20.08.09 RéveilFm: 10 Questions au Professeur Julien Kilanga, ancien recteur de l'Université de Lubumbashi

Docteur en langues et Recteur de l’Université de Lubumbashi (Unilu)
entre 1992 à 1997, Julien Kilanga a passé tout son cursus universitaire
à l’Unilu. Il est mieux placé pour faire une analyse sur l’enseignement
supérieur du pays. Sous d’autres cieux, on le verrait surtout très bien
parti pour apporter un souffle nouveau à ce ministère qui se cherche.
Le Professeur Kilanga qui est actuellement directeur de la division de
la langue française et des langues partenaires à l’Organisation
Internationale de la Francophonie (OIF) à Paris et qui est connu pour
son honnêteté intellectuelle, porte un regard dans le rétro des
événements « malheureux » de 1990.

1. Réveil-FM : Vous avez été étudiant, professeur et recteur de
l’université de Lubumbashi. Quelle est votre vision de l’université
congolaise?

Julien KILANGA: Quand on parle de l’Université congolaise,
sans vivre l’expérience sur le terrain, on a tendance à croire que plus
rien n’existe, que tout s’est dégradé. Je vais partir de l’expérience
de l’Université de Lubumbashi que je connais le mieux pour y avoir
évolué de la base au sommet.

Je donne tous ces détails pour que
vous vous rendiez compte que je suis un pur produit de l’université
congolaise et que je connais tous les rouages de ce milieu, même si
depuis quelques années, je poursuis ma carrière en France à
l’Organisation internationale de la francophonie. Cette université a
formé beaucoup de personnalités reconnues sur le plan international. La
formation qui y est donnée est de grande valeur. Les personnes sortant
de cette institution ont un grand pouvoir d’adaptation et s’intègrent
sans trop de peine dans d’autres milieux.

Mais notre université
n’a pas échappé à la l’instabilité politique qui a frappé le pays au
cours des années 1990 caractérisée par la démocratisation des
institutions. Il a fallu beaucoup d’efforts pour récadrer les choses
car l’université était devenue totalement politisée. La lecture de ces
analyses, précise ma vision de l’université congolaise qui apparaît en
filigrane à travers les réponses aux différentes questions.

2.Réveil-FM:
Quels sont les maux qui rongent l’ensemble du système éducatif national
en général et l’université congolaise en particulier?

Julien KILANGA : Ne faudrait-il pas aborder le problème sous
l’angle plutôt positif et tirer des leçons à partir des aspects
négatifs ? Il est bien vrai que les maux qui rongent les universités
congolaises trouvent leur origine dans la société qui les génère et de
ses différentes composantes. Il y a d’abord les conditions de travail
qui se sont détériorées suite à la réduction des moyens (salaires
insignifiants, frais de fonctionnement presqu’inexistants, budget de
recherche non prévu…).

Les infrastructures remontent à l’époque des indépendances.
Aucune construction de taille n’a été enregistrée depuis plusieurs
années alors que la population estudiantine croît d’année en année. La
pratique des extensions universitaires et d’essaimage aurait pu
contribuer au désengorgement des universités publiques surpeuplées si
on avait pris toutes les précautions utiles en la matière.

Les
universités privées créées après la libéralisation des institutions,
fonctionnent dans des conditions aléatoires, à part quelques exceptions
comme les anciennes Facultés catholiques de Kinshasa devenues «
université catholique du Congo »et l’université protestante où la
formation qui est y donnée est de grande qualité.

L’étudiant
fragilisé par ces conditions matérielles difficiles est devenu une
proie facile que tout premier venu peut utiliser pour satisfaire ses
ambitions politiciennes. Les enseignants s’enlisent dans des mouvements
de revendication qui perturbent le déroulement normal des années
académiques. Les problèmes matériels posés sont réels.

Il faut
qu’on y trouve solution si on veut avoir une université qui fonctionne
dans des conditions optimales. Les enseignants de leur côté devaient
avoir à l’esprit ces mots prononcés par le Recteur Dhondt le 20
novembre 1966 à l’occasion du dixième anniversaire de l’Université
officielle du Congo : « Quittant aujourd’hui l’Université que j’ose
appeler mon université parce qu’elle m’est chère, je voudrais vous dire
que vous portez le flambeau qui doit éclairer l’avenir.

Luttez
pour des causes justes car vous êtes les ancêtres du Congo que
connaîtront vos enfants, c’est vers vous qu’on se tournera pour vous
imputer l’échec ou vous exprimer la gratitude (…) non seulement de
votre dévouement et de votre idéalisme, mais aussi de votre science et
de votre force de penser, le Congo a le besoin le plus urgent (…). » La
référence à cette pensée devrait aider le corps enseignant de reprendre
courage aux moments de découragement qui conduisent parfois vers des
attitudes déplorables et extrêmes allant même jusqu’à la déchéance
morale.

3. Réveil-FM:A vous entendre, il y a bien manque des moyens
financiers qui ne permettent pas aux acteurs universitaires d’être à la
pointe. Et du coup, le gouvernement est placé devant ses
responsabilités. Concrètement, que reproche-t-on à l’Etat congolais ?

Julien KILANGA : Je ne voudrais pas parler en termes de
reproches avec tout ce que cela entraîne d’inhibition dans les actes à
poser. Je voudrais plutôt aborder le problème positivement en termes de
propositions.

Il faut que l’université soit dotée d’un budget
conséquent et le choix de ceux qui gèrent ce dernier, devrait être fait
dans un cadre approprié. Le manque d’un budget nécessaire à la
réalisation des actions susceptibles de répondre aux attentes de la
société, freine le travail des responsables académiques et remet en
cause l’existence même de l’université. Il faut aussi se tourner vers
la coopération internationale et la contribution des entreprises
locales auxquelles il faut offrir l’expertise de l’université.

C’est
sans doute vers ce schéma de partenariat éducatif qu’il faudra
s’orienter comme l’avait déjà proposé à l’époque les conclusions de la
Commission de l’éducation -dont j’étais rapporteurs- de la conférence
nationale Souveraine et prises en compte par la suite par les Etats
généraux de l’éducation organisés à Kinshasa en 1996 sous l’égide de
l’UNESCO à condition de bien préciser le contenu juridique de ce
partenariat.

4.Réveil-FM: Peut-on franchement condamner le gouvernement sans
parler de la responsabilité personnelle du corps professoral.
Aujourd’hui on sait que les syllabus ne sont pas actualisés, la
corruption bat son plein au sein de nos campus et les notes académiques
se vendent honteusement au vu et au su de tout le monde. Ne pensez-vous
pas que l’enseignant congolais est complice de la dégradation de notre
université ?

Julien KILANGA : Il ne s’agit pas de jeter la pierre à qui que
ce soit. Chacun a sa part de responsabilité. Vous savez, comme le
disait Blaise Pascal, « L’homme n’est ni ange ni bête ». La crise
matérielle conduit inéluctablement vers la déchéance morale que je
n’approuve pas. Il faut qu’on y trouve solution si on veut avoir une
université qui fonctionne dans les normes internationales.

C’est
là une question fondamentale que j’ai posée à l’époque cruciale
traversée par nos collègues enseignants : le fait d’être privé de ses
droits doit-il conduire à la négation de ses devoirs ? C’est vrai que
les enseignants sont privés de beaucoup de choses pour bien accomplir
avec conscience leurs devoirs. Le résultat ne pouvait être que décevant.

Tout ce que vous énumérez n’est que la conséquence de certaines causes
connues. Il est inutile de nous voiler les yeux. Il faut voir la
configuration actuelle du corps enseignant de nos universités.

La
relève n’est pas assurée. C’est avec ce nombre limité d’enseignants
très sollicités que nos universités doivent fonctionner. Nous assistons
ainsi à un renversement du triangle. La base devient le sommet et le
sommet devient la base.

Nous assisterons un jour à la réduction
de la base et le triangle deviendra une ligne verticale, symbole de
l’effondrement de l’université. Il y a risque que le pays importe un
jour les enseignants universitaires qu’il faudra payer très cher.

Toujours
nous pensons à ce qui nous manque et jamais à ce que nous avons. C’est
quand ce que nous avons disparaît qu’on finit par se rendre compte de
son importance et de son prix.

"Les universitaires doivent porter le flambeau pour éclairer l'avenir."

 

5.Réveil-FM: Il semble que le gouvernement se pencherait sur la
question pour apporter des réformes adaptées à cette crise. Selon des
sources proches du ministère, on croit savoir qu’il y aurait une
refondation totale de l’université. Quel regard portez- vous à cette
initiative ?

Julien KILANGA : L’université doit choisir de se réformer
positivement et de mettre en œuvre les conditions de sa revitalisation.
Elle doit être une université de développement prospectif, ce
développement étant perçu comme une amélioration constante de la
qualité de vie des hommes dans un environnement physique, culturel et
scientifique totalement épanouissant.

Pour y parvenir, il
faudra un regard attentif sur son appareil juridique, ses rapports avec
la société qui la génère, sa carte académique, la nature de la
formation assurée et ses moyens d’action pour transformer son
environnement. Nous avons besoin de reformes pour donner un sens à
notre université.

Mais il nous faut éviter toute précipitation.
J’imagine que les initiateurs de cette nouvelle réforme ont réalisé une
évaluation préalable de toutes les réformes antérieures et qu’ils ont
dégagé les faces positives et les faces négatives du passé. Des
réformes précipitées pour les besoins d’éclat conduisent parfois à des
résultats catastrophiques.

Quelles leçons a-t-on tirées de la
réforme de 1971 ? Qu’a-t-on tiré de la réforme de 1981 ? A-t-on fait
l’évaluation de la dernière réforme des programmes ? A-t-on jamais
actualisé les textes qui régissent l’université devenus obsolètes.

Nos
universités doivent forger leurs voies en marchant sans pour autant
détruire leur fondation. C’est de cette manière que dans l’avenir, nous
pourrons compter sur elle et qu’elle pourra remplir ses fonctions
traditionnelles de formation des hommes et de recherche scientifique et
devenir ainsi un outil idéal, un moteur au service de la communauté
humaine, une condition incontournable du progrès et du développement.

6.Réveil-FM: En mai 1990, l’Unilu a connu des tristes
événements qui auraient endeuillé plusieurs familles au pays, c’est
l’affaire « Lititi Mboka ». Aujourd’hui, les zones d’ombre existent
encore car certains médias annonçaient la mort de 300 étudiants. Tous
massacrés par l’armée de Mobutu et sa milice privée. Peut-on en savoir
plus et surtout quelle est votre lecture des faits?

Julien KILANGA : Je ne voudrais pas tomber dans le piège des
médias qui peuvent soit amplifier une situation soit l’ignorer selon le
côté vers lequel souffle le vent. En homme de sciences, je ne voudrais
pas non plus parler au conditionnel en partant des affirmations non
vérifiées.

Je ne peux parler que de ce dont je suis en mesure
de fournir des preuves. Tout est parti du discours présidentiel du 24
avril 1990 annonçant la démocratisation des institutions et qui a
conduit à une désorganisation du système de contrôle et entraîné des
perturbations dans les milieux universitaires.

L’université
était ainsi emportée par le vent du renouveau. La communauté
universitaire n’a pas échappé au temps sombre de la nuit où faute de
lanterne éclairée, les hommes s’égarent assombrissant les intérêts
suprêmes de la nation en s’engageant à la remorque des seuls intérêts
individuels ou des querelles partisanes.

En effet, la hantise
et le déferlement du courant démocratique au sein de nos universités se
sont avérés des tremplins des attitudes et des prises de position on ne
peut plus déviantes. On a vu de grands maîtres à penser dénaturer la
science rien que pour le bénéfice de la politique politicienne
sacrifiant l’honneur, le prestige et la crédibilité de l’homme de
science pour assouvir les aspirations des séducteurs conquérants du
pouvoir.

C’est bien là un tableau avilissant où les hommes de
sciences se complaisent, au gré des vents ou à la merci des intérêts à
sauvegarder, à rationaliser l’irrationnel au grand mépris de
l’objectivité scientifique ou de l’enseignement universel.

7. Réveil-FM: Les gens auraient vu les proches de Mobutu
opérer sur le terrain et quelques noms en occurrence, Kpama Baromoto ou
Honoré Ngbanda seraient cités par quelques médias. Il y a eu même des
listes reprenant les noms des victimes. Malgré toutes ces informations,
vous maintenez toujours votre version ?

Julien KILANGA : Je n’ai pas l’habitude de faire des
affirmations sans preuves ou de parler au conditionnel. La fiabilité
d’une information est fonction de sa cohérence et vous entant que
journaliste vous le savez.

Quand on examine ces listes à la
lumière de ce critère, il y a lieu de se poser des questions sur la
crédibilité des informations. Ma position m’a donné l’avantage de voir
les événements avec un regard distant qui m’a permis de bien discerner
les choses. A ma connaissance, nous n’avons enregistré au niveau de
l’université qu’ une seule victime de ces événements qui ont été
amplifiés à des fins politiques, c’est l’étudiant Ilombe, décédé plus
tard de suites des blessures.

Le reste n’est qu’une rumeur
infondée. Autant les scientifiques sont tombés dans le piège des
politiques, autant les professionnels des médias sont tombés dans ce
même piège. C’est pour dire que le nombre de morts annoncé par les
médias ne pouvait être qu’à l’image du climat du moment et qui ne
répondait à aucune référence au réel.

Je m’étais bien rendu
compte de l’aspect spéculatif des informations quand j’ai rouvert
l’Université le 1er mars 1991 (NDLR à la reprise des cours, toutes les
promotions étaient présentes et aucun autre étudiant ne s’est ajouté
aux listes des victimes). Je vous renvoie à mon ouvrage La main de la
tradition. L’Homme, le destin, l’université (CIRIADA, 2000) dont un
extrait intitulé « Etre Recteur à L’université de Lubumbashi, Souvenirs
et confidences », est paru dans l’ouvrage collectif de Bogumil et
Véronique Klauber, Université de Lubumbashi 1990-2002.Société en
détresse, pari sur l’avenir (Paris, L’Harmattan, 2002).

 

8.Réveil-FM: Comment avez-vous géré cette crise puisqu’il fallait remettre l’Université en marche ?

Julien KILANGA : Quand je suis arrivé à la tête de l’Université
de Lubumbashi, les perturbations touchaient jusqu’à l’organisation des
années académiques. Mon rôle était de remettre l’université sur les
rails. J’ai réussi à rouvrir l’Université le 1er mars 1991 pour
clôturer l’année interrompue. Durant les sept ans pendant lesquels j’ai
exercé mes fonctions de recteur, l’université de Lubumbashi n’a connu
qu’une année blanche.

Ce qui était un exploit pour cette
période. Nous avons régularisé la situation des années académiques
après deux ans et stabilisé ainsi l’institution. Après cette étape de
stabilisation interne de l’Université, je l’ai ouverte aux autres
universités environnantes (Zambie, Afrique du Sud,…) puis aux autres
universités africaines, américaines et européennes (France, Belgique,
Suisse,…).

J’ai ainsi pris contact avec toutes les universités
belges en 1996, pour tracer de nouvelles voies de coopération au moment
où pour des raisons politiques, tous les accords du passé venaient
d’être rompus.

Toutes les activités de coopération réalisées
actuellement entre l’Université de Lubumbashi et les universités belges
partent de ces contacts. Nous avons entretenu nos contacts avec les
Etats-Unis et la Suisse (Université de Lausanne). Voilà autant de
choses que nous avons eu à faire et qui ont constitué une base pour
améliorer la situation des enseignements et de la recherche au sein de
notre institution universitaire. Depuis lors l’Université de Lubumbashi
a maintenu le rythme de fonctionnement réglementaire.

9. Réveil-FM: Vous êtes fonctionnaire à la Francophonie à Paris, comment y êtes-vous arrivé et de quoi vous occupez-vous ?

Julien KILANGA : Quand mon mandat de Recteur était arrivé à
terme et que j’ai été obligé de céder la place à d’autres pour
poursuivre la gestion de l’Université, j’ai continué à assurer mes
enseignements et mes recherches et à diriger des thèses de doctorat
pendant quelques années.
Comme il y avait un appel à candidatures sur le site de l’ancienne
Agence intergouvernementale de la Francophonie, j’ai postulé au poste
de Directeur des langues et de l’Ecrit.

J’ai,
après avoir passé un entretien devant un jury présidé par
l’Administrateur général, été retenu pour exercer les fonctions de
Directeur des langues et de l’Ecrit à partir du 1er mai 2004. Ces
fonctions constituent un prolongement de la mise en œuvre des
recherches que j’ai effectuées au cours de ma carrière universitaire.

Depuis lors, même après le passage de l’Agence intergouvernementale de
la Francophonie à l’Organisation internationale de la Francophonie,
j’ai poursuivi la coordination des différents projets transférés à la
Division de la langue française et des langues partenaires de la
Direction de la langue française et de la diversité culturelle et
linguistique. De quoi je m’occupe exactement ? Ma fonction compte trois
axes essentiels :

– l’axe relatif à la mise en œuvre des projets : je m’occupe de
la promotion de la langue française réalisée sur le terrain avec le
concours des responsables de projets. Nous avons le projet le français
en Europe, le projet le français dans les organisations africaines. Ces
deux projets sont supervisés par deux responsables de projet sous mon
autorité. Le français, dans son expansion, n’est pas tombé sur une
tabula rasa linguistique ; il a rencontré d’autres langues avec
lesquels il entretient des liens de complémentarité ou de convivialité.

Il s’agit des langues partenaires et particulièrement des langues
africaines et créoles et les langues des autres espaces linguistiques.
Cet axe est suivi par un responsable de projet « dialogue du français
et les autres langues. » La promotion du français ne peut se faire que
par sa création littéraire.

C’est cela qui justifie la présence
du projet « promotion des auteurs et des littératures francophones »
qui est aussi suivi par un responsable de projet.

-l’axe gestion du personnel et du budget : dans ce contexte je
suis aussi appelé à gérer le personnel mis à ma disposition dans mon
entité administrative ainsi que le budget de mise en œuvre des
différents projets. Dans le cadre de mes fonctions, je suis souvent
appelé à représenter l’organisation dans diverses rencontres de mon
domaine à travers le monde.

10. Réveil-FM:Quelle est la place de la République démocratique du Congo dans votre sphère d’action au sein de la francophonie.

Julien KILANGA : Comme fonctionnaire international, je réponds
de l’institution qui m’utilise. La République démocratique du Congo est
un pays membre de la Francophonie. A ce titre, elle bénéficie des
programmes mis en place par la Francophonie dans les différents axes
définis dans le cadre stratégique décennal.

De par mes
fonctions, les actions que je réalise se situent dans le premier axe,
celui de la promotion de la langue française et de la préservation de
la diversité culturelle et linguistique.

Dans ce contexte, sans
chercher à être exhaustif, nous organisons chaque année en République
démocratique du Congo, le Festival des langues d’Afrique tous les deux
ans ; un dictionnaire trilingue français-lingala –sango est en train
d’être finalisé avec le concours des linguistes congolais associés à
d’autres linguistes africains.

On peut noter qu’un prix de
valorisation des langues africaines « le Prix Kadima » qui a été gagné
cette année par un congolais porte le nom d’un grand linguiste
congolais : le professeur Marcel Kadima qui m’a donné le cours de
linguistique générale et celui de linguistique africaine, il y a de
cela une trentaine d’années.

C’est en mémoire des travaux
importants qu’il a réalisés sur les langues africaines qu’on a pensé
donner son nom à ce prix. La République démocratique du Congo bénéficie
d’autres actions dans les autres secteurs en dehors de celui dont je
m’occupe.

Commentaires

1.
Le jeudi 20 août 2009 à
13:46, par
Nonga M. Menga

C#est du grand art. C'est bien fait tant de la part de l'interviewe que
de l'interviewer. Felicitations. Un souhait avant de finir: Puissent
tous les professeurs et hommes de science Congolais prendre modele sur
la probite morale et intellectuelle de leur collegue Julien Kilanga
telle que cela apparait a travers cette interview. Encore une fois:
Felicitations, Prof.

2.
Le jeudi 20 août 2009 à
14:27, par
Nelly Mbayo

Bonjour James!

Encore une fois, merci et bravo pour avoir mis la main sur ce témoin,
si important. Ceux qui doutait sur la machination politique qui a
endeuillé notre pays, ont ici une réponse. Lititi Mboka n'était que du
bleuf ou du mensonge.

Heureusement que Julien Kilanga est vivant et il apporte des précisions
sur les fameux meutres que les Belges et certains fils du Congo,
notamment Kyungu et Nguz ont voulu faire porter à l'universitaire
congolais. On ne peut que lui dire merci infiniment de son courage.
Voilà des gens qu'il faut placer à la tête de notre ministère de l'ESU.

Que Colette Braeckman soit inspirée de cette interview pour recadrer ses inerties sur les 300 victimes de Lititi Mboka.

3.
Le jeudi 20 août 2009 à
15:33, par
Kabwadia

L'approche
concernant les incidents Lititi-Mboka me semble bien réaliste.
L'histérie du moment avait de loin contribué à grossir les incidents.
Les preuves d'autres morts n'ont jamais été données. La population
mécontente du régime souhaitait le départ des dirigeants de l'époque.
Ainsi pour peu de choses, une certaine paranoïa s'est emparée du peuple
sous l'instigation de certains leaders en mal de popularité.

Beaucoupd de malins en ont profité pour obtenir l'asile à l'étranger.

4.
Le jeudi 20 août 2009 à
16:33, par
Jean Claude Kadiosha

Je suis heureux de retrouver mon ancien recteur et professeur à l'université de lubumbashi.

J'admire encore son charisme et son intégrité morale et intellectuelle.

Son apport pour le relevement de l'UNILU est un exemple que ses
successeurs et autres recteurs des universités de la RDC devraient s'en
inspirer.

Sa lecture sur lititi mboka est une vérité que bon nombre de gens ont
refusé de croire tombant ainsi dans le bourbier de la politique.

Les actuels autorités de la RDC devraient faire appel à des tels
personnalités pour relever le niveau des universités et de l'éducation.

Tous mes encouragements au Professeur Julien Kilanga Musinde.

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