24.08.09 Le Potentiel: Cinq questions à Me Hubert Efole
1. Le Rassemblement congolais pour la démocratie a célébré
dernièrement, 5ème anniversaire du massacre de Gatumba. Quel est
lobjectif de cette célébration ?
Lobjectif poursuivi consiste premièrement à avoir de mémoire de
quelque chose qui nest pas malheureusement encore ancré dans notre
culture. Mais, cest très développé ailleurs et ça permet au peuple de
se rappeler des choses les plus graves qui ont été commises en son sein
et surtout éviter que de tels actes ne se reproduisent plus. Je voudrai
que depuis ce quon a appelé le génocide de Bakwanga, cest-à-dire en
1960 quil y ait ce genre de commémoration, de devoir de mémoire. Cela
nous aurait permis déviter le massacre de Gatumba. Donc, on doit
insister sur cette culture de mémoire dans la mesure où, elle nous
permettra de souligner ce qui sest passé de mauvais chez nous et
éviter dy revenir.
2. Cinq ans après aucune enquête na été menée en rapport avec ce massacre. Quen dites-vous?
Cest ce qui est regrettable dans cette histoire comme dans dautres
faits qui se sont passés, où il ny a pas eu suffisamment denquête
pour déterminer les responsabilités et punir les auteurs conformément à
la loi. On regrettera ici laction sélective de la Cour pénale
internationale (CPI), on finirait par croire que ce qui importe ce
nest pas tellement la gravité des faits, des infractions commises ni
des délits commis, mais plutôt la notoriété des personnes à poursuivre.
On veut bien poursuivre Milosevic, Jean-Pierre Bemba, Thomas Lubanga
parce quils sont ce quils sont, mais ceux qui sont proclamés auteurs
du massacre de Gatumba continuent à vaquer librement à leurs
occupations. Donc, on se pose quand même cette question-là, pourquoi
cette activité sélective de la Cour pénale internationale.
3. Nous sommes dans un contexte dun droit spécial. Au
cas où le gouvernement congolais ne saisirait pas la Cour pénale
internationale. Quadviendra-t-il ?
Je suppose que le gouvernement congolais doit faire ce quil peut.
Sil ne parvenait pas à le faire, le procureur près la Cour pénale
internationale peut encore se saisir.
4. La secrétaire dEtat américaine, Mme Hillary Clinton,
a effectué dernièrement une visite officielle en République
démocratique du Congo. Quelles sont, daprès-vous, les retombées de ce
voyage pour le peuple congolais?
Je nai pas très bien suivi le passage de la secrétaire dEtat
américaine, Mme Hillary Clinton en République démocratique du Congo.
Mais, le résumé que jai vu sur des chaînes étrangères ne me font pas
beaucoup dillusions. Jai vu partout on a parlé des choses plus
concrètes pour le développement du pays. Chez nous, on a justement
souligné la violence faite à la femme et autres massacres commis.
Certes, ce qui ma un peu refroidi, cest la question relative à la
violence faite à la femme, mais il y a beaucoup dautres problèmes que
nous pouvons traiter avec les Etats-Unis. Je pense quon a oublié de
soulever cette question-là, mais Mme Hillary Clinton a traité cette
question de développement et de bonne gouvernance dans notre pays.
5. Quelles sont vos impressions sur la liberté provisoire que la Cour pénale internationale veut accorder à Jean-Pierre Bemba ?
Le fait daccorder une liberté provisoire à Jean-Pierre Bemba ne me
surprend pas beaucoup. Parce que moi-même et mon parti, le RCD, savions
que son arrestation était assise sur des bases très faibles. Nous avons
été étonnés de le voir détenu préventivement, alors quaucune condition
prévue par la loi spéciale de la Cour pénale internationale ne le
permettait. Nous pensons que cest peut –être un premier pas vers la
voie de sa relaxation totale.
PROPOS RECUEILLIS PAR T.M.
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