pont route-rail entre Brazzaville et Kinshasa et le
prolongement du chemin de fer Kinshasa-Ilebo signé à Kinshasa, le 24
juin par M. Justin Ballay-Megot, ministre à la présidence, chargé de
l’Intégration sous-régionale et du NEPAD et M. Olivier Kamitatu Etsu,
ministre du Plan, est l’appendice du protocole d’accord entre la
République du Congo, la RDC et le Fonds africain de développement
relatif à l’étude du pont route-rail entre les villes de Kinshasa et de
Brazzaville et du chemin de fer Kinshasa-Ilebo.

2. Quel est, d’après vous, l’impact visible de ce projet ?

Conclu le 13 mai 2009 et signé par M. Pacifique Issoibeka, ministre
en charge de l’Economie, des Finances et Budget, pour la République du
Congo, M. Athanase Matenda Kyelu, ministre des Finances, pour la
République démocratique du Congo et M. Zeinab Bashir El Bakri,
vice-président pour le Fonds africain de développement, le protocole
consent un don de cinq millions d’unités de compte (3.580.000 pour
Kinshasa et 1.415.000 pour Brazzaville), en vue de l’amélioration des
systèmes de transports et d’échanges régionaux par la construction d’un
ouvrage fixe reliant Kinshasa à Brazzaville, et de la consolidation du
transport ferroviaire depuis Matadi et Pointe-Noire jusqu’à la
frontière Est de la République démocratique du Congo.

3. Que répondriez-vous à ceux qui s’opposent à l’exécution de ce projet ?

A notre humble avis, si l’on considérait la construction du Pont sur
le fleuve Congo entre Brazzaville et Kinshasa, projet faisant partie
intégrante du plan NEPAD pour le développement de l’Afrique centrale,
il y a gros à parier que le débat actuel puisse accoucher d’une souri
ou tout au moins, faire plus de peur que de mal.

4. Quels sont les projets prioritaires du NEPAD retenus pour la République démocratique du Congo ?

La signature de différents protocoles relève d’un long processus des
engagements pris par les chefs d’Etat et des gouvernements de la CEEAC
en matière d’intégration et d’interconnexion des infrastructures
portuaires, routières et ferroviaires prévues par les dispositions du
Plan d’action à court terme du volet infrastructures du NEPAD, du Plan
directeur consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC) ainsi
que des objectifs et projets adoptés à Brazzaville, pour le transport
ferroviaire, et à Durban pour le transport routier. Dans cette
perspective, 14 projets prioritaires du NEPAD ont été retenus, dont 9
concernent directement notre pays, à savoir l’étude de faisabilité du
pont route-rail sur le fleuve Congo entre Brazzaville et Kinshasa et le
prolongement du chemin de fer Kinshasa-Ilebo ; la réhabilitation des
infrastructures de transport en Angola et en RDC ; l’étude du projet
intégrateur du grand Inga ; le Plan directeur d’interconnexion
énergétique sous-régionale ; la construction de la route Kwango-Kenge,
la modernisation de l’aéroport Kinshasa-N’Djili : la construction du
chemin de fer Banana-Matadi ; la construction du port en eau profonde à
Banana et la construction du pont Bangui-Zongo. Comme on peut le
constater, rien n’a été fait au hasard. En effet, il est projeté à
travers l’ouvrage fixe reliant Kinshasa à Brazzaville, l’amélioration
des systèmes de transport et d’échanges commerciaux, la consolidation
des infrastructures ferroviaires depuis Matadi et Pointe-Noire jusqu’à
la frontière Est du pays, ainsi que l’intégration entre les Etats
membres de la CEEAC, le long du corridor Tripoli-Windhoek, matérialisée
par la liaison Angola-République du Congo-République démocratique du
Congo-Cameroun-la République Centrafrique-Tchad.

5.Que conclure ?

Dans la même veine, le chemin de fer Kinshasa-Ilebo, est appelé à
consolider l’interconnexion de deux principaux chemins de fer
Kinshasa-Matadi-Ilebo-Lubumbashi à partir de Kinshasa, dans le
prolongement de la ligne Pointe-Noire-Brazzaville et vers la région
centrale et orientale de la RDC. A l’examen des objectifs globaux et
spécifiques de ces projets, il appert que le Plan directeur du NEPAD
reste porteur de beaucoup de croissance pour l’ensemble des économies
de toutes les provinces de la RDC. Au contraire, l’intégration qui en
découle touche non seulement les économies de nos provinces, mais aussi
celles des pays de la sous-région. Il est connu qu’actuellement, le
port autonome de Pointe-Noire connaît un regain d’activités grâce aux
investissements apportés par les secteurs public et privé. Il est aussi
une vérité de la Palisse de dire que face à la compétitivité et à la
concurrence que la mondialisation impose à tous, la réforme de nos
entreprises doit constituer le leitmotiv quotidien de la politique du
développement social et économique du pays, en vue de les rendre
performantes et concurrentielles. Dans le cas qui fait l’Objet du débat
au sein de l’opinion publique, il nous faut inéluctablement effectuer
des choix judicieux du futur et ce, pour placer les infrastructures
portuaires de Matadi, Boma et Banana, au même diapason sinon au-dessus
de la concurrence. Il nous faut donc essentiellement glisser du négatif
vers le positif.

PROPOS RECUEILLIS PAR T.M.

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.