Modification de la constitution : lopposition politique « constitutionnelle » au Katanga fait des recommandations (JP Mbelu)
Avouons que le traitement de cette question
diffère selon que ceux et celles qui sy adonnent appartiennent ou pas
aux institutions actuelles du pays. Entendre tous les sons de cloches
serait utile à lappréciation de différentes façons dont cette question est accueillie chez nous.
En dehors de ceux et celles qui rejettent en bloc « la
Constitution de Liège pour le Congo », il y a lopposition dite
« constitutionnelle » qui vient de briser le silence pour donner son
point de vue à travers un Communiqué de presse signé par son
porte-parole Jean Raymond MUYUMBA MAILA (que nous avons joint au
téléphone pour vérifier lauthenticité du Communiqué).
La majorité de lAMP délire
Situant la question qui nous préoccupe parmi les « multiples problèmes
qui se posent dans la province du Katanga et dans le pays en général »,
lopposition politique au Katanga estime que le geste posé par Joseph
Kabila est lexpression dun « délire politique » quil partage avec les autres membres de sa famille politique. (Selon
le micro Robert, le délire est une forme de confusion mentale (…), une
maladie mentale caractérisée par un désordre de la personnalité qui se
manifeste par des idées et des perceptions anormales ; cest de la
folie).
Pour
lopposition politique au Katanga, « les rhinocéros de lAMP » seraient
devenus « fous » au point de pousser leur « autorité morale » à
couronner « sa violation constante de la constitution » par sa
modification sur mesure. Doù ses recommandations. Elle
propose « au président de la République, soit de faire un coup dEtat
politique en neutralisant toutes les institutions et modifier la
constitution en son bon vouloir, le peuple nexistant plus, soit la
constitution ne lui convenant pas de faire une sortie honorable en démissionnant,
auquel cas, la République, le peuple, lui seront infiniment
reconnaissants. » (Lauteur souligne). Lopposition politique
« constitutionnelle » au Katanga demande « aux sénateurs et députés de
lopposition, non seulement à sopposer à toute modification de la
constitution qui serait sur mesure, au détriment de la volonté
populaire exprimé lors du référendum, mais surtout denvisager de
quitter les institutions et laisser la majorité seule devant sa
conscience (si elle en a encore une) à faire son coup dEtat politique
comme au Niger. »
Quelques réactions à ce Communiqué de presse
Dès
que nous avons reçu le Communiqué de presse de lopposition
« constitutionnelle » au Katanga, nous lavons mis sur nos forums en
ligne. Plusieurs réactions nous sont parvenues. En voici quelques-unes.
Une compatriote croit que « les katangais
commencent à lâcher leur poulain avec son gouvernement » et demande ce
qu « attendent les autres provinces ». Pour elle, « c'est maintenant
ou jamais ! » Une autre compatriote nous a téléphoné
pour nous demander de ne pas croire dans les balivernes de lopposition
dite « constitutionnelle ». Pour elle, lopposition nexiste pas dans
les institutions actuelles du pays. Un autre compatriote encore nous a
confié que « le beau constat » de lopposition dite
« constitutionnelle » était correct ; mais ses recommandations ne
pouvaient pas être suivies, surtout par lopposition siégeant au palais
du peuple à Kinshasa. Pour lui, cette opposition fait partie de lélite
compradore
congolaise. Elle ne peut pas sacrifier ses intérêts matériels pour
sauver le vivre ensemble menacé par la dérive autoritaire de Joseph
Kabila. Et un ami siégeant comme député au palais du peuple nous a
écrit. Voici ce quil nous dit : « Plusieurs de nos collègues savent que le pouvoir actuel délire. Mais ils ne peuvent rien faire et je crois qu'il s'agit dans la plupart de nos collègues d'un manque de courage et de convictions. A toi,
j'aurais dit: "un manque de spiritualité qui implique un certain sens du sacrifice dans le service". Notre
classe politique ne peut souffrir et dès lors n'a pas toujours une
parfaite connaissance de la souffrance de notre peuple. Dommage qu'elle va toujours à la soupe. »
En dautres termes, il naurait rien de patriotique à attendre de
lopposition « constitutionnelle » de notre pays. Lopposition dite
« constitutionnelle » au Katanga prêcherait au désert… Il faudrait
peut-être chercher les idées révolutionnaires ailleurs quau sein de
lopposition dite « constitutionnelle ».
De toutes les façons, avec elle ou pas, il naura pas un deuxième Mobutu au Congo de Lumumba.
J.-P. Mbelu