A propos des Clinton (VP Omombo)

 

Toutefois, il sied de rappeler un fait non moin significatif: l'envoye special de la Maison Blanche a l'epoque,
le Reverend Pasteur Jesse Jackson, et la Secretaire d'Etat Madelein
Albright furent tour a tour envoyes en ballet diplomatique par
l'Administration de Bill Clinton a Kinshasa (RDC), mais pas a Kigali
(Rwanda).  La motivation de leur mission en RDC et la nature de
l'accueil qu'on leur a reserve a Kinshasa sont suffisamment connues. 
Point ne sert d'y revenir.

 

D'aucuns considerent ensuite les Democrates aux USA
comme etant souvent les declencheurs de l'incendie en RDC pendant que
les Republicains, eux, en jouent souvent le role de sapeurs pompiers. 
Mais, les Democrates et les Republicains ne sont-ils pas les oiseaux de
meme plumage (ou le plumage des memes oiseaux)?  N'oublions pas que ce
fut le Republicain Dwight D. Eisenhower qui avait signe l'arret de mort
de l'unique Heros national Patrice Emery Lumumba.  N'oublions pas aussi
que le Republicain George H. W. Bush (le pere) etait l'ami personnel du
dictateur Mobutu Sesse Seko dont il a meme adopte certains enfants… 

 

Dans sa tournee africaine, alors President des USA, le
Democrate Bill Clinton a contourne la RDC pour faire une escale tres
significative a Kigali, au Rwanda.  Curieusement, apres lui, son
successeur, le Republicain George W. Bush contourna egalement la RDC
pour faire escale toute aussi significative a Kigali, au Rwanda pour
conferer avec Paul Kagame.  Comme parentheses, n'oublions pas que le
facilitateur Olusegun Obassanjo, envoye de l'ONU, a meme
scandaleusement danse, a Jomba, avec Laurent Nkundabatware Mihigo. 
Mais, par la suite, les negociations de Nairobi ne purent aboutir et le
sieur Nkunda fut mis hors jeu de la maniere que l'on sait…  Pour sa
part, apres des declarations tapageuses en defaveur de la RDC, dans sa
tournee africaine, le President Francais Nicolas Sarkozy ne fit qu'une
escale de trois heures a Kinshasa, puis traversa le fleuve pour passer
la nuit a Brazzaville…

 

Cependant, contre toute attente, Hillary Rodham
Clinton, epouse de Bill Clinton et actuelle Secretaire d'Etat de
l'Administration Obama, vient d'effectuer une tournee africaine en
faisant une escale de deux jours en RDC, sejournant a Kinshasa,
capitale situee a l'Ouest, puis a Goma, point chaud du pays situe a
l'Est, disons a proximite de Kigali, au Rwanda.  En diplomatie,
l'excellence de la politique, le geste et le mot sont autant
significatifs que le fait!  Aussi, quoiqu'on en pense et quoiqu'on en
dise, lorsqu'on considere le rapport de Hillary Rodham Clinton a
l'issue de sa tournee et l'article qu'elle venait de publier recemment,
celui qui fait etat des intentions de l'urgente intervention
americaine (argent, hommes, equipement) singulierement sur les
violences dont sont victimes les femmes et les enfants en RDC, n'y
a-t-il pas lieu de trouver, dans cette gesticulation
politico-diplomatique, un SIGNAL tres fort?  

 

En exhortant les Congolais a oublier leur
passe, certes, il y a a boire et a manger!  Ce discours n'a pas
soulever l'enthousiasme.  Il a plutot irrite plus d'un compatriote.  Il
demeure neanmoins imperieux que l'Histoire n'est ni a falsifier ni a
escamotter.  Elle est absolument a retenir quelle qu'elle soit puisque
faisant l'essentielle de la culture d'une societe des hommes, cela a
quelle que dimension et a quel que niveau que ce soit.  Essayant de
comprendre en ma maniere le bien fonde de la retention d'un certain
passe, les responsables tant nationaux qu'expatries des attrocites dont
souffre continuellement la RDC doivent repondre de leurs forfaits
devant la justice.  Sans cette derniere la democratie reserait un vain
mot.  Concernant les forfaits perpetres par les nationaux, meme si l'on
envige l'instauration d'une Commission Verite et Reconciliation, celle du genre
connue en Afrique du Sud sous Nelson Mandela et confiee a Mgr Desmond Tutu, les responsabilites devront etre clairement etablies (Verite) comme prealables aux pardons consequents
(Reconciliation).  Cela fait egalement partie de la Justice. 
Toutefois, les victimes devront etre indemnisees par des institutions
attitrees et les degats causes au pays sont absolument a reparer!  Tout
Gouvernement nationaliste ou tout au moins responsable doit
poursuivre pareils objectifs. 

 

Cependant, cherchant a creuser dans le fond de la
pensee de Hillary R. Clinton, je refuse personnellement de comprendre
que les detenteurs du pouvoir puissent continuer de justifier le cycle
infernal du pays par la megestion attribuee aux regimes anterieurs.  Le
regime de Paul Kagame est entrain de developper le Rwanda, avec le peu
de resssources qu'il pille chez nous.  Il ne se refere pas a la
megestion du regime de Juvenal Habiarimana, lequel etait sous la botte
de celui de Mobutu Sesse Seko.  Pour la RDC, Laurent Desire Kabila est
mort depuis 9 ans, Mobutu Sesse Seko depuis 13 ans et Joseph
Kasa-Vubu depuis 40 ans.  Je refuse egalement d'admettre les excuses
des detenteurs du pouvoir qui justifient leur incapacite
d'entamer l'etape initiale d'un quelconque programme de developpement
par l'effet de la guerre imposee et ses consequences!  En fait, quoique
devastatrice, durative et intermittente, la guerre de la RDC ne couvre
pas l'ensemble du pays, meme pas le quart de celui-ci.  Elle est
concentree seulement dans la partie orientale.  La gestion rationnelle
des ressources du reste de la Republique ainsi que le management d'une
diplomatie efficiente sont des atouts suffisants pour repondre
positivement a la situation vecue en RDC a ce jour. Par ailleurs, c'est
dans des periodes difficiles que l'on reconnait les meilleurs
dirigeants ainsi que les grandes nations. 

 

Au Ghana, terre doublement symbolique pour l'Afrique
subsaharienne (premier grand empire des peuples de couleur et premier
pays independant), le President Barack Hussein Obama a exhorte les
Africains a se prendre eux-memes en charge avant de compter sur l'appui
des USA.  Dans le meme ordre d'idees, la Secretaire d'Etat Hillary R.
Clinton exhorte les Congolais a oublier leur passe pour se focaliser
sur leur avenir.  De plus, en arguant sur la necessite des droits de
l'Homme et de la bonne gouvernance, Mme Clinton demontre que les voies
de communications comme infrastructures prealables au developpement ne
serviraient en rien face a l'insecurite generalisee.  Y a-t-il
contradiction volontariste de blocage ou discours de responsabilite
pour sa part et de responsabilisation pour les Congolais?  Aurions-nous
voulu qu'au nom du paternalisme avilissant et de l'alienation
subsequente, Barack Obama et son Ministre des Affaires Etrangeres nous
aient dit ceci: "Nous ferons
tout pour vous d'abord et, apres votre engraissement a la sueur du
Peuple Americain, vous pourrez alors vous prendre en charge
?" 

 

Aussi, pour divers analystes des evenements en vue des
projections futuristes et pour ceux qui discernent les signes des temps
en vue des travaux d'anticipation, la Secretaire d'Etat Hillary Rodham
Clinton, eu egard a sa personnalite et a ses responsabilites, a quels
ordres repond-elle ou devra-t-elle repondre reellement?  Aux ordres de
son epoux sous le toit conjugal ou a ceux de son President sous
l'actuelle occupation de la Maison Blanche?  En d'autres termes,
devra-t-on considerer l'Administration Obama comme etant le
prolongement pur et simple de l'Administration Clinton?

 

Votre Compatriote

Paul Vincent OMOMBO.-            

 

 

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