21.09.09 Le Potentiel CINQ QUESTIONS à Clément Nzau , par Marcel lutete

 1. La Régie immobilière de Kinshasa s’est assignée commeobjectif de répondre aux préoccupations des Kinois sur le logement enles aidant à accéder à un logement décent et à coût abordable, et deconcrétiser le souci de bâtir une ville moderne pour l’horizon 2020.L’ambition ne vous paraît-elle pas démesurée

Loin de là. Vouloir, c’est pouvoir, dit-on. Le gouverneur de la
ville de Kinshasa, en créant la RIMMOKIN, s’était résolu d’apporter des
réponses aux préoccupations des Kinois soulevées lors des Etats
généraux de Kinshasa – préoccupations coulées en axe prioritaire. Le
6ème d’ailleurs, pour le cas d’espèce, dans le programme quinquennal de
l’Exécutif provincial.

Il est clair que tout projet a toujours un début. Le déficit
en logements dans Kinshasa est de plus de 200.000 logements. Dans son
programme actuel, la RIMMOKIN veut atteindre le seuil de 12.500
logements. C’est moins d’un dixième des besoins exprimés. L’idéal c’est
de réaliser quelque chose, de commencer, de jeter les bases, de donner
l’exemple ; les autres pourront aussi nous emboîter le pas.

2. «Une maison pour chaque Kinois», ce n’est pas un rêve,
s’est exclamé le Directeur général Roger Bimwala. Mais depuis, on ne
voit rien venir. C’est comme si vous avez été plus soucieux de l’effet
d’annonce que des suites concrètes de votre initiative…

C’est vrai! Ce n’est pas un rêve. Mais pour construire
une maison, il faut un terrain. Et quand vous disposez d’un terrain, il
faut le viabiliser, c’est-à-dire mener des études appropriées surtout
lorsqu’il va abriter plusieurs milliers de maisons. Nos ingénieurs
venus d’Afrique du Sud s’y attellent déjà. Donc, la machine est en
marche. Et d’ici la fin de cette année, les premières maisons modèles
de la Cité-témoin de RIMMOKIN au niveau de Pont Cabu seront visibles.
Chaque Kinois aura la latitude de visiter ces maisons et de réaliser ce
à quoi va ressembler la maison de son choix ou de son rêve.

3. La RIMMOKIN est le seul organe habilité à gérer et
à commercialiser le patrimoine immobilier privé de la ville de
Kinshasa. Avez-vous les outils et la marge de manoeuvre nécessaires
pour pouvoir vous attaquer à un challenge où la Régie part…perdante ?

Notre seul souci est d’accomplir fidèlement la
mission nous confiée par le gouverneur de la ville. Il est vrai que ce
patrimoine immobilier privé a été géré comme un bien sans maître. Le
chef de l’Exécutif provincial veut remettre à l’Etat congolais ce qui
lui revient. C’est un challenge, c’est vrai, mais nous le gagnerons si
vous et nous conjuguons nos efforts pour avoir un Etat fort en lieu et
place des hommes forts.

Il y a deux semaines, la RIMMOKIN a travaillé
avec une délégation de la Commission des infrastructures de l’Assemblée
nationale conduite par l’honorable Tshiongo, délégation venue chez nous
en mission officielle initiée par le président de cette Chambre,
l’honorable Vital Kamerhe. Cette question a été soulevée et nous avions
demandé aux députés de nous soutenir. Le gouverneur de la ville de
Kinshasa avait lancé le même appel à toutes les Institutions ainsi
qu’aux forces vives de la République lors du lancement des activités de
notre Régie. Et c’est là le sens du slogan du gouverneur André Kimbuta
qui dit : « Kinshasa pour tous et par tous ».

Sans l’apport de tout le monde, il est difficile
de gagner un pari de ce genre. En plus, je vous informe qu’une
Commission composée de directeurs de la RIMMOKIN et des chefs de
division et bureaux de l’Urbanisme et Habitat a travaillé pour
répertorier toutes ces maisons appartenant à la ville. Sur 722 maisons
recensées, seules 65 sont gérées par la ville. Le reste est constitué
de biens (spoliés) qu’il faut récupérer. La machine est déjà en marche.
Les insolvables du groupe de 65 ont été invités à la RIMMOKIN pour
régulariser leur situation. Certains sont déjà passés ; d’autres ont
promis de venir. Ils ont tous reçu un délai de grâce à l’issue duquel
la RIMMOKIN sera obligée de frapper. Concomitamment à cette procédure,
nous avons aussi enclenché le mécanisme pour la récupération des biens
spoliés. Et là, c’est la justice qui tranchera.

4. Comment, dans la foulée, comptez-vous faire respecter le nouveau plan de réaménagement de la ville de Kinshasa ?

Le nouveau plan de réaménagement de la
ville est du ressort du ministère provincial du Plan et Reconstruction.
La RIMMOKIN s’est intégrée dans cette logique car ses cités seront
construites suivant la ligne tracée par ce plan. Mais il y a plus. Les
cités RIMMOKIN sont des municipalités intégrées où on aura un règlement
d’ordre intérieur pour le respect des normes édictées. A titre
d’exemple, pour éviter les érosions que nous connaissons aujourd’hui à
la Cité Maman Mobutu, il sera interdit de modifier les maisons des
cités RIMMOKIN pour quelque motif que ce soit. De même, il a été dit
que la ville de Kinshasa va être subdivisée en plusieurs zones. La
RIMMOKIN n’a des sites que dans des zones résidentielles. Les zones
agricoles et industrielles par exemple ne seront pas touchées.

5. Que répondez-vous à une certaine
opinion qui, à la suite certainement d’un déficit d’information, prend
la RIMMOKIN pour une « affaire propre » au gouverneur de la ville de
Kinshasa ?

Je vous l’ai dit au début : l’idée
de créer la RIMMOKIN vient des Kinois. Réunies au Centre catholique
Nganda au début de la mandature du gouverneur André Kimbuta, les forces
vives de Kinshasa avaient soutenu cette préoccupation liée au logement.
En fidèle serviteur du peuple kinois, le gouverneur de la ville a
résolu de couler cette préoccupation en axe prioritaire. Et c’est le
6ème axe du Programme de l’Exécutif provincial. Le gouverneur ne s’est
pas limité là. Il a créé la RIMMOKIN qui est une agence d’exécution de
tout projet immobilier de la ville de Kinshasa. C’est dire que Kinshasa
est gérée par un homme qui a le respect de la parole donnée. C’est une
première dans l’histoire de cette ville. Je défie quiconque qui pourra
me prouver si un seul locataire de l’Hôtel de ville de Kinshasa a déjà
réalisé un projet de ce genre, en dépit de maigres moyens dont dispose
l’actuel gouverneur et ses nombreuses charges.
Mais pour vous apaiser, l’arrêté créant la Régie immobilière de
Kinshasa lui donne une autonomie administrative et financière. C’est
tout dire…