30.07.09 Le Potentiel: Cinq questions à Matt Pascall (*), par Faustin Kuediasala

 

1. Une délégation gouvernementale vient de visiter vos installations de Kolwezi et Sakania. Que retenez-vous de cette visite ?

Comme vous le savez, nous avons reçu une délégation officielle du
gouvernement composé de membres haut placés dans le Gouvernement pour
visiter nos opérations au Katanga, plus précisément à Kolwezi et à
Sakania. Nous avons eu un entretien enrichissant avec la délégation
gouvernementale. Les discussions ont été franches et équilibrées et
nous en avons retiré chacun des réponses appropriées.

2. Nous avons certes pu apprécier les investissements
miniers que vous avez mis en place. Mais, qu’est-ce que l’Etat
congolais gagne finalement ?

Comme vous l’avez remarqué lors de la visite des sites, nous avons
fait des investissements significatifs ici au Congo qui totalisent
environ 900 millions de dollars américains. En phase finale, nous irons
au-delà, soit 1,2 milliard de dollars américains. Nous sommes une
compagnie minière, et en tant que telle, notre objectif est de mener
tous ces projets en phase de production de manière à contribuer
efficacement au développement du pays. Vous avez sûrement remarqué nos
différentes contributions à l’Etat et vous avez apprécié notre apport à
la trésorerie de l’Etat par le paiement de divers impôts, droits et
taxes dus à l’Etat. C’est beaucoup d’argent payé. Nous espérons que le
projet ira progressant de façon à ce que cette richesse soit partagée
avec le peuple congolais.

3. En tant qu’investisseur dans un milieu dépourvu
d’infrastructures de base, vous avez le devoir d’agir également sur le
terrain social. Avez-vous intégré cet aspect dans vos différents
projets ?

Dans ce scénario idéal, ce qui se passerait est que tout ce que nous
payons soit utilisé par le gouvernement pour pouvoir lancer et
entretenir des projets sociaux. Mais, nous comprenons que dans la
situation actuelle nous ne pouvons pas laisser le gouvernement seul
dans cette tâche, nous devons nous aussi participer à cet effort. D’où,
l’intérêt que nous portons aux projets sociaux dans notre environnement
de travail en investissant dans les communautés. Et, nous vous assurons
que nous continuons à le faire jusqu’au rétablissement de la situation
normale. Vous êtes certainement au courant de 5 chantiers, nous y
participons. Nous ne nous limitions pas seulement aux mines, mais nous
avons l’ambition d’étendre notre participation aux cinq chantiers
au-delà du secteur minier.

4. L’industrie minière exige beaucoup d’énergie électrique.
Or, la SNEL n’est pas à mesure de vous la garantir. Y a-t-il un projet
dans ce sens pour aider à fiabiliser les turbines d’Inga, par exemple ?

En ce qui nous concerne, nous avons le projet d’investir dans le
domaine électrique par la réhabilitation de deux turbines de la
centrale hydroélectrique d’Inga II de manière à générer suffisamment
d’électricité pour mieux opérer et étendre nos mines. L’élément
particulier de ce projet, en partenariat avec la SNEL (Société
nationale d’électricité), est que nous produirons plus d’énergie
électrique que nous en avons besoin, le surplus sera reversé à la SNEL
pour en assurer la redistribution, soit aux villes, soit aux villages
congolais de manière à ce que tout le Congolais bénéficie de cet
investissement. L’autre projet est la construction de la route qui
reliera Kolwezi en RDC à celle de Solwezi en Zambie. Ce projet permet
d’ouvrir tout un corridor entre cette partie de la RDC vers la Zambie
et le reste de l’Afrique australe. Cela ne pourra être bénéfique qu’à
nous, industrie minière au Congo, sans compter toutes les retombées
économiques non seulement à la RDC mais à toute la sous-région de
l’Afrique australe. L’autre projet qui nous tient à cœur est le
raccordement électrique, à partir de Kolwezi, entre le reste de la RDC
et la grille électrique de l’Afrique australe de manière à générer plus
d’énergie pour toute l’industrie minière de la sous-région.

5. La révisitation des contrats miniers a porté un coup dur
à vos activités en RDC, notamment avec le projet KMT. Y a-t-il un
message particulier sur ce point précis ?

Pour conclure, vous êtes au courant des problèmes que nous avons
rencontrés avec la révisitation des contrats miniers. Ce sont des
choses qui ont retardé l’accomplissement du projet KMT (Kingamyambo
Musonoi Tailings). Et, nous avons eu des entretiens que nous estimons
être très constructifs avec la délégation gouvernementale qui a fait ce
déplacement. Nous sommes convaincus qu’ils ont pu se rendre compte de
l’ampleur des investissements. Nous espérons que d’ici peu les
obstacles à l’extension du projet KMT à Kolwezi seront vite levés pour
accélérer l’achèvement de ce projet de façon à ce que le potentiel
minier qui est en plein réveil puisse atteindre son maximum et soit
exploité de façon maximale par toutes les parties impliquées.

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