Réflexions sur le "chantie de la santé" (A. Buyamba)

 

L’Islam recommande à tous bons
musulmans de prier, pour la paix sur terre, pour son pays et pour sa
propre fin. Le président Bongo, a pu assister lui-même à sa propre fin,
à la mort de sa femme, à la faillite morale, économique et sociale de
l’émirat pétrolier du Gabon et à sa propre fin dans un hôpital étranger.

 

Je voudrais vous prendre tous à témoin
pour évoquer ici un fait qui à la longue deviendra un problème que les
Africains doivent gérer au risque de le voir devenir un cancer dans
notre mentalité et dans notre vision du monde. C’est un problème de
société qui rejaillit sur l’image de nos malheureux pays africains du
Nord au sud, de l’Est à l’Ouest.

 

Je vous prie de suivre attentivement
mon argumentation et de me porter la contradiction si vous constater
que je divague, ou que j’exagère dans ma conception de l’indépendance
nationale, chèrement acquise par nos peuples au prix de luttes qui ont
coûté la vie à des hommes et des femmes qui étaient fondamentalement
convaincus de la justesse des sacrifices qu’ils fallaient consentir
pour que nos peuples soient libres et indépendants.

 

Je signale au passage que je suis
historien, je ne suis pas un politicien à la recherche d’un électorat,
encore moins,  un commerçant, un transporteur, un  mathématicien, un
médecin, ou un ingénieur. Je me pose des questions sur le bien fondé
des actes qu’on pose quand on exerce de hautes responsabilité s et je
me dis pourquoi nous choisissons toujours les voies les plus difficiles
quand la solution la meilleures est juste devant nous ?

 

Je voudrais évoquer ici devant vous avec humilité et respect, l’hôpital, comme lieu d’expression de notre indépendance.

 J’habite la ville de Lugano en Suisse
et les journaux ont fait écho de la visite de feu le Général
Gnassingbé  Eyadéma au Cardio centro de Lugano pour des examens
cardiovasculaires en janvier 2005.

 

  Je sais aussi sans trahir le secret
médical qu’une autre visite de contrôle était prévue en mars 2005,
lorsque le mal c’est aggravé entraînant la mort du Général Eyadéma le
25 février 2005. de son côté, le président sénégalait Abdoulaye Wade,
s’est fait également opéré de la cataracte en France.

 

Mesdames et Messieurs, le président de
la République algérienne Abdel Aziz Boutéflika est sorti de l’hôpital
militaire du Val-de-Grâce en France  le samedi 17 décembre 2005, selon
le communiqué médical publié par  son Médecin personnel le Pr. Massaoud
Zituouni,  l’hospitalisation du Président algérien avait été motivée
par :
<< Un ulcère
hémorragique au niveau de l’estomac qui nécessitait une intervention
chirurgicale, son état de santé évolue très favorablement.>>
précise le communiqué.

 

Mesdames et Messieurs, il y a une
habitude en Afrique, alors que nos écoles sont devenues des dépotoirs,
les enfants de nos élites politiques sont à l’étranger dans les lycées
et autres  grandes écoles occidentales, ils sont rares ceux d’entre
nous qui ont vu les enfants de nos chefs d’états fréquenter les mêmes
écoles que nous.

 

Nos médecins sont dans la précarité
avec un manque criant de matériels, nos hôpitaux sont devenus des
mouroirs et nos chefs d’états préfèrent aller se soigner à l’étranger,
au lieu de promouvoir une santé publique digne de ce nom dans nos pays
africains. Suivez mon raisonnement.

 

 – Le Président Francis Koffi Kwamé Nkrumah est mort le 27 avril 1972 à Bucarest en Roumanie, d’un cancer de l’estomac.

 

– Le Président algérien,  Houari Boumediene,  est mort à Moscou, le 17 décembre 1978 d’une Tumeur célébrale.

 

– Le président angolais le Poète,  Dr
Agostino Neto,  est lui aussi mort à Moscou officiellement des suites
d’une intervention chirurgicale,  le 10 septembre 1979.

 

– Le responsable suprême de la
révolution guinéenne, le camarade stratège Ahmed Sékou Touré, pour
respecter la phraséologie révolutionnaire,  est mort sur la table
d’opération du Mémorial Hôpital,  sur les bords du Lac Erié à Cleveland
dans l’Ohio aux USA. Le 26 mars 1984. il souffrait d’une déchirure de
l’aorte.

 

– Le Général Seyni Kountché, 
Président du Niger est mort le 10 novembre 1987,  à l’Hôpital de la
Pitié-Salpêtriè re de Paris des suites d’une tumeur célébrale.

 

 – Le 30 novembre 1989, l’ancien
président camerounais Ahmadou Babatoura Ahidjo, meurt en exil à Dakar
au Sénégal, d’une dépression et d’un diabète avancé.

 

– Le 7 décembre 1993 Félix
Houphouet-Boigny, le président de la Côte d’Ivoire meurt officiellement
à Yamoussoukro, après une opération relative à un cancer généralisé de
la prostate à l’hôpital Cochin à Paris en France.

– Le 7 septembre 1997, mourrait à
Rabat au Maroc, le Maréchal Mobutu Sésé Séko, ancien président du
Zaïre, des suites d’un cancer généralisé de la prostate, après une
opération au CHIV de Lausanne en Suisse.

 

– Le Muwalimu, Julus Nyéréré, meurt lui le 14 octobre 1999 dans un hôpital londonien des suites d’une insuffisance rénale

 

Je voudrais arrêter ici ce chapelet
macabre pour aller à l’essentiel et vous dire que la santé est le bien
le plus précieux des êtres humains et quand on est président, la
première des choses à faire est de donner au pays qu’on dirige un
système sanitaire de qualité, permettant à ses concitoyens de se
soigner dans de meilleures conditions.

 

On peut dire tout ce qu’on veut de
Fidel Castro, mais nous savons tous à l’avance que ce n’est pas  aux
USA qu’il ira se soigner. Le système de santé cubain est l’un des plus
viable d’Amérique latine.

 

Vous imaginez le président Russe aller
se faire soigner au Canada ou aux USA. L’empereur du Japon n’ira jamais
se faire soigner à paris ou à Londres.

 

 Le roi d’Espagne n’ira jamais non
plus à Rome pour se faire soigner, car cela sera perçu par le peuple
espagnol, qui a vécu la longue agonie du Généralissime Francisco
Franco,  comme un manque de confiance aux structures sanitaires de leur
pays.

 

Mesdames et Messieurs, les
infrastructures hospitalières, font parties des instruments de
l’indépendance nationale d’un pays, ceux qui ne l’on pas encore compris
doivent se réveiller du profond sommeil quasi comateux dans lequel ils
sont plongé car en définitive, on est indépendant que lorsqu’on a des
biens propres. Si pour une toux ou pour un mal de dent vous devez vous
rendre, chez ceux qui vous ont colonisé, alors à quoi bon d’avoir
lutter pour être indépendant ?

 

Il ne s’agit pas ici d’une polémique
stérile, il s’agit d’un problème de fond qui conditionne l’image que
nous donnons de nous même à l’extérieur de l’Afrique. Comment
expliquez-vous qu’aucuns des chefs d’états que je viens de citer n’a pu
durant son règne laisser à son pays un hôpital digne de ce nom qui
fonctionne ?

 

 Quand je dis qui fonctionne,  dans ma
pensée, c’est hôpital avec le personnel de haute qualité scientifique
et du matériel adéquat pour être performant et offrire à nos
populations une médecine de qualité. Observez bien le budget de la
santé dans nos pays africains, il est en régression partout.

 

 Alors que le budget militaire est en
augmentation constant. Nous sommes obligées aujourd’hui d’organiser des
petites collectes  depuis l’étranger pour aider nos dispensaires et
hôpitaux, cela est-il normal ? Et cela va durer jusqu’à quand ?  voici
des questions légitimes qui s’imposent à notre réflexion.

 

J’interpelle sur ce sujet tous mes
compatriotes  africains et nos amis européens, car j’ai du mal à
comprendre l’état de délabrement de nos hôpitaux et les familles de nos
élites qui vont chaque année se faire des bilans médicaux aux frais du
contribuable africain qui lui,  crèvent de faim, de soif, de pauvreté
de maladies et autres pandémies auxquels il est exposé sans protection
par la faute de gouvernants inconscients, irresponsables,  hautains et
médiocres.

 

L’hôpital, comme expression de notre
indépendance, est une réalité de notre temps, le président,  Nelson
Mandela a reçu tous les soins relatifs à sa santé à l’hôpital militaire
de Pretoria, le Roi Hassan II du Maroc est mort au palais royal de
Rabat aux mains d’une équipe médical Marocaine. Timidement sans doute,
un esprit nouveau émergera, pour mettre l’hôpital au milieu de la cité.

 

Une chose est certaine, la dignité,
c’est aussi l’adéquation entre le dire et le fait. L’hôpital comme
expression de l’indépendance africaine,  est une donne que nous devons
prendre aujourd’hui en compte pour nous affirmer dans un monde ou nos
ennemis cherchent systématiquement a nous maintenir dans les soutes de
l’histoire.

 

 Nous avons voulu ici exprimer une
préoccupation et la partager avec tous ceux qui croient à une
nécessaire remise en cause,  pour permettre à nos malheureux  peuples
africains d’affronter les temps nouveaux avec la certitude que la santé
sera une préoccupation des gouvernants.

 

 comme l’écrivait si bien le Dr  Albert Schweitzer : <<
l’éthique du respect de la vie comprend en elle-même tout ce que
couvrent les notions d’amour,  de dévouement, de partage, de
souffrances, de partage de joies et d’engagements pour le bien >>

 

Tel est le contenu de la réflexion que
je voulais soumettre à votre attention, merci à l’avance de vos
réactions et merci de votre aimable attention..

 

Dr Serge-Nicolas NZI

Chercheur en Communication

CP. 66 VEZIA-LUGANO

CH-6943 SUISSE

tel. 004179.246.53. 53

E-mail: nzinicolas@yahoo. fr

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