TABASSAGE DE YVES KISOMBE: QUAND LES VICES DEVIENNENT DES VERTUS? [Joseph Yav Katshung]

En effet, il est
devenue monnaie courante d’apprendre que tel opérateur politique congolais fut
lynché et/ou dénudé en Europe par les
« résistants », « les patriotes » sans que cela ne soit condamné ou dénoncé. Au
contraire, on adule les auteurs de tels actes.[1] C’est
tristement malheureux, je pense.

 

Après
l’affaire Léonard

She Okitundu
en
octobre 2006, c’est le tour de Yves Kisombe,
depuis la nuit de mercredi 13 août 2009, d’être victime de lynchage
par un groupe de congolais a Londres.

 

Le monde sera
conquis par les idées, non par la force !

 

Battons-nous avec
des idées et non pas de la force musculaire. N’est-ce pas que petits, nous
avions appris que « jeu de mains, jeu des vilains » ? Pourquoi alors
faisons-nous recours a la force physique/musculaire et en bande pour passer a
tabac ceux qui ne pensent pas / plus comme nous ?

 

La diaspora
congolaise qui est hétérogène devrait faire la différence et se démarquer des
autres « KULUNA » de Kinshasa. Avec des tels actes d’intolérance alors que le
pays est en quête d’une réelle démocratie et d’Etat de droit, l’on
n’est pas sorti de l’ornière.

 

Ô tempores Ô
mores !
Au lieu de condamner de tels actes, l’on assiste sur les foras aux
encouragements de certains compatriotes pour que ces comportements déviants,
c’est le cas de le dire, continuent. Quel inversement des valeurs ?

 

Lynchage de Yves Kisombe : un cas patent de l’intolérance en
politique ?

Sans épouser toutes
les idées de Yves Kisombe, j’ai le courage de dire haut et fort que je ne vois
pas pourquoi il serait tabassé. Quel crime a-t-il commis et qui est cet
administrateur de sanctions ? Qui est ce juge –même moral- qui aurait condamné
ce monsieur ?

 

Ce député avait le
courage et j’apprécie cela car, c’est cela la démocratie qui ne
doit pas seulement être à sens unique mais à double sens. C’est-à-dire, elle ne
doit pas seulement être exigée du gouvernement mais aussi des partis politiques.
A cet égard, Yves Kisombe avait en vertu des règles démocratiques élémentaires pris position contraire à celle de son ancien parti
politique, le MLC, dans l’affaire Bundu Dia Kongo.

 

Comme une tempête
dans un verre, l’on avait tout entendu. Mais à y réfléchir froidement, l’on
constatera simplement qu’il avait juste usé de sa liberté d’expression et
d’opinion au sein du parti. Du reste, n’est-ce pas que nous affirmons à longueur
des journées que « c’est du choc d’idées que jaillit la
lumière ? ». Ainsi, la logique qui s'applique au système de
démocratie devrait s'appliquer aussi, ainsi est-il allégué, aux affaires
internes des organisations de parti politique elles-mêmes.

 

Nécessité
d’apprendre à être tolérant et bannir le « « KULUNA aile
DIASPORA »

 

Comme nous l’avons
déjà souligné supra, la tolérance en politique consiste à accepter et à
respecter les droits fondamentaux et les libertés civiles des individus et des
groupes dont on ne partage pas les points de vue. Tous les citoyens, y compris
les dirigeants politiques, ont pour obligation de pratiquer la tolérance dans
leurs propos et dans leurs actes. Refus clair de l’axiome selon lequel "force
fait loi", la tolérance en politique est un principe fondamental de la
démocratie
. Bien plus, la démocratie est fondée sur
l’acceptation et le respect d’autrui. La vie démocratique repose sur le droit
d’être différent et l’acceptation, par tous, de cette différence, ce qui
signifie qu’il faut respecter les différents points de vue et admettre l’utilité
du dialogue pour régler les
conflits
.

L’intolérance en
politique est l’expression d’une volonté de restreindre les droits d’une
personne ou d’un groupe mal aimés parce qu’ils pensent différemment. Cette
intolérance constitue une menace pour la démocratie en ce sens qu’elle fait une
discrimination, voire vise à faire taire certaines catégories de la population.

 

En guise de
conclusion

 

Apprenons donc à
être tolérant et à accepter nos divergences de vue et d’opinion. La tolérance
exige non seulement que nous supportions les autres et leurs opinions, mais
aussi que nous acceptions les autres, sinon leurs opinions. C’est cela le
soubassement de la démocratie que nous apprécions à l’étranger et
recherchons en RDC. Faire autrement –comme c’est le cas du phénomène « KULUNA –
aile DIASPORA », ne serait qu’une contradiction et manque de cohérence en
cherchant une chose et son contraire.

 

 

 



[1] Lire, Pepin Lulendo, FLASH! LE
DÉPUTÉ YVES KISOMBE PASSÉ À TABAC À LONDRES…
“Et ce, en dépit de
l´interdiction de visite ou de séjour imposée sur le sol de Grande-Bretagne,
aux officiels, aux musiciens et aux pasteurs congolais qui participent à la
destruction de la nation et sa vente aux étrangers. Interdiction décrétée voici
trois ans, par la Diaspora congolaise d´Europe en générale, qui ne veut
absolument rien entendre de ces indésirables politiciens d´opérette, ainsi que
de ces impies et inciviques pasteurs, et encore moins de ces griots d´immoraux
musiciens, traîtres et corrompus, n´ayant aucun sens de patriotisme, ni
d´honorabilité…” (sic)

Dr.
YAV K. JOSEPH

– Avocat – Advocate
– Human Rights Lawyer
& Consultant
– Transitional Justice Advocate
– Professor (University
of Lubumbashi:DRC)

Fax: + 1 501 638 4935
Tel: +243 81 76 13
662
www.joseyav.

com

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