26.10.09 Le Potentiel: Cinq questions à Pascal Wendjo

 

1. Vous venez d’organiser les journées de validation des
manuels sur les procédures administratives de base destinées aux
PME/PMI. D’après vous, qui sont les entrepreneurs ?

Dans la situation de pauvreté noire qui caractérise la République
démocratique du Congo, les initiateurs des micros, petites et moyennes
entreprises/industries sont, dans l’ensemble, des personnes en quête de
survie individuelle ou familiale. Ce sont, dans la plupart des cas, des
employés qui ont perdu leurs emplois depuis les pillages de triste
mémoire enregistrés en 1991 et 1993, jusqu’à la fermeture ou à la
réduction des activités des entreprises frappées par la crise
financière mondiale, en passant par celles qui ont fermé, à cause des
effets pervers des guerres à répétition dans notre pays. A cela
s’ajoutent des jeunes diplômés de niveau secondaire ou supérieur qui se
retrouvent au chômage par manque d’emploi; des fonctionnaires et agents
de l’Etat dont les salaires maigres et irréguliers rendent incapables
d’assumer leurs responsabilités des parents dans des conditions
normales; des femmes des employés, des chômeurs ou des femmes seules
qui se déterminent à se lancer dans le désoeuvrement. Et aussi des
jeunes déscolarisés ayant appris un métier dans les centres de
formation ou sur le tas.

2. Comment s’y prennent-ils ?

Ils ne peuvent s’y prendre, dans l’ensemble des cas, en se
mobilisant dans la recherche de tout ce qui peut permettre de se
prendre en charge autrement que pour un emploi rémunéré. Tout en
s’inspirant des exemples des autres amis, voisins, frères … qui
réussissent tant bien que mal dans une ou une activité. Dans le même
ordre d’idées, nous devons ajouter qu’ils cherchent un petit fonds de
démarrage chez un parent, à travers une association ou une mutuelle à
ristourne. Tout en puisant dans une épargne personnelle constituée au
prix de beaucoup de sacrifices. Plusieurs efforts doivent alors être
faits à ce niveau.

3. Quelles sont les difficultés que le micro-entrepreneurs congolais rencontrent?

A ce sujet, il convient de souligner que les créateurs de micros,
petites, moyennes entreprises/industries sont dotés d’une forte
motivation de réussir leur ouvrage. Ils consentent beaucoup de
sacrifices en se mobilisant eux-mêmes ou en mobilisant enfants et
membres de leurs familles. Malheureusement, dans beaucoup de cas, les
créateurs ne sont pas suffisamment formés techniquement, sont sous
informés sur le plan administratif et juridique et ne sont pas
suffisamment préparés dans le domaine de la gestion.

4. Quels sont les objectifs poursuivis par le CADEA ?

La mission que le Centre d’actions pour le développement des
entreprises en Afrique (CADEA) s’est assignée est de contribuer au
développement du pays par la promotion de l’esprit d’entreprise dans
tous les secteurs de la vie socio-économique du pays. Parmi les
objectifs généraux, on peut citer, entre autres, l’organisation et la
promotion des actions susceptibles d’améliorer ou de renforcer les
capacités managériales des personnes faisant preuve de dynamisme
créatif des entreprises, quelle que soit la taille de celles-ci.

5. Quelles sont les actions que vous menez concrètement ?

Nous organisons une gamme variée de formation (présidentielle et à
distance). La première consiste à faire acquérir aux
micro-entrepreneurs des connaissances et des techniques susceptibles
d’améliorer leurs capacités de gestion. Cette formation se déroule en
salle ou en milieu professionnel et exige la présence physique des
apprenants. Quant à la formation à distance, elle consiste à fournir
les manuels d’auto apprentissage aux apprenants suivant une
méthodologie appropriée. A cela s’ajoute l’accompagnement conseil qui
consiste à assister les (micro) entrepreneurs dans l’analyse des
problèmes et dans la recherche des solutions appropriées ainsi que dans
la mise en place des outils de gestion…

PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER KAFORO

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