Le développement humain, la femme et la bonne gouvernance en République Démocratique du Congo. Le dernier virage? par Marie-Claire Faray

Il y a quelques semaines, j’ai eu l’opportunité de me
rendre en R.D.Congo (Kinshasa à Goma, Rutshuru, Kiwanja et Bukavu) et j’en
reviens avec le cœur lourd de chagrin par rapport à l'état et aux souffrances de
la population, des femmes mais aussi des militaires avec qui j'ai eu
l’opportunité de parler surtout ceux qui participent à l'opération
Kimia1,2/Umoja Wetu. Le traitement inhumain qu’ils subissent doit cesser afin
que la violence et l’insécurité cessent et que la paix ainsi que la justice
s'appliquent ou s’établissent enfin dans ce pays. Pour arriver à cela il faut
donc privilégier le développement humain.

L’opinion nationale tant qu’international doit continuer
à être sensibilisée /conscientisé e sur les vraies causes de l’instabilité dans
la région des grands lacs. Il n’y aura jamais de développement en RDC sans le
développement humain, car cela est notre ressource la plus précieuse (et non les
minerais: or, diamant ou coltan). La paix en R.D.Congo, ne s'établira jamais par
la violence ou les guerres armées. Il faut absolument de- légitimer l’accès au
pouvoir par les armes, en favorisant le pouvoir du peuple qui doit
être servi par l’état ainsi que les gouvernants.

A mon retour de la RDC, j’ai fait de mon mieux pour
passer ce messages ici en Grande Bretagne et à la communauté
internationale à travers la chaine Al-jazeera. Pour ceux qui sont intéressés,
veuillez cliquer sur les liens suivants :

part 1 http://www.youtube. com/watch?
v=_OXS6eeFsoE
 

part 2 http://www.youtube. com/watch?
v=qc1dkmBt9l4

 

Le
changement/ré volution est possible démocratiquement et pacifiquement. Les discours doivent donner place aux actions concrètes qui auront un
impact sur la vie des congolais. Notre Lobbying doit vraiment se focaliser en
R.D.Congo (sensibilisation, intervention et interpellation de la population, des
acteurs de la société civiles,  du parlement et autres en politique). Nous
devons travailler sur le développement humain et la conscientisation de la
population pour que les congolaises puissent tous connaître leur devoir de
citoyen ainsi que leurs droits afin de défendre et mieux servir la R.D.Congo.
Les populations et certains acteurs politiques doivent arriver à établir des contrats sociaux solides qu'il faut respecter afin que les
nombreux mouvements sociaux ou politiques puissent amener un résultat positif
pour la justice, le travail, la paix et la bonne gouvernance en R.D.Congo.

Il
n’y aura jamais de développement en R.D.Congo sans le développement humain, un
révolutionnaire congolais qui se reconnaitra dans mes écrits m’a confié
ceci :

 «  Il faut  un 6 eme chantier
en R.D.Congo, celui du développement humain qui teindra compte des 4 objectives
ci-dessous »

1. la conscience des
politiciens doit être patriotique (l’amour de la patrie doit être
 tel que l’intérêt communautaire de la patrie passe avant l’intérêt
personnel), ceci limiterait les potentiels dégâts de l’interférence de la
communauté dites internationale.

2. Croire en
nous même, entant que Congolais ; capable de changer la RDCongo, et nous prendre
nous même en charge. D’où le sacrifice de soit pour arriver au changement qui
aura un résultat dont tout le monde pourra en
bénéficier.

3. Développera la capacité
de réunir les ressources locales pour le changement. Nous pouvons nous passer de
ceux qui se disent indispensable au développent en RDC, car nous avons toutes
les ressources. La pauvreté n’est que mentale.

4. La vision commune que
nous avons de notre pays (vision autour de laquelle nous pouvons nous organiser
pour le changement) est à long terme, ne nous nous limitons donc pas à ce qu’on
vienne nous organiser autour  des petits projets à
cours terme qui n’ont pas d’impact ou n’amèneront pas de changement. Valorisons
une vision qui aura un impact à long terme et qui déterminera nos choix et
stratégies.

Malgré tous les défis et les obstacles d’interférence
internationale néfaste en RDC depuis des siècles, le plus grand des courages est
celui de vaincre sa peur et d’agir. Le courage de Lumumba ainsi que sa
résistance à la peur de l’oppresseur, resteront toujours marqué dans l’histoire
de l’Afrique et du grand Congo. En ce moment, de nombreuses femmes Congolaises
se lèvent en se sacrifiant pour terminer de réécrire cette histoire et se
libérer ainsi que se délivrer complètement de la servitude/l’emprise de ceux qui
continuent à les oppresser, afin de se donner une chance de survie et un
meilleur avenir à leurs enfants sur cette terre bénies par leurs
ancêtres.

Pour ma part, j’ai l’honneur d’accompagner ces femmes
courageuses qui agissent pour le changement en RDC. Les études et
la réalité quotidienne en R. D. Congo établi que neuf femmes sur dix sont
confrontées quotidiennement aux violences, psychologiques; violences
culturelles, violences institutionnelles, violence économique, violence
domestique, violence sexuelles. Malgré que démographiquement
 majoritaire en RDC, en temps de paix ou en tant de conflits, les
femmes ont toujours été cible de violence d’où qu’elle vienne ainsi qu’utilisées
comme outils de propagande pour les élections. Il est estimé que
95% de femmes sont confrontées quotidiennement aux violences domestique (du
sommet de la hiérarchie à la base au niveau paysan) et qu’ au moins 500.000
femmes ont subi des violences sexuelles- une conséquence néfaste des guerres à
répétition en R.D.Congo- depuis 1996 particulièrement à l’Est du
pays.

Les souffrances vécues par la femme congolaise ont pour
fondement le statut inferieur que lui a conféré la société où le
développement humain des femmes est secondaire. Le destin de la
femme est souvent tracé depuis le ventre de sa mère. Combien de fois la femme
n’a-t-elle pas été traumatisée du fait de porter un fœtus féminin ? Chassée de
son foyer, pour avoir mis au monde des filles .La plupart de filles sont non scolarisées, soumises à des mariages forcés
ou précoces qui étouffent leur potentiel. Devenue adulte, elle est
analphabète, pauvre et chosifiée avec des conséquences néfastes
sur sa santé physique et mentale.

 

Il est donc temps que chacun et chacune en RDC
 s’interroge sur sa part de responsabilité sur la
situation dans laquelle la femme se trouve aujourd’hui dans ce pays. Femme et
homme, nous avons donc l’obligation de revoir les pratiques, les
attitudes et les normes sociales qui causent la violence à l’égard de la femme
et le sous développement humain. « Eduquer une femme, c’est éduquer une nation,
mais détruire une femme, c’est détruire une nation ainsi que sa descendance »
Quel est donc l’état actuel de la nation Congolaise ?

 

La femme Congolaise n’est pas qu’une victime, elle est
aussi et surtout une survivante de tous ces obstacles car malgré ces injustices,
ici ou ailleurs, elle a démontré qu’elle est en mesure d'apporter une
contribution substantielle en nombre et en qualité, dans la survie
quotidienne ainsi que la recherche de la paix pour la sécurité humaine des
populations Congolaises, surtout durant les guerres à répétition en R.D.Congo-
depuis 1996.
La femme Congolaise a des compétences multidimensionnelle
s et multisectorielles. Elle renferme beaucoup de compétences et de valeurs qui
se résument en savoir faire et savoir être. C’est une ressource humaine dont la
société congolaise doit savoir préserver et capitaliser, dans une approche
démocratique pour la paix, la sécurité, le développement humain et celui de la
R.D.Congo. Car la démocratie signifie aussi l'expression de la majorité.

 

En R.D.Congo, l’électorat féminin est lucratif car les
femmes sont démographiquement majoritaires. Malgré tous les instruments
juridiques nationaux, régionaux, internationaux signés par la R.D.Congo, depuis
1960 jusqu’à ce jour, qui totalisent presque 50 ans de Conventions, Déclaration,
d’Adoption et de Signatures ; les femmes restent trop peu représentées aux
niveaux national et international dans la politique de prévention et de maîtrise
des conflits ainsi que dans les négociations de paix officielles, et l'on ne
tient pas suffisamment compte des droits et des intérêts des femmes dans le
cadre de la prévention, de la maîtrise et de la résolution de conflits, ainsi
que dans la bonne gouvernance du pays.

 

En ce moment, qu'on est entrain de préparer la
célébration des cinquantenaires de la lutte pour l’indépendance de la
R.D.Congo, le constat de l'évaluation aujourd'hui, 50 ans après
une direction monolithique; car le pays a été gouverné par la gente masculine ;
quel est le résultat ? 50 ans de frustration, 50 ans de mauvaise gouvernance, 50
ans de pauvreté, 50 ans d’insécurité humaine et 50 ans de destruction de
l’environnement, 50 ans de régression, ainsi que la
déstabilisation de la structures sociales et du noyau familiale. Donc 50 ans de
sous développement et de destruction.

 

Hors, avec la contribution effective de la femme dans la
bonne gouvernance de la R.D.Congo, il y aura une nouvelle donne de la gestion
qui tient compte de la justice distributive basé sur l'égalité de genre ou tout
le monde se retrouve et aura son compte.

 

Le
développement humain, le respect des droits humains ainsi que l'égalité des
genres sont donc des volets impérieux pour la paix, la sécurité et la bonne
gouvernance nécessaire pour un développement durable en RDC.

Merci.

Cordialement

Marie-Claire
Faray

UK -Londres

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