03.02.10 Le Potentiel: Cinq questions à Banza Mukalayi, par Marcel lutete

 

1. A l’Union pour le développement du Congo, vous avez
respecté la tradition qui consiste à échanger des vœux en début d’année.
Quel a été le contenu de votre message ?

Nous avons saisi cette opportunité pour marquer un arrêt, jeter un
coup d’œil rétrospectif sur l’année qui vient de s’écouler et un regard
prospectif sur le futur. C’est à cet exercice que nous nous sommes donc
livrés. L’année qui s’achève a vu notre parti, l’UDCO, consolider son
envol et son implantation à travers toute la République. De Kinshasa au
Bas-Congo, du Kasaï oriental au Kasaï occidental, du Bandundu au
Katanga, au Sud et Nord-Kivu, des efforts sont en cours pour nous
confirmer davantage à l’Equateur, au Maniema et dans la Province
Orientale. A l’extérieur du pays, nous sommes déjà représentés aux
Etats-Unis, au Canada, en Belgique, en France, en Espagne, en Chine et
en Afrique du Sud. Le moins que nous puissions dire est que Dieu a béni
son œuvre.

Nous nous félicitons de ce que l’UDCO se soit distingué, tout au
long de l’année écoulée, par une justesse de vue dans ses prises de
position, qu’il s’agisse de la revisitation des contrats chinois, qu’il
s’agisse des emplois réservés aux Congolais, de la présence de la Monuc
en RDC ou de la politique gouvernementale de stabilisation des
entreprises qui, en fait, ne stabilise rien, au niveau de la GCM, SNCC,
Onatra, Rva, etc.
L’UDCO a toujours joué son rôle de sonnette d’alarme.

2. Votre coup d’œil rétrospectif sur 2009 et votre regard
prospectif pour 2010 ?

Pour le pays, l’année passée n’a pas été facile au plan économique.
La grave crise économico-financière n’a pas épargné la RDC. L’UDCO avait
vu juste en recommandant au gouvernement de la République d’harmoniser
ses rapports avec les institutions de Bretton Woods grâce auxquels le
pays a pu tenir le coup.

L’année qui vient à peine de commencer est très importante, très
importante aussi bien pour le pays que pour l’UDCO. Pour le pays
d’abord, nous fêterons le 50ème anniversaire de son accession à la
souveraineté nationale et internationale. Un temps d’arrêt et de
réflexion qui nous permettra de partir d’un bond nouveau ; temps dont il
faudra, à notre avis, impérativement mettre à profit pour créer une
véritable réconciliation entre les fils et les filles de notre pays et
entre nous et le monde, car nous ne pouvons prétendre nous développer en
autarcie. A cet égard, nous encourageons les efforts que déploie le
président de la République à ouvrir la RDC au monde. Nous saluons
particulièrement le rétablissement des relations diplomatiques avec le
Rwanda et l’Ouganda et le réchauffement diplomatique avec la Belgique.
Cette politique d’ouverture sur le monde devrait aussi conduire le
gouvernement de la République à rétablir le signal de la RFI en RDC.

3. Que dire de l’UDCO ?

Pour l’UDCO, cette année est celle du parachèvement de son
implantation et nous invitons, chacun et tous, à se mobiliser pour les
élections de 2011. En s’engageant à l’UDCO, chacun et tous sont dans une
équipe qui a l’ambition de gagner et qui va gagner. Et quand nous
aurons gagné, ce sera pour rendre à notre peuple sa dignité. A l’UDCO,
on considère qu’il y a de la honte à être heureux tout seul, comme
disait Albert Camus, qu’il y a de la honte à être un îlot de bonheur
dans un océan de misère, disait Nietzsche, océan réduit à recevoir des
dons à l’occasion des fêtes.

Nous devons opérer une politique de changement de rupture dans
notre façon de voir et d’agir. Nous devons avoir une vision de justice
distributive et de justice juste.
L’UDCO lutte pour un Etat impartial et non partisan, un Etat au service
de chacun et de tous. Notre parti s’élèvera contre la privatisation de
l’Etat au profit d’un groupe d’individus.

4. Mais qu’est-ce qui caractérise votre action ?

Tout en étant de l’AMP, l’UDCO, selon la ligne de conduite qui est la
sienne, continuera à exprimer les joies, les peines, les attentes et
les inquiétudes de notre peuple. Mais, en plus, mieux, continuera à
faire des propositions pour le mieux-être de cette population. L’UDCO
luttera contre la corruption, la concussion, le trafic d’influence, le
détournement des deniers publics, l’enrichissement sans cause, la
mystification, la démagogie et l’hypnotisation de notre peuple.
Le peuple ne peut se développer que quand il connaît ses droits et ses
devoirs. L’UDCO s’emploiera à former et à informer notre peuple sur tous
ses droits et ses devoirs. A l’UDCO, nous encensons le culte du
travail, nous célébrons le culte du beau, le culte du bon et le culte du
bien afin d’asseoir le vrai. On sait que seul le travail est
libérateur.
L’UDCO est un parti républicain et démocratique. Il n’accepte pas de
pensées uniques ni la langue de bois. Pour l’UDCO, il ne peut y avoir de
démocratie sans démocrate. D’où la nécessité de cultiver en son sein
l’esprit des débats dans la sérénité, dans le respect et la tolérance de
l’autre, tolérance envers les camarades, tolérance envers les alliés,
tolérance et respect même envers l’opposition. Car, l’opposition est
utile à la vie démocratique.
L’UDCO se situera toujours sur le terrain des idées, et des idées à la
hauteur de l’enjeu. « L’enjeu » c’est la RDC. C’est l’avenir des
Congolaises et Congolais. Ne l’oublions jamais. En termes clairs, nous
ne devons pas faire de la politique pour aligner en un temps record des
immeubles personnels, des pajeros et des prados, ou encore prendre des
parts pour nous-mêmes ou nos proches dans toutes les sociétés qui
s’installent, dont du reste les sources de financement sont obscures,
mais bien pour répondre aux attentes de notre peuple. La politique est, à
nos yeux, un sacerdoce, un travail au service des autres, un travail où
l’intérêt général doit toujours primer sur l’intérêt particulier.
Autrement, la politique n’aurait plus de sens, ce serait le pouvoir pour
le pouvoir. A l’UDCO, on doit faire de la politique et non vivre de la
politique.

5. Cela étant, quelle mission l’UDCO s’est-elle donc
assignée ?

Notre parti s’est assigné, entre autres, pour mission d’informer et
de former notre peuple sur ses droits et ses devoirs. Devoir par exemple
de consolider la paix, l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la
démocratie, et les institutions issues des élections. S’agissant des
droits du citoyen, il y a particulièrement ceux liés à la propriété
privée garantie par notre Constitution. Il est, à nos yeux, déplorable
que l’Etat, sous un prétexte ou un autre, exproprie des populations sans
aucune compensation. L’Etat ne devrait-il pas être le premier à
respecter ses propres normes ? L’un des Cinq chantiers du chef de l’Etat
c’est le chantier emploi. Mais quand on voit des mesures qui sont
prises au niveau des entreprises publiques et de l’Administration
publique, on peut se poser des questions si vraiment il y a la volonté
d’accompagner le chef de l’Etat à réaliser le chantier emploi avant les
élections générales de 2011. Tenez, il y a un plan de dégraissage dans
beaucoup d’entreprises…
Nous nourrissons l’espoir au niveau de l’UDCO que chacun de nous fera de
son mieux pour accompagner le chef de l’Etat Joseph Kabila à remporter
les élections de 2011.

Droits de reproduction et de diffusion réservés ©
Le Potentiel

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.