23.01.10 CINQ QUESTIONS à Jean-Pierre Lamba Shwamunu, par Angelo Mobateli

1. Quel constat avez-vous fait quatre
mois après votre investiture en qualité de secrétaire général au
ministère des Transports et Voies de communication ?

Les quatre mois m’ont permis de constater avec amertume qu’au niveau
de l’administration des Transports et Voies de communication, les
notions d’autorité et de hiérarchie étaient ignorées d’un bon nombre
d’agents et de fonctionnaires qui semblaient avoir choisi l’anarchie
comme mode de vie, au mépris de toutes les normes d’éthique et de bonne
conduite d’un agent public. Le comportement des agents et cadres
laissait à désirer. Certains se comportaient comme s’ils n’avaient pas
de chef hiérarchique à qui ils devraient rendre compte. En fait, ils se
croyaient tout permis.

2. Sur quelles antivaleurs fondez-vous votre constat ?

Je peux citer le réseau maffieux dans les opérations de délivrance
des permis de conduire ayant conduit à la fermeture de la Conadep et
dans le contrôle technique des véhicules au niveau des entreprises. Ce
contrôle était devenu une affaire privée de certains cadres et agents de
l’administration au détriment du Trésor public. Pour réussir le
changement, tout le monde doit se serrer les coudes afin que toutes les
antivaleurs soient éradiquées et qu’à l’issue de l’exercice budgétaire
2010, l’administration du ministère des Transports et Voies de
communication soit fière d’avoir contribué sensiblement au développement
de notre pays à travers la maximisation des recettes.

3. Qu’avez-vous entrepris pour ramener l’ordre dans votre
administration ?

Dans un premier temps, j’ai appelé les cadres et les agents à la
prise de conscience et au sens de responsabilité afin que la reprise des
activités de la Conadep marque la rupture avec les habitudes qui ont
terni, de manière inductive, l’image de l’administration devenue peu
crédible et moins performante dans la maximisation des recettes par
rapport aux assignations budgétaires. C’est maintenant fini la pratique
de négociation du permis de conduire sous les arbres, en dehors des
bureaux de l’administration. J’ai mis en garde tout celui qui se
compromettrait à pérenniser ces vieilles pratiques ou à persévérer dans
le trafic frauduleux de ce titre de sécurité. Le système d’acquisition
du permis de conduire par procuration est dorénavant prohibé. La marge
de manœuvre des faussaires va s’anéantir tandis que les services
compétents en matière de répression vont s’occuper des récidivistes. Le
secteur des transports étant lié à celui des infrastructures, celui qui y
pose des actes contraires à son bien-être est considéré automatiquement
comme l’ennemi des Cinq chantiers, épine dorsale de l’action du
gouvernement et moteur de la reconstruction de notre pays. Avec la
reprise des activités de la Conadep, je peux affirmer que, quoi qu’il en
soit et quoi qu’il en coûte, la sarabande et la recréation sont
terminées.

4. Quels sont les axes fondamentaux de votre mandat ?

Mon mandat porte sur deux axes fondamentaux. L’un vise le
redressement du fonctionnement efficace du ministère des Transports et
Voies de communication pour induire une administration à la hauteur des
attentes de notre nation et la mutation profonde du comportement
professionnel des cadres et des agents. L’autre axe consiste à éradiquer
les pratiques irrationnelles et les antivaleurs ayant préexisté, il y a
quelque temps, dans ce ministère pour un départ administratif
fortement innové. Ayant déjà une solide compréhension de l’implication
sécuritaire, politique et stratégique du secteur des transports et des
voies de communication, ma démarche du management opérationnel vise en
premier lieu l’accomplissement renforcé de la mission qui m’a été
assignée par le gouvernement de la République. J’apporte mon cœur et les
compétences pour le bien-être des cadres et agents de notre ministère
ainsi que de celui de toute la nation.

5. Pensez-vous pouvoir réaliser le redressement voulu par le
chef de l’Etat ?

De prime abord, j’exprime ma loyauté et ma profonde gratitude au
président de la République, Son Excellence Joseph Kabila Kabange, qui
m’a confié les fonctions de secrétaire général. Je remercie aussi leurs
Excellences le ministre des Transports et Voies de communication ainsi
que celui de la Fonction publique qui ne se lassent pas de m’offrir
l’encadrement dont j’ai besoin tout au long de mon mandat.

Pour revenir à votre question, j’ai la ferme conviction de
réussir grâce à mon expérience avérée dans la maîtrise des actes
administratifs, acquise sur un long parcours au ministère de l’Economie.
Je suis en mesure de reproduire ce mode opératoire au ministère des
Transports et Voies de communication afin d’honorer mon maître Fermant
et mon formateur Boniface Mwawatadi Banjila, secrétaire général au
ministère de l’Economie, envers qui je suis profondément reconnaissant.
Je remercie le destin de l’avoir mis sur mon chemin.

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