01.09.09 Le Potentiel: Cinq questions au Dr Galessamy Ibombot, par Stephane Etinga

 

1. Vous êtes Congolais de Brazzaville, quelle est la signification de votre visite depuis, le vendredi 28 août à Kinshasa ?

Je suis venu rendre une visite de courtoisie et de travail à mon
frère Frédéric Mukanya Muleba, président de la Chambre de commerce et
d’industrie RDC-Inde, en sa qualité de président pour l’Afrique
centrale de la Chambre panafricaine de commerce et d’industrie (Pacci).
Effectivement, il s’est tenu du 5 au 8 août à Addis Abeba, une
rencontre extraordinaire de toutes les Chambres africaines de commerce
et d’industrie pour décider de leur avenir, après la léthargie
remarquée au sein de cette organisation dont le siège se trouvait au
Caire, en Egypte. C’est cette léthargie qui a poussé les Sud-Africains
et les Ethiopiens à organiser la réunion de la capitale éthiopienne.
L’assemblée extraordinaire a élu un comité provisoire dirigé par
l’Afrique du Sud et le Congo/Brazzaville, à travers ma modeste
personne, occupe la quatrième vice-présidence. Ma présence ici répond
au fait que nous devons tout mettre en œuvre afin d’atteindre les
objectifs visés par la rencontre d’Addis Abeba.

2. Quels sont donc ces objectifs ?

Ces objectifs sont simples. Il s’agit d’abord de créer une
solidarité consulaire au niveau continental en vue de redynamiser,
réanimer les activités commerciales en Afrique, créer des emplois par
la promotion des investissements et lutter contre la pauvreté. Il est
question aussi d’industrialiser l’Afrique entière et favoriser le
commerce et la circulation des biens et des personnes à travers le
continent. Pour y parvenir, vous remarquerez que nous avons déjà eu un
premier contact sur le plan pratique, à Brazzaville avec mon ami
Mukanya Muleba. On a eu des entretiens avec les hommes d’affaires de
mon pays pour examiner les voies et moyens de mettre en pratique les
mêmes objectifs. Nous allons nous baser sur les programmes des chefs
d’Etat. A Brazzaville, ce programme met en évidence l’industrialisation
du Congo. Il appartient donc aux hommes d’affaires de redynamiser leur
coopération à l’instar de l’Inde qui contacte à la fois la RDC et le
Congo/Brazza pour renforcer la coopération avec les deux pays en ce qui
concerne leur industrialisation. Nous pensons qu’en passant par
l’agriculture et l’élevage on peut facilement monter les industries.
Enfin avec M. Mukanya nous allons voir comment atteindre ces objectifs
au niveau de l’Afrique centrale.

3. Pourquoi parler d’abord de la Chambre au niveau de
l’Afrique centrale alors qu’entre Kinshasa et Brazzaville on ne
constate aucune activité ?

C’est peut-être une petite léthargie entre hommes d’affaires de deux
rives. Mais, entre les deux chefs d’Etat on travaille et que les
activités sont fonctionnelles. Il nous appartient à nous hommes
d’affaires de travailler aussi et de redynamiser nos activités et de
rendre nos projets opérationnels. On nous a demandé de changer de
mentalité et c’est ce que nous sommes en train de faire.

4. On parle du refoulement de Brazzaville des Congolais de Kinshasa. De quoi s’agit-il exactement ?

C’est un faux problème. Vous savez que Brazzaville et Kinshasa sont
les deux capitales les plus rapprochées du monde et qu’il n’y a que le
fleuve Congo qui sépare les deux pays. Le problème qui se pose n’est
pas de chasser de Brazzaville les ressortissants de la RDC, mais
simplement des irréguliers, c’est-à-dire les sans-papiers. Brazzaville
est devenue une ville ou l’immigration a atteint un niveau
insupportable. Il y a des gens qui circulent d’un coin à l’autre et si
on leur demande des pièces ils répondent qu’ils ne savent pas ça. Il
est temps pour les sans-papiers de la RDC d’aller à l’ambassade de ce
pays et demander des papiers en ordre afin de régulariser leur séjour.
Mais généraliser la mesure de refoulement est un faux problème. Les
Maliens l’ont fait, les Sénégalais l’on fait et pourquoi pas les
Congolais de la RDC ?

5. Le pont entre Brazzaville et Kinshasa est-il possible ?

Le pont à jeter sur le fleuve Congo entre Kinshasa et Brazzaville
est bientôt effectif. Ce n’est plus un problème entre nos deux pays
mais il est déjà résolu au niveau de la Communauté économique et
monétaire d’Afrique centrale Cemac, de l’Union européenne, de l’Union
africaine, et la Banque mondiale. Je pense que les deux peuples de deux
côtés du fleuve doivent suivre l’exemple des présidents Kabila et
Sassou Nguesso et éviter de créer la division, la séparation et la
susceptibilité inutiles. Le problème entre nos deux peuples se trouve
du côté des gens qui ne veulent pas comprendre que nous sommes un seul
et même peuple. Mais ceux qui ont compris cela, l’ont compris une fois
pour toutes. Même si la colonisation a été différente, mais la même
mentalité bantoue nous caractérise

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