22.01.10 Le Potentiel: CINQ QUESTIONS à Patrick Makala Nzengu

 1. Vous êtes l’un des initiateurs du
Conseil agricole rural de gestion. Pouvez-vous nous expliquer le rôle
que joue cet organisme ?

Je tiens d’abord à souligner que ce concept est né suite à plusieurs
ateliers et rencontres organisés à travers le pays dans le cadre de la
réforme du ministère de l’Agriculture en marge du processus de la
décentralisation. Le conseil agricole rural de gestion est une structure
de concertation inscrite dans la restructuration du ministère de
l’Agriculture qui doit permettre une régulation et une répartition des
compétences entre l’Etat central et les provinces ; de même qu’une
concertation entre gouvernement provincial et les acteurs locaux telles
que les associations ou syndicats agricoles ou fédération des
entreprises,la société civile… Il convient de préciser qu’en pratique,
la mise en place des conseils agricoles ruraux de gestion (CARG) a
commencé au niveau des territoires, des districts et des provinces. Au
plus haut niveau de l’échelle, un CARG provincial supervise chaque plan
agricole provincial. En définitive, dans chaque territoire, un conseil
doit être mis en place assurant l’inspecteur du territoire de
l’agriculture avec les principaux acteurs du monde paysans (syndicats
coopératifs) et représentant des organisations spécialisées dans le
secteur agricole.

2. Quelle est la finalité du CARG ?

Le CARG a pour but d’organiser l’encadrement du paysannat et la
structuration en coopérative, diffuser les éléments de la loi utile au
milieu paysan tout en vulgarisant le Code agricole auprès des entités
territoriales décentralisées. Il s’occupe également de la sécurisation
des structure juridiques de paysannat et coopératives tout en limitant
les taxes et tracasseries. Sans oublier les différents problèmes
fonciers auxquels les paysans sont confrontés au quotidien. Toujours
dans le cadre de cette réforme, les différents types d’acteurs vont
désormais intervenir. Il s’agit entre autres des structures publiques,
les prestation privées, les organisation non gouvernementales du
développement (ONGD),les organisation des producteurs.

3. Comment s’opère l’appropriation des CARG par la base ?

Comme nous l’avions dit au début de notre entretien, la
décentralisation est désormais un processus irréversible. Depuis une
année déjà, les échos qui nous parviennent du terrain sont bons. En
effet, les CARG sont en cours d’implantation sur l’ensemble du
territoire national. Le processus d’installation de ces structures
accompagne la décentralisation sectorielle du ministère de
l’Agriculture, annoncée par l’administration centrale. A l’heure
actuelle, renseigne-t-on, 73 territoires de la RDC sont désormais dotés
d’un CARG. Certains ont déjà installés ces conseils au niveau des
secteurs ou des groupes de secteurs. Etant donné que le dynamisme de
ces conseils repose avant tout sur les acteurs locaux, c’est à ces
derniers de fournir les efforts nécessaires pour que la structure CARG
soit opérationnelle au niveau de secteurs et des chefferies. En effet
les Entités territoriales décentralisés (ETD) ont été désigné dans le
processus de la décentralisation, comme la base du développement local
de la RDC. Bref, la poursuite de ce processus par les acteurs locaux est
un des indices d’évaluation de l’appropriation des CARG par la base.

4. Comment peut-on amener l’investissement privé dans le
secteur agricole ?

Il ressort de plusieurs réflexions qu’à ce jour, le problème de
l’investissement agricole en RDC reste entier. Le crédit ou le micro
crédit dans Congo profond est très rare tout comme les investissements
de l’Etat. Il est question de créer les conditions pour rendre des
transactions plus équitables de manière à ce que le producteur reçoive
un juste prix pour son produit. C’est dans ce cadre que la
complémentarité entre le paysannat et le secteur privé s’avère
indispensable.

5. Quelle différence y a-t-il entre le CARG et le Code
agricole ?

Quand on parle du CARG, il s’agit d’un partenariat qui permet
d’harmoniser les approches, les interventions et à trouver des solutions
qui assurent la productivité au niveau du secteur agricole. En ce qui
concerne le Code agricole, cet outil détermine les conditions
incitatives pour promouvoir l’investissement agricole sur le plan
fiscal, énergétique, foncier, d’accès aux technologies, aux intrants et
semences de qualité, aux informations sur les prix et marchés du secteur
agricole… Bref, le Code c’est un instrument qui permettra à la RDC de
mettre en œuvre une agriculture durable afin de mieux sauvegarder
l’environnement.

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