Les milieux financiers néocolonialistes belges doivent cesser d´intriguer contre le Congo et son avenir ! (Musengeshi Katata)
Moi par
contre je n´ai pas aimé l´intervention de notre ami Maurice Van
Der
Maelen…je n´aime pas les gens qui, sans savoir combien le
problème est
complexe et psychologique, et même en oubliant qu´ils sont aussi de
ceux-là qui
créèrent ce problème rageur dans le passé, viennent rappeler les gens à
suivre
un sentier étroit. Il est vrai, dirai-je qu´il est aujourd´hui facile de
dire
aux gens de sortir du passé alors que soi-même, avec le capital fait
jadis avec
le sang et les larmes de leurs victimes, on continue, comme le dit Berry
aujourd´hui, à avoir la peau dure !
On n´a pas du
tout oublié le sujet; ce sujet, comme le dit jean Ziegler,
est un problème qui continuera, des générations et des générations, à
meubler
avec ses atrocités et son illogisme humain, le subconscient des
africains. Et
peut-être vaudrait mieux, lorsque les africains en débattent, à ne pas
jouer
les faux professeurs d´école qui voudraient bien, comme par bâton
magique,
faire disparaître la vérité ou pousser les gens au simplicisme pour
mieux se
guérir de ses propres manquements passés envers les malheureuses
victimes
congolaises entre autres. Nous savons ce que Léopold II
disait des belges (son
propre peuple): "petit pays, petit
esprit". Il envoya ses missionnaires en Afrique avec l´injonction:
"Apprenez leur à croire, pas à
raisonner" et poussa cependant l´ironie et le sarcasme en disant: "Bon
chrétien, bon crétin !".
Ceci pour dire que j´entends toujours avec joie les congolais discuter
et
réfléchir sur leur passé, parce qu´on ne peut pas faire l´avenir sans
s´être au
préalable instruit du passé. Je n´aime pas l´africain qui accepte trop
volontairement lorsqu´on lui demande d´oublier son passé ou de ne pas
s´en
instruire, parce que j´ai la nette impression alors qu´on veut en faire
un phagocyte:
un être sans passé et sans histoire; un fantôme culturel en somme qu´on
peut
aliéner et chosifier à loisir.
Ceci dit,
Didier, nous devons voir les choses de l´avant, certes et nous
débarrasser de nos erreurs passés, c´est certain…seulement, comment le
fait-on sans juger, sans se construire un idéal meilleur permettant de
répondre
aux nouvelles exigences futurs ? L´impérialisme dont Berry nous a invité
à parler,
est d´une des formes les plus sournoises et pénétrante qui soit parce
que les
belges s´arrangent, autant sur le plan financier, culturel, économique
que
politique, à nous soumettre á leur existentialisme qui, lui, fait profit
de nos
richesses et de nos marchés sans nous reconnaître objectivement les
mêmes
droits ! Or, nous sommes de cultures différentes, nous avons des femmes
et des
enfants aussi beaux sinon aussi chers que ceux des belges…nous nous
devons de
nous opposer vigoureusement à cet impérialisme primitif qui assassina
nos
élites, pillait scandaleusement nos matières premières…et prétendait
nous
dire ce qui est sujet et ce qui est hors sujet !
Je conseille,
pour tous ceux qui ne l´ont pas encore lu, le dernier livre
de Jean Ziegler. "La haine envers l´occident"; les gens se rendront
compte alors non seulement combien l´impérialisme occidental est
sournois et
cruel, mais aussi ils apprendront avec quelques excellents exemples
combien ces
gens sont raffinés et criminels. Se débarrasser de cet impérialisme est
irrécusable…mais cela commence aussi dans la critique du passé, dans
l´esprit
des gens et dans l´intelligence rationnelle et logique avec laquelle les
élites
vont s´opposer à cette honteuse calamité humaine. Ceux qui tuent à
distance nos
femmes et nos enfants avec la pauvreté et l´indigence emploient une arme
aujourd´hui autant cruelle qu´invisible en Afrique: la corruption;
aussi, pour
guérir nos institutions, nos élites et nos sociétés, il faut aussi luter
contre
cette pègre sociale. Ceci dit, la liberté ne se donne pas ; ni d´un
belge,
ni d´un américain, ni d´un allemand ou d´un chinois, elle se réalise,
elle se
bâtit, elle se défend. Nous devons seulement veiller à ce que nous ne
restons
pas enfermés ni dans nos erreurs passés, ni dans nos lamentations car
cela
pourrait nous empêcher de retrouver notre identité sociohistorique
positive, de
développer nos capacités et nous forger un avenir qui rende justice aux
attentes et aux rêves qui sont légitimement les nôtres.
Musengeshi
Katata