28.09.09 Le Potentiel: CINQ QUESTIONS A JEAN-CLAUDE BAENDE ETAFE

 

1. Comptez-vous barrer la voie à l’enquête sénatoriale
diligentée pour contrôler la gestion des fonds alloués à la province de
l’Equateur ?

En application de l’article 168, mes avocats ont saisi la haute
Cour, pour obtenir qu’elle puisse déclarer inconstitutionnelle la
résolution du Sénat portant constitution d’une commission d’enquête
pour contrôler le gouvernement provincial de l’Equateur. Cette
résolution a été prise en violation d’une série d’articles de la
Constitution. L’article 100 stipule, par exemple : «Le Parlement vote
les lois. Il contrôle le gouvernement, les entreprises publiques ainsi
que les établissements et services publics». Il n’est donc pas ici
donné compétence au Sénat, qui est l’une de deux Chambres du Parlement,
de contrôler le gouvernement provincial, en vertu de l’autonomie de
gestion des ressources économiques, humaines, financières et techniques
dont jouissent les provinces. Vous trouverez ce que je dis à l’article
3 alinéa 3 de la Constitution.

2. Est-ce que vous voulez dire que votre gestion ne peut
être contrôlée que par l’Assemblée provinciale et non les institutions
nationales ?

Le pouvoir de contrôler la gestion des finances de l’Etat et les
comptes des provinces est dévolu à la Cour des comptes et non au Sénat.
La Constitution donne compétence à l’Assemblée provinciale de contrôler
le gouvernement provincial. L’article 197 de la Constitution est très
claire : «l’Assemblée provinciale est l’organe délibérant de la
province. Elle délibère dans les domaines des compétences réservées aux
provinces et contrôle le gouvernement provincial ainsi que les services
publics provinciaux». En dehors de la Cour des comptes, il n’appartient
qu’à l’Assemblée provinciale d’exercer constitutionnellement le
contrôle sur les gouvernements provinciaux. Dans le cadre de la
décentralisation du pouvoir en RDC, il est prévu des compétences
exclusives du pouvoir central, des compétences concurrentes du pouvoir
central avec les provinces et les compétences exclusives des provinces.
Le Sénat étant un organe législatif du pouvoir central ne peut pas
interférer dans les compétences exclusives des provinces, notamment
celles de l’organe législatif provincial qu’est l’Assemble provinciale.

3. Des accusations précises sont portées à votre endroit
notamment l’achat avec les fonds issus de la rétrocession d’une villa à
Limete ainsi qu’une jeep.

Des rumeurs fantaisistes auxquelles il ne faut pas prêter attention.
Je dois informer l’opinion nationale et internationale que c’est avec
deux crédits que j’ai acquis une villa et une jeep. Faites un tour à la
Banque internationale de crédit (BIC) et à la BIAC. Auprès de la
première banque, le crédit a servi à l’achat de la villa et auprès de
la deuxième banque l’argent a servi à l’achat de la jeep. Cela est
vérifiable ! Après la gestion calamiteuse du gouverneur déchu José
Makila en janvier 2009, j’ai toujours et de manière régulière fait
parvenir les fonds alloués aux entités territoriales décentralisées
pour les mois de janvier, février, mars, avril et une partie du mois de
mai 2009.

4. C’est ainsi que vous vous êtes substitué aux gestionnaires des ETD, en utilisant les fonds au niveau de la province ?

En vue de me rendre compte de la gestion de ces fonds, j’ai initié
des itinérances qui m’ont conduit tour à tour aux districts de
l’Equateur, de la Tshuapa, du Nord- Ubangi et du Sud-Ubangi. J’ai fait
un constat amer sur la gestion des fonds alloués aux ETD. Face à ce
constat et en concertation avec les députés provinciaux et la société
civile, nous avons initié des projets d’intérêts communautaires. Ainsi,
ai-je destiné 383.300.000 Fc à l’achat des matériaux de construction
pour rendre visible les 5 chantiers du chef de l’Etat dans
l’arrière-province, et 117.500.000 Fc aux ETD pour leur fonctionnement.

5. Dans l’opinion, il est répandu que vous gérez pire que José Makila ?

Le gouverneur déchu José Makila a laissé derrière lui, une dette de
plus de deux milliards FC que nous liquidons progressivement. Nous
avons payé la facture des entrepreneurs, financé des travaux de la
voirie urbaine de Mbandaka par l’achat du carburant pour le
fonctionnement des engins et le salaire des ouvriers. Le péché du
gouverneur Jean-Claude Baende Etafe Eliko est celui d’avoir réussi
l’accueil triomphal du président de la République à Mbandaka. Certains
acteurs politiciens de Mbandaka se rendent compte qu’ils ont perdu le
contrôle de l’Equateur. Des cadres de l’AMP sont jaloux de n’avoir pas
réussi à apporter au chef de l’Etat le soutien et l’ouverture que le
gouverneur Baende lui offre présentement pour la reconquête politique
de la province de l’Equateur. Il faut le salir.

PROPOS RECUEILLIS PAR B.B.

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