19/12/09 / MMC: Pacification, pacification du Sud-Kivu ! le ministre Nyamugabo en martèle le défi dans la suite présidentielle à Bukavu

Ce
n’est pas une mission de gaité à la manière d’un heureux Ulysse faiseur
de beau voyage que le ministre Calude Nyamugabo des Petites et moyennes
entreprises vient d’effectuer dans son patelin du territoire de Kabare
récemment frappé d’un double assassinat de religieux que tous les
esprits de paix ont encore une fois déploré. Le ministre a participé au
Conseil du gouvernement tenu à Bukavu sous la direction du Chef de
l’Etat, le président Joseph Kabila en personne, pour exprimer par cette
présence le réconfort qu’il a tenu à apporter à la population du
Sud-Kivu éprouvé. Après ce conseil le ministre Nyamugabo s’est rendu à
la paroisse à Nyatende auprès de la communauté religieuse attaquée dans
le meurtre déploré.

Le ministre tout ému de son passage auprès des siens et des milieux
religieux dans l’épreuve livre ses impressions dans un épanchement
saisissant à travers les confidences qu’il en donne dans les
déclarations ci-après à Digitalcongo.net. Le défi de la sécurisation du
Sud-Kivu qui transpire à travers cette interview est éloquent et
significatif de l’enjeu en cause qui mérite de retenir l’attention
nationale et de tous les hommes épris de paix. Voici la teneur de ces
confidences.

Monsieur le ministre, vous revenez de Kabare où viennent
d’être tués un prêtre et une religieuse catholiques allongeant la liste
des victimes de l’intolérance dans cette partie de la République.
Quelles sont les impressions qui vous en ont marqué ?

Je tiens d’abord, au nom des habitants du territoire de Kabare, à dire
merci au Président de la République, parce qu’il a bien voulu mobiliser
le gouvernement de la République et son cabinet, pour se rendre sur
place à Bukavu, à la suite des assassinats qui ont été perpétrés dans
le territoire de Kabare, précisément à la paroisse de Kabare et au
monastère de Muresa.

Aussitôt que ces tristes événements sont arrivés, le Chef de l’Etat a
mobilisé toute son équipe : le Premier ministre et tous les membres du
gouvernement, pour réconforter l’Eglise catholique en particulier, et
la population du Sud-Kivu en général. Pour cela je tiens à lui dire
merci et à lui transmettre les sentiments de remerciement de la
population du territoire de Kabare qui est mon territoire d’origine.

Comme vous le savez, à l’occasion de cette présence du Chef de l’Etat à
Bukavu, nous y avons tenu le Conseil des ministres qui avait eu comme
objectif de réconforter notre population. Après la réunion du Conseil,
j’ai personnellement tenu à passer quelques heures de plus à Bukavu
pour palper du doigt les réalités dans le territoire. C’est à cette
occasion que j’ai rencontré Mgr Maroy, l’Archevêque de Bukavu, pour lui
transmettre le message de paix, et lui dire que ce qui est arrivé est
du fait de nos ennemis, en fait des ennemis communs qui connaissent la
force de l’Eglise catholique, et c’est pour cela qu’ils tentent de nous
diviser. Je lui ai donc amené un message de réconfort en lui présentant
les condoléances à la suite des deux assassinats de l’Abbé et de la
Sœur religieuse.

Je lui ai surtout dit que nous sommes à Kinshasa, certes, mais que nous
travaillons pour que la paix revienne sur toute l’étendue de la
République, particulièrement dans la province du Sud-Kivu où il y a des
forces négatives qui tiennent à démontrer à la population qu’elle est
délaissée. Je tiens à dire, comme je le lui ai signifié, que la
province du Sud-Kivu n’a pas été délaissée par le gouvernement. Le
président de la République y a séjourné pendant plus de trois jours. Le
gouvernement y a aussi séjourné et a tenu un Conseil là-bas.

Tout cela avec comme objectif de réconforter la population, de lui dire
que le Chef de l’Etat est de cœur avec eux, parce que nous n’avons pas
oublié que cette population a voté massivement pour le président de la
République et que donc elle mérite d’être sécurisée comme le président
de la République ne cesse de sécuriser toute l’étendue de la République.

Par la suite, je me suis rendu auprès de Mgr Maroy à la paroisse de
Nyatende, ma paroisse d’origine où il y a eu également des vols à un
moment, et donc l’insécurité qui actuellement ressentie dans la
province est vécue particulièrement dans cette paroisse. J’ai été dans
cette paroisse-là pour apporter le même message du gouvernement aux
chrétiens de Nyatende pour leur dire aussi que le Chef de l’Etat est
avec eux, que tout le gouvernement est de cœur avec eux, et que ce qui
est arrivé est le fait de l’ennemi mais

que tout est mis en œuvre pour mettre un terme à cette insécurité.

La paroisse de Nyatende représente beaucoup pour moi. J’ai entrepris
d’y soutenir la construction d’une nouvelle église étant donné que
l’ancienne a été frappée par les séismes. Cette construction a
commencé. Comme moi-même je suis chrétien de cette paroisse, j’ai mis
la main à la pâte, en contribuant à ce que débute cette construction.
J’étais très heureux de constater qu’il s’agit d’un véritable chantier
ouvert avec le démarrage des travaux s’y rapportant. La nouvelle église
est donc en train d’être construite avec mon concours.

A la fin de la visite de Nyatende je me suis rendu à la paroisse saint
Jean-Baptiste de Kabare où M. l’Abbé Daniel Cizimya a été abattu. J’ai
présenté les condoléances au Curé et à tous les prêtres de la paroisse
de Kabare dont j’ai fait le tour en ayant l’occasion de me faire
expliquer toute la scène de l’assassinat telle qu’elle a été décrite
par M. le Curé. J’ai visité la chambre où M. l’Abbé Daniel a été
abattu. J’ai partagé cette peine avec les prêtres qui ont vu un des
leurs disparaître à la suite de cet assassinat. A eux aussi j’ai emmené
le même message de paix, de réconfort, en leur disant que nous étions
avec eux et que tout est mis en œuvre pour arrêter les personnes qui
commettent ces actes et sécuriser la province, sécuriser les leaders du
Sud-Kivu.

Vous avez rencontré et parlé aussi bien avec Mgr. Maroy
qu’avec les curés et prêtres compagnons de feu Abbé Daniel. Qu’est-ce
que, à leur tour, vous ont-ils dit et déclaré autour de cette
insécurité dans laquelle ils baignent ? Vous ont-ils transmis un
message particulier à ce sujet ? Par exemple que de vous leaders
politiques du territoire, qu’est-ce qu’ils attendent de vous dans le
cadre de la sécurisation en cause ?


Oui. D’abord j’ai constaté que ma visite a été un réel réconfort pour
eux. J’ai aussi réalisé qu’ils ont compris que nous étions avec eux.
Ils ont transmis leurs remerciements au Chef de l’Etat pour tout ce
qu’il a mobilisé comme efforts pour que la paix revienne. Et je leur ai
dit que les réunions qui se sont tenues en province l’étaient pour les
rassurer davantage. C’est vrai qu’ils ont été traumatisés à la suite de
ces deux assassinats, mais la vie va continuer son bonhomme de chemin
avec la contribution sécuritaire du gouvernement de la République, et
nous allons poursuivre les efforts.

Ce sont des chrétiens qui croient en Dieu et qui savent que ce qui est
arrivé est arrivé, mais en tant que leaders spirituels pour leur part,
ils ont la lourde charge de continuer à veiller à la sécurité parce que
les leaders sont aussi appelés à ouvrir l’œil et le bon pour que nous
tous, leaders des églises et le gouvernement, conjuguions nos efforts,
pour que ceux-ci donnent des fruits réels, à savoir la sécurité totale
de la population.

Comment eux-mêmes les interlocuteurs que vous avez
rencontrés ciblent-ils l’origine de l’insécurité. Qu’est-ce qu’ils vous
en ont-ils dit, puisque pour bien combattre l’insécurité, il faut au
préalable en identifier les vrais causes !

Oui, vous savez que la province du Sud-Kivu a connu depuis 1994
beaucoup de problèmes qui aujourd’hui sont ressentis dans leur ampleur.
Il y a d’abord le problème des rebelles rwandais FDLR, ensuite il y a
les démobilisés de notre armée, et en troisième lieu il y a les Maï-Maï
dont certains aujourd’hui se comportent comme des bandits. Pas tous,
certes, mais une partie. Tous ces faits conjugués plus le banditisme
qu’on retrouve dans d’autres villes et dans d’autres pays, tout cela
conjugué fait qu’aujourd’hui la sécurité soit mise à mal au Sud-Kivu.
Nous sommes appelés donc à trouver des solutions pour que notre
population vaque à ses occupations en toute quiétude.

Et s’agissant de Mgr Maroiy qui a toujours été au front de
la liberté au Sud-Kivu, puisque vous l’avez rencontré, que vous a-t-il
dit lui dans le cadre toujours de la sécurisation des milieux
catholiques notamment ?

Oui, Mgr Maroy l’Archevêque de Bukavu que j’ai rencontré, j’ai trouvé
en lui un homme courageux toujours à la recherche de la paix, à la
recherche de l’excellence. Nous avons échangé ensemble autour de
l’insécurité dans la province. J’ai trouvé qu’il était optimiste, qu’il
faisait confiance au Chef de l’Etat et au gouvernement, qu’il était
très heureux de constater que le gouvernement et le président de la
République s’étaient déplacés à la suite de cette insécurité qui
touchait son cercle clérical. Il était donc optimiste.

Le gouvernement ne se déplace pas en vain, sans faire quelque chose de
palpable. Un gouvernement se déplace pour trouver des solutions aux
problèmes de la population, et dans ce cas, Mgr Maroy était très
heureux de constater que ce problème est pris à bras le corps par le
Chef de l’Etat qui a passé des nuits à organiser des réunions avec tous
les leaders civils et militaires, de même que les autorités de la
police pour pouvoir mettre fin à l’insécurité non seulement dans les
milieux de l’Eglise catholique, mais surtout de toute la population au
Sud-Kivu.

Finalement quel message adressez-vous à cette population que vous êtes allé réconforter ?

Je voudrais demander à notre peuple de veiller, d’ouvrir l’œil et le
bon. Nous avons un ennemi commun, celui qui cherche à nous diviser. Je
reconnais qu’il est difficile de diviser le peuple congolais. Plusieurs
fois des ennemis ont tenté, mais ils ont rencontré des échecs à toutes
les fois qu’ils ont tenté cette déstabilisation. Nous devons continuer
à le démontrer. Le peuple du Sud-Kivu fait partie de la population de
la République démocratique du Congo. Nous sommes unis et nous n’avons
qu’un seul Chef, le président Joseph Kabila. Ouvrons donc l’œil et le
bon, encore une fois, pour démasquer l’ennemi et l’anéantir. Parce que
nous avons besoin de la paix au Sud-Kivu pour bénéficier des avantages
de la reconstruction nationale. Parce qu’on ne peut reconstruire une
province que lorsqu’elle est pacifiée.

C’est donc là un défi que nous devons le relever en arrivant coûte que
coûte à sécuriser notre population pour bénéficier des bienfaits de la
reconstruction prônée par le Chef de l’Etat à travers les Cinq
Chantiers de la république. Nous ne pouvons bénéficier de cette
reconstruction, je m’adresse à mes frères et à mes sœurs, que lorsque
nous aurons pacifié notre province. Débusquons donc l’ennemi et
permettons à nos forces armées et à la police de l’anéantir pour
bénéficier réellement de la reconstruction prônée par le président
Joseph Kabila qui s’est révélé leader bâtisseur. Permettons au leader
bâtisseur d’accomplir sa mission dans notre province. Parce qu’il a des
grands projets pour la reconstruction de cette province du Sud-Kivu.

Propos recueillis par Daniel Nzuzi/MMC

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