L’informalisation du secteur minier. Exemple de la République Démocratique du Congo – RDC (C. Hocquard)

Introduction

Les
minerais sont l'un des enjeux récurrents des conflits africains. En
République Démocratique du Congo (RDC), avant la
guerre, les minerais, pilier du développement du pays, étaient
concentrés dans trois régions : le cuivre et le
cobalt au Katanga, les mines d’or au Kivu, et le diamant
au Kasaï. Pour les minerais exportés, la source d’information
par excellence est la balance des paiements. Pour le diamant
et le coltan (columbo-tantalite), dont une grande partie est
exportée frauduleusement, ces chiffres ne constituent
que des (approximations
(1).

  1. Du cuivre au diamant, l’informalisation
    du secteur minier

1960-1965
: Indépendance

  • 1960 : Indépendance, puis départ
    des européens et cinq années de désordre.

1965-1997: L'ère
Mobutu

  • 1965 : Arrivée de Mobutu avec
    un leitmotiv : faire du Congo le " Brésil Africain ".
    1973-1974
    : L’Union Minière du Haut Katanga (cuivre et cobalt),
    est nationalisée. Elle devient la Gécamines (Générale
    des Carrières et des Mines).
    1975-80 :
    période de nationalisme extrême avec la " zaïrisation " de
    l’économie. Époque des grands projets (dont un
    grand nombre d'éléphants blancs), financés par
    l’endettement extérieur, que garantissent les énormes
    ressources naturelles du pays.
    Décennie
    1980-1990 : A partir de 1980, le prix du cuivre commence à fléchir
    et la Gécamines apparaît moins solide qu’on l’avait
    cru. Effondrement de la production : des rapports parlent
    de "fuites " des actifs et des ressources, redistribués
    aux obligés de Mobutu. Les généraux zaïrois
    s'étaient reconvertis dans la chasse au diamant, boudant leurs
    missions de répression. S'affranchissant peu à peu
    de la tutelle politique et financière du maréchal,
    ils étaient devenus autant de " seigneurs des carrières " à l'abri
    de toute sanction.

  • Toutefois, la
    Banque Mondiale et le FMI, qui veulent redonner sa chance au
    secteur minier, attribuent de nouveaux crédits destinés à réhabiliter
    la Gécamines
    (2).
    C’est un échec.

  • 1990-1996 : A partir
    de 1990, la Gécamines,
    véritable " vache à lait " du régime,
    est fragilisée. Elle ne peut maintenir le volume de ses contributions à l’État
    (et aux services de la Présidence). La Banque Mondiale souhaite
    une privatisation, mais Mobutu s’y oppose. Privé des
    revenus miniers, le Président fait marcher la planche à billets,
    alimentant l'hyper-inflation. En 1993, la cessation d’activités
    de la Gécamines (une des grandes galeries souterraines de
    la mine s’effondre) met fin aux exportations de cuivre, mais
    la baisse rapide de la production avait commencé dès
    1989. La faillite de la société découle
    de l'attitude
    prédatrice
    de gouvernants, en lieu et place d'une
    véritable
    gestion.
    La déliquescence des infrastructures (fermeture
    de la Voie Nationale, reliant la capitale au Katanga), nécessaire à l'évacuation
    des produits miniers vers les marchés extérieurs a
    contribué largement à cette dégradation. Quelques
    figures illustrent les positions des acteurs miniers, comme celle
    de M. Maurice Templesman, un ami du maréchal Mobutu, qui aura
    brassé cuivre et diamant, y mêlant la politique internationale
    : il avait su persuader l'ex-président démocrate américain
    M. James Carter que le meilleur gardien du trésor congolais
    – bien qu'aussi son voleur – restait bien le maréchal Mobutu.
    Cette gestion des mines selon le modèle rentier a contribué à ruiner
    le secteur industriel, et à étendre la crise dans
    tous les secteurs,

La
fin de la Gecamines consacre l'effondrement des recettes
fiscales de l’État, et l'informalisation des activités
extractives.

1997-2001 : L'ère
Laurent Kabila

  • D'une dictature de
    fer, l'ex-Zaïre était
    passé peu à peu à une oligarchie régionalisée
    et privatisée, qui ne disposait plus du ressort nécessaire
    pour résister à l'avancée de l'Alliance des
    forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL)
    dirigée par M. Laurent-Désiré Kabila : ce groupement,
    outre qu'il disposait d'un véritable sanctuaire au Kivu, baignait
    dans le contexte de la nouvelle économie minière zaïroise
    décentralisée, devenue l'" affaire de chacun ",
    dans un monde de paupérisation où les " cailloux " représentaient
    l'unique espoir de ne pas mourir de faim. M. Maurice Templesman n'a
    pu cependant contrarier le nouveau cycle politique que Washington
    voyait se dessiner, avec de nouveaux responsables comme l'Ougandais
    Yoweri Museveni ou le Rwandais Paul Kagamé. 1997 : La
    rébellion lancée depuis l’Est du Zaïre conduit
    Laurent Kabila à Kinshasa en 1997, et le Zaïre devient
    la République Démocratique du Congo. Les exportations
    de cuivre font place à celles de diamants
    , qui à la
    différence du cuivre, n’apportent guère de recettes
    fiscales et dont le commerce est partiellement dominé par
    des réseaux mafieux. Toutefois, le total des exportations
    n’est plus qu’une fraction de ce qu’il était
    auparavant (la moyenne pour 1996-98 ne représente que 42 %
    des exportations de 1988), mais, d’un autre côté,
    le partage des bénéfices du secteur du diamant est
    largement supérieur à celui des revenus du cuivre.

  • La militarisation,
    l’informalisation
    et la "criminalisation" envahissent toute l'économie,
    jusqu’à ce que le pays s’installe dans une économie
    de guerre. La guerre éclate à nouveau en 1998, lorsque
    Kabila tente de se débarrasser de la tutelle du Rwanda et
    de l’Ouganda. Kabila confie a ses alliés des concessions
    minières en échange de leur appui. En 1999, le taux
    de change est à nouveau administré afin de tenter de
    reprendre le contrôle des revenus en devises tirés du
    commerce des diamants. Les vagues de privatisations conduisent à la
    suppression de la concession de la société MIBA (Minière
    de Bakwanga), opportunité immédiatement saisie par
    le secteur informel. La production moyenne de diamants (55
    % des exportations du pays en 1997 passe à 65 % en 1998, et
    n’a cessé d’augmenter depuis). Devenu la plus importante
    source de devises du pays, le diamant devient l’objet d’une
    lutte acharnée pour garder le contrôle des devises
    fortes et financer la guerre.

La
crédibilité minière
de Kabila est sérieusement entamée quand celui-ci nomme,
en 1998, le zimbabwéen Billy Rautenbach Président de
la Gécamines. Ce dernier, sans expérience
minière,
n’était considéré que comme le lien entre
Kabila et Mugabe. Kabila remplace ensuite Rautenbach par le mineur
belge George Forrest, chargé de restructurer la Gécamines.

  • En 2000, Kabila oblige
    les comptoirs à vendre
    les diamants, via Kinshasa, à un cours franc-dollar surévalué,
    et à remettre les devises obtenues au Gouvernement. L’opération
    est un échec. Il est impossible de taxer le diamant ou d’imposer
    un prix officiel, car le secteur est en grande partie frauduleux.
    Les alliés du Rwanda et de l’Ouganda mirent tout en œuvre
    afin d’occuper la région diamantifère. L’Angola
    de son côté ne voulait pas que les diamants du Lunda
    Norte passent la frontière pour arriver dans le camp de l’UNITA.
    Ces intérêts incompatibles des voisins du Congo rendent
    difficile l’exécution des accords de paix de Lusaka,
    d’autant plus que grâce aux richesses minérales
    des régions dont elle prenait le contrôle, l'AFDL a
    pu financer sa guerre de libération (3).

L’évolution
des mines, entre l’indépendance et la fin des années
90, illustre l’échec des stratégies de développement
de la RDC à partir des revenus issus de l’exploitation
et exportation de ses ressources naturelles.

  • Durant la période 1999-2000, l’envolée
    brutale du prix du coltan (columbo-tantalite) provoque un
    rush de petits mineurs dans l’Est du pays (région de
    Goma). Les gens et les sociétés impliqués, le
    détail des 19 comptoirs du Kivu (12 à Goma et 7 à Bukavu
    ), les revenus pour la Somigl au mains des " rwandais ",
    et les circuits de commercialisation via la RAU pour alimenter
    le Kazakhstan, font l'objet de nombreuse publications (cf. annexe).

  • Laurent Kabila
    est assassiné en
    janvier 2001. L'accession de Joseph Kabila au pouvoir s’accompagne
    de l'envoi d'observateurs des Nations Unies et de la résolution
    politique du conflit. Selon le ministre des Mines et des Hydrocarbures,
    Simon Tuma-Waku, " le diamant constitue actuellement
    la principale ressource de l'économie de la RDC
    , c’est
    le seul secteur qui peut aujourd'hui permettre au gouvernement
    de redresser l'économie nationale ". La production
    mensuelle de diamants en RDC est actuellement estimée entre
    1,5 et 2 millions de carats (44 152 420 USD de diamants exportés
    en septembre 2002) ;  25% seulement de cette production
    provient de l'exploitation industrielle
    (4),
    et 75% sont d'origine artisanale (5). L’artisanat
    minier se répand dans tout le pays, concernant de
    nombreuses
    substances minérales  (6).

  • Depuis 2002, avec
    la fin du conflit armé (toutes
    les forces étrangères : Namibie, Angola, Ouganda,
    Rwanda ont quitté la RDC) et la promulgation récente
    de la nouvelle loi minière
    (7), les
    nombreux projets miniers Cu-Co de la copperbelt zaïroise (8)
     reviennent
    sur le devant de la scène (projets de réhabilitation :
    Gécamines, Kipushi, Kamato ou " neufs" :
    Tenke Fungurumé, Kolwesi, cf. annexe), d’autant que le
    redéploiement minier en Zambie voisine, a subit un coup d’arret
    brutal avec le retrait d’Anglo American.

La
fin de la Gécamines consacre
l'effondrement de l'économie formelle de la RDC, en raison
de son impact sur les recettes fiscales de l'Etat, et la monté&e
concomitante de l'informalisation des activités extractives

 

a production
artisanale de coltan (colombo-tantalite) des Grands Lacs (RDC),
source de financement du conflit régional

Les
deux crises du tantale et production

La
production artisanale, très
réactive au prix du tantale, vient combler un déficit
d’offre et contribue à lisser la flambée des
cours.

 

Production informelle de diamants

~ 15% de la production
mondiale de diamants est issue de la production artisanale, dont
~ 50% provient d'Afrique

Mines et projets miniers
en RDC

La
nouvelle loi minière du 11 juillet 2002 a relancé l’intérêt
de la RDC, mais compte tenu des risques politiques, tous les projets
sont revus à la baisse, avec l’espoir d’autofinancer
leurs étapes successives de croissance. La Banque Mondiale-IFC
est par ailleurs fortement sollicitée.

Principales
compagnies minières

  • Générale des Carrières
    et des Mines (Gecamines): Cu, Co, Zn.Minière de Bakwanga (MIBA
    dont 20% Sibéka détenu à 80,4% par UM): diamants.Office
    des Mines d'or de Kilomoto (OKIMO): Au.Entreprise Minière
    de Kisenge Manganese (EMK-Mn): Mn.Société Minière
    du Congo (Somico): Sn, W, Au.
  • Congo Etain: Sn.

Projets
avancés

  • BHP Billiton :
    mine de Cu et Co de Tenke Fungurume (Katanga) Investment : 1685M$. Gecamines-Iscor
    (AFS) : réhabilitation de la mine de Kamoto :141M$.Anvil
    Mining : Développement des gis. de Cu de Kapulo et Dikulushi (Katanga) :
    40M$America Mineral Fields -Anglo American : tailings
    Cu-Co de Kolwezi : 380M$.America Mineral Fields
    – Zincor (Kumba/Iscor):
    developpement de Kipushi
    First
    Quantum : développement du gis. de Cu de Lonshi
    EMK-Cluff
    : dioxyde de manganèse électrolytique et réhabilitation
    de la mine: 360M$

  • Tenke
    Fungurume :
    55% Tenke Mining Corp. (Phelps Dodge) – 45% Gécamines
     :
    Cette société détient 55% du gisement
    Cu-Mo de Tenke Fungurume (TFM, Katanga) : 233 Mt @ 2,9% Cu
    et 0.27% Co (dont 92 Mt prouvés à 4,6% Cu et
    0,36% Co). L’investissement est estimé à 1680
    M$. A la fin de la faisabilité, TFM à déclaré la
    force majeure. La Banque Mondiale pourrait participer au financement.
    La mine pourrait produire 100 000 t de Cu et 6000 t de Co.
    L’histoire mouvementée de ce projet depuis 1968
    a été retracé par J.C. Michel au BRGM.
    La dernière péripétie est le retrait de
    BHPB du projet.

  • Kamato (Iscor) : Iscor
    souhaite réhabiliter la mine Cu-Co de Kamato copper/cobalt
    mine 50 Mt @ 3.5% Cu et 0.5% Co (pour 140M$), mais une première
    tentative à échoué pour raison sécuritaires
    et force majeure.

  • Dikulushi (Anvil) :
    l’Australien Anvil Mining a exporté ses premiers concentrés
    de Cu-Ag de Dikulushi (1,94 Mt @ 8.6% Cu et 266 g/t Ag). La production
    sera d’environ 15 Kt/an de Cu et 1 Moz/an d’argent. L’investissement
    de la première étape est minimum et estimé à 5,7M$,
    le coût de production n’est que de 0,38$/lb de Cu.

  • Kolwezi : 60%
    Congo Mineral Development – CMD (50% America Mineral
    Fields AMFi et 50% Anglo American)
     – 40% Gecamines :
    Tailings à Cu-Co avec 107Mt @ 1,32 % Cu et 0,32 % Co.
    Anglo sera opérateur et responsable du montage du financement
    (380 M$). Anglo demande un amendement du code minier pour définir
    les "tailings" comme gisement minier. Le projet pourrait
    produire 75 000 t de Cu et 12 000 t de Co.

  • Kipushi
    (AMF – Zincor) :
    Zincor
    (Zinc Corporation of South Africa, filiale de Kumba Resources,
    filiale d’Iscor) fait la faisabilité (3,5 M$) de
    la réhabilitation de la mine de zinc et cuivre à très
    haute teneur de Kipushi avec America Mineral Fields International
    (AMFi)
    (9). Zincor
    a une option de 50 % contre une faisabilité bancable permettant
    de passer de 40,000 à 70,000 t/an de Zn en concentrés.
    Mais la Gecamines détient les droits miniers. Kipushi
    (Katanga) est à 30 km au SO de Lubumbashi. La mine a fonctionné de
    1925 à 1993. Sa production a atteint 143 000 t de Zn et
    43 000 t de Cu. Les galeries ont été entretenues
    mais la laverie est en ruine. Kipushi se présente comme
    un amas de sulfures massifs : 16,9 Mt @ 16.7 % Zn et 2.2 % Cu.
    (Ge !).

  • MIBA (Jean
    Pierre Moritz, gérant) les Zimbabwéens ont envahit
    les concessions et exploitent les diamants. MIBA produit 6 Mct/an
    (en 1998: 6,6 Mct valant 94M$ avec un prix moyen de 14 $/ct).
    MIBA est la plus grosse unité industrielle d'extraction
    de diamants du Congo démocratique, dont le Crédit
    Agricole mutuel
    se retrouve le principal actionnaire, par
    prises de contrôle successives de groupes financiers belges
    et français. Projet de développement de diamant
    et nickel : 115 M$.

Gecamines

La
Gécamines
n’est plus que l’ombre d’elle-même, avec
1 milliard de USD de dettes et 28 000 employés pour ne
produire moins de 30 000 t de Cu (contre 500 000 t en 1986).

Le
domaine Gécamines
est divisé en 4 groupes : Western, Central, Southern
and Sodimiza. Pour le développement de Kolwezi-Ouest,
qui renferme les 4/5° des réserves de cuivre et de
cobalt de la Gécamines, la Gécamines va créer
un consortium de 6 companies (Anglo-American, Billiton, Iscor,
First Quantum, Iscor , Union Minière et la CNNI )

Western
Group

 

Région

Status

Réserves (données
anciennes)

mines
Cu-Co

     

Kamoto

Mine

30
Mt @ 5,6% Cu, 0,4% Co réhabilitation à 2 Mt/an

Kov
(SKM)

Mine

 

Musonoi

Mine

25
Mt @ 5 to 6% Cu, 1% Co

Dikulwe-
Mashamba

Mine

 

Mupine

gisement

 

Mutoshi

gisement

important

Kolwesi

gisement

 

usines
métallurgiques

Luilu

Raffinerie
hydro-met

 

Kolwesi

Usine
Zn

 

DIMA-Kamoto

laverie

 

Kolwesi

laverie

 
     

Les teneurs vont de 0,1% Co à 2,5%
Co, avec une moyenne de 0,35. Le % de cobalt varie largement selon
les gis et à l’interieur d’un même gis.
les principales productions de Co proviennent des zones Centrale
et Ouest.

Les autres projets

Les
autres projets signalés sont au niveau des prospections et les montants
annoncés ne sont que des déclarations d’intention

  • Barrick : exploration autour de
    Kilo Moto : 24M$.
  • Ashanti Goldfields :investissement
    pour produire 8 t/an Au (concession Okimo) : 315M$.
  • Kral l: exploration
    de niobium: 12 M$.
  • Elmet : exploration et développement of diamants : 10
    M$.
  • Basilica : exploration de diamants
    : 15 M$.
  • Congo Minerals : développement
    du gis. Cu-Co de L'Etoile (Katanga) : 10 M$.
  • Anmercosa : exploration
    Cu, Co, Zn : 40 M$.
  • Kabongo : exploration
    Au et diamants : 31 M$.
  • Melkior: exploration de diamants : 21M$.
  • Banro : investissement pour
    produire 15 t/an Au : 34 M$.
  • Anmercosa (Anglo) a obtenu un
    permis pour exploration de 17 000 km² (entre domaine Gecamines et la
    Zambia). Engagement de dépenses de 4M$ (mais 20% gratuits à l’Etat
    si

    un gisement est exploité !).KGHM : 7° producteur mondial
    de Cu et n°2 de l’Ag est en négociation
    en RD

 

 

Sociétés
et personnes épinglées par l’ONU pour leur participation à l’exploitation
illégale des ressources naturelles de la RDC

Le
rapport des experts de l'ONU, publié le 21 octobre et transmis au Conseil de
sécurité, dénonce qu’en dépit
du retrait des armées étrangères de République
démocratique du Congo, le pillage des ressources naturelles
du pays par des "groupes criminels associés aux armées
rwandaise, ougandaise, zimbabwéenne et au gouvernement de
la RDC" se poursuit. Le rapport cite 54 personnes, dont plus
d'une vingtaine de responsables militaires ou politiques du Rwanda,
d'Ouganda, du Zimbabwe et de la RDC, considérés comme
les dirigeants de réseaux exploitant les richesses de ce
pays 
(10). Il
provoque une levée de bouclier et une avalanche de dénégations
(11)

Liste des entreprises impliquées
dans le commerce illicite du tantale

C’est presque l’annuaire
du TIC … l’ECA (Electronic Components Assoc.) a d’ailleurs
immédiatement demandé à ses membres de refuser à acheter
du Ta en provenance des mines de RDC

 

 

CONMET UGANDA Coltan trading Mr. Salim Saleh
AFRIMEX Coltan trading UK
AMALGAMATED
METAL CORPORATION Plc
Trading coltan UK
CABOT CORPORATION Tantalum processing USA
COGECOM Coltan trading BELGIUM
EUROMET Coltan trading UK
FINCONCORD
SA
Coltan trading SWITZERLAND
FINMINING Coltan trading SAINT KITTS
H.C.
STARCK GmbH & Co  (12)
Processing
coltan
GERMANY
KEMET ELECTRONICS Capacitor manufacture USA
MALAYSIAN SMELTING
CORPORATION
Coltan processing MALAYSIA
NAC KAZATOMPROM Tantalum processing KAZAKHSTAN
NINGXIA NON-FERROUS
METALS SMELTER
 Tantalum
processing
CHINA
PACIFIC ORES
METALS AND CHEMICALS Ltd
Coltan trading HONG KONG
RAREMET Ltd Coltan trading SAINT KITTS
SLC GERMANY
GmbH
Coltan trading GERMANY
SOGEM Coltan trading BELGIUM
SPECIALITY
METALS COMPANY SA
Coltan trading BELGIUM
TRADEMET SA Coltan trading BELGIUM
TRINITECHINTERNATIONAL
Inc
Coltan trading/exploitation USA
VISHAY SPRAGUE Capacitor manufacture USA-ISRAEL
EAGLE WINGS
RESOURCES INTERNATIONAL
Exploitation
coltan
Rwanda

 

Note

  • 1
    Rapport OCDE, documents techniques n°178 : Congo 1965-1999 : les
    espoirs déçus du "Brésil africain " de
    Joseph Maton et Henri-Bernard Solignac Lecomte, septembre 2001
  • 2 – " Since
    the mid-1970s, the World Bank's has financed Gecamines operations
    to a total cost of $1.2B ".

  • 3
    Elle se donna du même coup des alliés surprenants,
    comme le colonel belge Willy Mallants, l'un des plus importants
    propriétaires de la Société congolaise minière
    du Kivu, qui exploite l'or du Maniéma.

  • 4
    Le diamant est produit artisanalement dans les onze provinces alors
    que la production industrielle est assurée par deux sociétés
    mixtes -Minière du Bakwanga (MIBA) et SENGAMINES- implantées
    dans la province du Kasaï oriental (centre-est).

  • 5
    La RDC enregistre chaque année une évasion de capitaux évaluée à 800
    MUSD dans l'exportation frauduleuse des diamants (statistiques
    du Haut Conseil Mondial du Diamant – HCMD – basé à Anvers).
    En 1998, la production artisanale officielle était estimée à 19
    Mct (357 M$ pour un prix au carat de18,5$/ct), tandis que la valeur
    des diamants passés en contrebande " n’était
    estimée qu’à " 100 MUSD.

  • 6 -700
    000 personnes extraient de l’or (34 t en 1998, exportées
    illégalement). Il y a également une invasion des
    concessions de la Gecamines par plus de 60 000 personnes qui collectent
    des oxydés riches de cobalt et qui sont traités en
    Zambie.

  • 7
    La RDC dispose depuis le 11 juillet d'un nouveau code minier qui
    libéralise l'exploitation minière, et un groupe de
    sociétés de service vient de lancer un SIG géologique
    de la RDC (site web : Keyobs.com)

  • 8
    Province cuprifère du Katang a dont Lubumbashi est la capitale
  • 9 – M. Jean-Raymond
    Boulle
    . Né à l'île Maurice, il fut le plus
    jeune directeur général de la compagnie De Beers
    dans l'ex-Zaïre, puis se lança dans la vente à grande échelle
    de diamants au Texas, et fonda en 1992 Diamonds Fields Ressources,
    qu'il revendit en 1996 au canadien Inco, après avoir coté en
    Bourse le gisement de nickel et de cobalt de Voisey’s Bay.
    En 1995, il a fondé American Mineral Fields dont
    le projet est de réactiver la mine de Kipushi,
    propriété de la Gécamines. Il a également
    une association pour le diamant avec IDAS-Ressources, société belgo-néerlandaise
    spécialisée dans l'enlèvement des mines antipersonnelles,
    et qui est aussi détentrice de concessions diamantifères
    dans la zone de la rivière Cuango, en Angola. Il y a chez
    certains de ces acteurs de la mine africaine un peu de junior, et
    beaucoup de militarisation dans la capture de territoires miniers.
  • 10 – " For
    violating ethics and OECD guidelines on transparency and human rights ".
    Ce rapport indique que "des Etats africains, qui ont retiré leurs
    armées de la RDC, ont monté des réseaux pour
    continuer à piller les richesses naturelles de ce pays".
    Parmi les principaux responsables cités figurent, pour la
    RDC, le ministre à la Présidence Augustin Katumba Mwanke,
    celui de la Sécurité nationale Mwenze Kongolo, le directeur
    des services de renseignement Didier Kazadi Nyembwe, l'ambassadeur
    au Zimbabwe Mwana Mawapanga ainsi que le chef d'état-major
    de l'armée rwandaise James Kabarebe Selon le rapport, ces
    responsables volent les richesses minières de la RDC pour
    les exporter vers l'Occident, via une douzaine de pays africains
    comme le Nigeria et l'Afrique du sud, avec les Emirats Arabes Unis
    comme principale plaque tournante du blanchiment d'argent.
  • 11
    citons comme exemple celle de John Arnold Bredenkamp et de deux sociétés "Tremalt
    Limited" ("Tremalt"), "Kababankola Mining Company " ("KMC"),
    mis en cause dans le rapport du panel d'experts ONU sur le pillage
    des richesses de la RDCongo, et qui qualifient ce rapport d’inexact
    et diffamatoire (23 oct, AFP).
  • 12 – " H.
    C. Starck (a Bayer subsidiary) purchases 15% of Eagle Wings coltan.
    H. C. Starck has denied on numerus occasions obtaining coltan originating
    from Central Africa. The Panel possesses documents showing the contrary ".

 

 

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