AU CHEVET DE NOS CHEFS COUTUMIERS (Alain Matiki)

Nous
avons entendu parler de la mission philanthropique et civilisatrice
mais nous avons assisté impuissants à la réduction de moitié la
population de l’EIC en quatre vingt ans de « civilisation », nous avons
vu des mains coupées qui font encore la fierté des grands musées de ce
monde. Le contraste entre la recherche dite du bien être
de la population indigène et de l’enrichissement maximal du commerce de
caoutchouc face à une main d’œuvre gratuite, une corvée de toute la
population d’une part, et le résultat vu disais-je le contraste est
indescriptible, dégoûtant et rétrograde. Cependant on
retrouve des défenseurs de ladite mission même trois siècles plus tard
au point ou un ministre rêve de réhabiliter, alors qu’on lui demande de
tourner la page, des statues de triste mémoire.

En
RDC, nous avons entendu parler de bonne gouvernance, tolérance zéro,
lutte contre la corruption etc. ici on ne rit pas ; On voit qui sont
nommés au poste de commandement et on sait que la plupart se
retrouveraient en prison.

On
nous parle du droit de l’homme et on a vu les étudiants arrêtés pour
avoir posé juste une question ; on a vu le président d’une association
des droits de l’homme payer les frais « INJUSTEMENT »

Ai-je dit injustement ? On nous dit que la justice était purgée, on la voit saisie entre les mains de « l’autorité morale » Le non-respect de la constitution est à rechercher au sommet de la hiérarchie politique. La présidence a assiégé le parlement. 

Nous n’en finirons pas de relever toutes les contradictions entre les « dits » et les « faits » Nous soulevons un cas très particulier auquel notre attention serait portée pour protéger tant soit peu ce qui reste à protéger. Il s’agit de nos chefs coutumiers. Nous l’avons dit et nous le redirons plus d’une fois. Ceci est de caractère symbolique trop élevé. Nous
avons appris au travers le ministre de l’intérieur la volonté de son
président de libérer la RDC avec les chefs coutumiers en une
« cérémonie finale » qui aura lieu en janvier 2011. Du 03 août de cette année 2009 aurait eu lieu la première des leurs rencontres dans le Bas-Congo. Au cours du même mois, pour ce qui nous soient connus, trois chefs sont tombés. A la date de la cérémonie finale, combien des chefs vivants compterons-nous ? 

Les Chefs coutumiers incarnent des pouvoirs légués par nos Ancêtres. Quand
nos agresseurs brûlent sans préavis des villages, nos chefs meurent en
même temps que les forces mystiques protectrices des clans, des
villages. Ils sont visés, non pour les biens matériels
qu’ils posséderaient (encore faut-il savoir ce qu’ils ont ces pauvres)
mais pour anéantir toute force spirituelle positive qui
contrecarreraient l’avancée du plan de balkanisation de notre pays. Comprenons que l’Est de la RDC sort vite et sagement de la manipulation dont elle a été l’objet avant les élections de 2006. Il
ne peut pas souffrir trop dans toute l’indifférence pour une sanction
d’avoir supporté naïvement l’accession de ses bourreaux à Kinshasa. Je le dis parce qu’une certaine opinion le pense ainsi. Personne n’a été voté tout le monde le sait, y compris les « élus .»

Le
gouvernement de la RDC est réputé si besoin est de rappeler, le
gouvernement le mieux corrompu et le plus sanguinaire. Si l’on comprend
les vraies raisons de cet appel des Chefs coutumiers abandonnés à
eux-mêmes depuis 8 ans que Kanambe dirige ce pays et si on décode la
signification de « cérémonie finale » et si on lie la date de sa clôture, soit janvier 2011 aux évènements politiques du pays, on est pas assez loin de craindre le pire. 

Alors
faut-il attendre que nous soyons devant les faits accomplis ou
pouvons-nous faire obstacle au pire avant qu’il ne se produise ? Si
mon raisonnement a un sens, alors que faire ? Je lance le débat ou
mieux une interpellation à tous afin qu’ensemble nous trouvions
quelques pistes de solution pour le sauvetage de nos Chefs coutumiers. Soit
dit en passant, le seul crédit dans cette annonce du ministère de
l’intérieur est le fait qu’il reconnaisse que les 8 ans de pouvoir du
commandant Hypo n’ont pas libéré le pays plutôt que l’enfoncer dans
l’abîme. La RDC sera effectivement libérée un jour, nous
le voulons bientôt, pas avec eux bien entendu mais avec des gens qui
pensent congolais, je veux dire pour le bien du Congo et des Congolais. Par la grâce de Nzambi Ya Mpungu, nous y arriverons.

Alain Matiki.

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.