11.02.10 Le Potentiel: Cinq questions à Léon Olivier Engulu, par BIENVENU MARIE BAKUMANYA

 

1. Dans quel contexte Joseph Kabila est-il arrivé pour
permettre de juger son action ?

La régression économique et sociale de la RDC de 1971 à 1997, pendant
les 32 ans de dictature fasciste animée par un pouvoir personnel qui ne
laissait aucune place à la liberté d’expression. La zaïrianisation des
sociétés étrangères ou dirigées par les expatriés a été la plus grave
erreur commise par le maréchal Mobutu. Il s’en est suivi une catastrophe
économique et sociale. Au plan politique, le mobutisme a étouffé les
zaïrois. Infantilisé, rendu irresponsable, obligé de flatter les
dirigeants pour espérer obtenir leurs faveurs, le régime fasciste du
Maréchal Mobutu fondé sur les mêmes principes que l’Italie de Mussolini
ou l’Allemagne d’Hitler embrigadait les Congolais dans un parti-état
puissant dont le fonctionnement a détruit l’administration normale. Les
deux pillages ont plongé le pays dans une misère plus profonde. Trois
zones monétaires ont coexisté. Avec l’arrivée de Joseph Kabila lors des
élections de 2006, les Congolais voient de leurs yeux, la modernisation
de la RDC dans tous les domaines.

2. Est-ce que Joseph Kabila a-t-il permis de renverser
l’évolution négative décrite ci-haut ?

Après les libertés politiques retrouvées grâce à son action
démocratique, Joseph Kabila a commencé l’année 2010 avec le souci de
donner aux Congolais les libertés économiques inconnues depuis la
colonisation et sans lesquelles le Congo a pu être exploité au bénéfice
exclusif de l’étranger. Il a engagé les réformes pour l’amélioration du
climat des affaires. Ces réformes auraient dues être prises en 1965 au
plus trad. Son action va permettre de combler en quelques années le
retard accumulé par la RDC depuis 50 ans. Kabila modernise, par la
reconstruction des infrastructures, mais aussi par l’adaptation des
textes législatifs aux impératifs de la démocratie. Ce travail de
révision d’un arsenal juridique adapté à la gestion coloniale et à la
dictature s’effectue à l’initiative d’un jeune président qui n’a pas été
affecté psychologiquement par le mobutisme. Il a réussi à renouer le
dialogue avec les pays de la CEPGL et briser l’isolement diplomatique de
la RDC.

3. Concrètement, le jeune président a-t-il réussi à poser les
jalons d’un redécollage économique et social ?

Face aux problèmes budgétaires de la RDC, classée parmi les pays
pauvres du monde après la gestion mobutiste calamiteuse, la RDC n’a pas
les moyens de sa reconstruction et doit faire face à une dette de 13
milliards USD, avec un service mensuel de 50 millions de dollars. Joseph
Kabila a eu l’intuition de conclure un accord avec un consortium
d’entreprise chinoise. Pour la première fois, les ressources minières de
la RDC seront échangées contre les moyens matériels et financiers de sa
reconstruction. Le contrat chinois prévoit la construction de 12.000 km
de routes, 143 hôpitaux de référence dans chacun des territoires,
l’ensemble du réseau universitaire remis à neuf, des ponts, des bacs,
etc.

4. Est-ce que Joseph Kabila dispose-t-il des acteurs
«appropriés» pour cette tâche ?

Pour concrétiser les réformes impulsées par J. Kabila, le Premier
ministre Muzito ne ménage aucun effort, spécialement sur le terrain de
l’amélioration du climat des affaires, où il est épaulé par le ministre
des Finances. A. Matenda cumule le portefeuille de l’Economie et le
travail spécifique qui lui incombe est déterminant pour l’allègement de
la dette. L’action de l’Exécutif centré en vue du point d’achèvement
autour du Premier ministre et du ministre des Finances est l’une des
plus efficaces qu’ait connu la RDC. Le ministre des Affaires foncières
Maj Kisimba mène une action tendant à compléter utilement l’ensemble des
réformes voulues par J. Kabila dans le sens de la standardisation aux
normes internationales de la législation congolaise.

5. L’année 2010 est dédiée au social. Le président Kabila ne
risque-t-il pas d’alimenter le discours de l’opposition ?

2010 est aussi l’année du Cinquantenaire. Les Congolais doivent
garder espoir en leur avenir car J. Kabila y travail sérieusement. Avec
l’amélioration du climat des affaires, conjugué à l’allègement de la
dette, le social des Congolais va s’améliorer. Les sacrifices sont
derrière nous. Quant à l’opposition, elle est très affaiblie parce que
l’action de Kabila parle d’elle-même. Il y a de moins en moins
d’opposants crédibles, mais de plus en plus de composantes, ceux qui
veulent entrer dans la famille présidentielle pour ne pas rater le coche
en 2011, car Kabila sera réélu vu les résultats qu’il obtient déjà.

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