26.11.09 Le Potentiel: Cinq questions à Edouard Gatembo

 

1.La commune de Kimbanseke figure parmi les bénéficiaires
des ouvrages réalisées par la CTB/PAIDECO. Comment réagissez-vous par
rapport à ce privilège ?

Avant toute chose et ce, au nom de la commune de Kimbanseke, je
voudrais, une fois de plus, remercier la Coopération technique belge
qui, à travers son agence d’exécution, le Programme d’appui aux
initiatives de développement communautaire (PAIDECO) a touché plusieurs
habitants. En effet, la CTB/PAIDECO vient d’accompagner durant quatre
ans la commune de Kimbanseke, dans son développement durable par la
réalisation de nombreuses infrastructures socioéconomique de base. La
dernière en date demeure le marché moderne Ngandu, vers l’ancien site
de la maison communale. Pour être précis, durant les quatre ans,
PAIDECO a, avec l’appui du gouvernement provincial et la population de
Kimbanseke, construit et réfectionné des écoles, un centre de santé,
des ponts, dalots, collecteurs et passerelles, des bureaux pour
certains quartiers, un atelier pour le recyclage des sachets…

2. Pensez-vous que l’apport du PAIDECO est une panacée pour votre commune ?

Certes, devant la réussite du PAIDECO, ces réalisations sont sans
doute une goutte d’eau dans la mer. Cela, au regard de multiples
problèmes que connaît la commune de Kimbanseke. Car beaucoup des
projets conçus par la population n’ont pas pu être réalisés, faute de
moyens financiers et de temps. PAIDECO quitte le bébé Kimbanseke sur
son premier pas. Il appartient au gouvernement provincial d’aider ce
bébé à bien marcher. Considérant le nombre de défis à relever. Il
convient de souligner en passant, que Kimbanseke est une commune
urbano-rurale qui compte près d’un million d’habitants.

3. Quel peut être le secret de réussite de l’approche PAIDECO ?

La réussite de l’expérience PAIDECO est dans sa méthodologie de
développement qui vient corriger les échecs des projets de
développement pensés et conçus dans les bureaux luxieux par les
décideurs et les experts, sans la participation des intéressés, de la
population cible. Par l’organisation et l’installation des comités
locaux de développement dans tous les quartiers et de la commission
communale de développement au niveau de la commune et par les ateliers
organisés dans tous les CLD, avec comme finalité l’élaboration du plan
local de développement, PAIDECO vient d’apprendre à la population de
Kimbanseke la notion de prise en charge. Cela, en faisant participer
toutes les couches sociales. Bref, un développement participatif,
soutenable et durable, qui combat l’esprit d’attentisme, un frein au
développement durable, soutenable et qui appelle la responsabilisation
de ses conditions de vie.

4. De quelle manière pensez-vous combler ce grand vide ?

Quant à moi, je ne ménagerai aucun effort afin que cette population
puisse s’approprier le processus PAIDECO, tout en l’enrichissant et en
tenant compte de notre culture, base de tout développement. J’ose
espérer également que les autorités congolaises ainsi que d’autres
partenaires ne vont pas laisser ce processus s’évaporer. Tel est mon
souhait. Et en passant, je félicite et encourage le gouvernement
provincial de Kinshasa. Lui qui a programmé dans son budget 2010,
l’extension du programme PAIDECO à d’autres communes de la ville de
Kinshasa, avec la participation de huit experts qui ont aidé les
communes de Kimbanseke et Kisenso dans la mise en pratique de cette
approche innovatrice de développement.

5. Hormis le PAIDECO, comment évaluez-vous la collaboration avec la base ?

Au gouvernement provincial de Kinshasa, nous avons reçu les
instructions relatives à la devise qui symbolise chaque bourgmestre.
C’est une trilogie intitulée « rupture, innovation, développement »
qui, pour ma part, peut se résumer en la réflexion suivante : je tiens
à amener l’animation dans la gestion de la commune de Kimbanseke. Cette
gestion doit être participative et transparente, en rendant la base
responsable de son destin, de son développement durable. A l’heure
actuelle, nous maintenons le contact permanent avec la base, grâce à
des structures comme CLD, ONG, églises et autres organisations de la
Société civile. Nous avons déjà une idée sur tous les problèmes que la
population elle-même a pu identifier. Cette population qui essaie tant
soit peu de se prendre en charge, a besoin d’être soutenu par des
structures étatiques et d’autres agences de coopération.

PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER K..

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