29.03.10 Actualité congolaise : Inverview de Mr Rolain Mena,
Congolaise Droits et Devoirs"
Monsieur Rolain
Mena,
Parlons de la
Régie des voies aériennes (RVA).
D'après les
quotidiens kinois: " A cause dune dette inconnue en Afrique du Sud, « 2
millions Us$ de la RVA saisis », titre Le Potentiel. En effet, après la SNEL, la
Gécamines, cest au tour de la Régie des voies aériennes (RVA) de voir ses fonds
saisis en Afrique du Sud à la suite dune dette contactée au nom de la Rdc. Il
sagit, précise Le Potentiel, de deux (2) millions Us$, revenus de la taxe IDEF
logés dans la Banque sud-africaine ABSA Bank Limited. Comment ces fonds destinés
à la modernisation des infrastructures aéroportuaires se sont-ils retrouvés dans
cette banque sud-africaine ? Des éclaircissements simposent, souligne Le
Potentiel. Le quotidien La République, de son côté, rapporte sur le même sujet
que largent saisi en Afrique du Sud provient des taxes payées par toute
personne qui voyage à partir des aéroports congolais. La RVA perçoit cet argent
dans le cadre de la taxe IDEF, la taxe pour le développement des infrastructures
aéroportuaires. La taxe IDEF coûte 10 Usd pour les vols nationaux et 50 Usd pour
les vols internationaux. Le compte saisi était logé dans la banque ABSA Bank
Limited comme garantie pour lobtention dun financement des travaux de
modernisation des aéroports de la Rd Congo".
Alors, nos deux
questions sont les suivantes:
opprimés): Selon
vous, quelles sont les hypothèses, qui peuvent expliquer que des fonds recoltés
en RDC et, destinés à la modernisation de nos infrastructures aéroportuaires se
sont-ils retrouvés dans une banque sud-africaine en Afrique du Sud ? Le
Potentiel ajoute: "On se trouve en face dune escroquerie, savamment montée et
réussie par un réseau de maffieux" Mr Rolain Mena, quelle est votre opinion et
votre position sur cette grâve affaire
?
MENA: Personnellement je ne sais pas
quelles sont les sources du journal « Le Potentiel », dont je ne doute nullement
du sérieux et de la probité car ils ont déjà fait leurs preuves, devenant une
référence dans leur domaine pour les Congolais que nous sommes redevenus.
Ceci dit, si les faits
savèrent exacts, ce qui semble être le cas, aucune hypothèse ne peut justifier
quune entreprise Congolaise, ayant une place transcendante dans le financement
dune partie des cinq chantiers qui plus est, sollicitant largent des
Congolais, place ses fonds dans une banque étrangère en toute opacité.
Il semblerait bel et
bien que nous ayons là une nouvelle preuve de la kleptomanie de ceux qui sont
comptables de ladministration de notre Nation car bien que nayant pas la
science infuse, je sais que la RVA est une entreprise dEtat, qui a la charge
régalienne des deniers lui confiés par le Peuple pour pouvoir servir ce dernier.
Corriger moi si je me trompe !
Mais vous savez je ne pense
pas que les Congolaises et les Congolais soient surpris en apprenant cette
affaire qui ressemble à de la « magouille » au sommet – permettez moi
lexpression – car dans le passé nos Honorables et autres Excellences nous ont
habitués à aussi grave, voir à pire. Ici nous avons le dossier de la RVA et donc des fameux 50
dollars exigés aux passagers avant de quitter laéroport. Hier nous avons eu
droit au scandale des passeports biométriques sans puces, vendu à la tête du
client Congolais, avec des délais dobtention incroyablement longs, à des prix
variables, exorbitants et injustifiés, dans le but inique de remplir et les
caisses de lEtat et les poches de nos Excellences, le tout aux détriments du
peuple Congolais dépité qui tire lui, le diable par la queue ! Demain nous
réservera certainement – au rythme où vont les choses au Congo dit pompeusement
démocratique – dautres « cocasseries » encore. Cest tout simplement révoltant et répugnant car
cela démontre bien comment le Congo si grand, si riche et si beau est
aujourdhui une proie sur laquelle la maffia interne et externe – les chinois
compris – vient becqueter à outrance et en toute impunité !
Cette énième
grave affaire nous oblige à avoir une position radicale : Les Congolaises et les
Congolais doivent réagir et sassumer désormais. Il en est plus que temps
!
opprimés): Plus grâve
encore, ce crime économique patent ne fait pas jusqu'à ce soir l'objet d'une
interpellation légale au niveau des institutions de la République comme
l'Assemblée Nationale, le Senat, le gouvernement, la Présidence de la République
ou la Cour Suprême de Justice. A cette allure, Mr Rolain Mena, pouvons-nous
vraiment espérer quelque chose de positif de la campagne "Tolérance Zéro"
?
MENA: La tolérance zéro comme vous dites
est une bonne chose en soit lorsquelle est juste et appliquée sur tout le
monde. Quelles que soient les circonstances et que lon soit à la tête des
institutions que vous venez dénumérer ou un simple citoyen lambda au bas de
léchelle sociale. Je ny suis pas opposé !
Elle est une disposition
parmi beaucoup dautres qui existent et qui ont fait leur preuve, servant à
combattre la corruption, la kleptomanie et tous les actes inciviques qui peuvent
freiner lévolution positive de la société et gangréner ainsi toutes les couches
sociales de la population. Mais, car il y a un « mais », fort est de constater que
nous ne pouvons rien espérer de positif de la campagne "Tolérance Zéro" en
létat, car sous laction de ceux qui détiennent leffectivité du pouvoir, elle
devient un simple slogan, une manière de terroriser les Congolais den bas et
tout celui qui refuse de rentrer dans les rangs, de sinstaller autour de la
table des festins, voir doser sexprimer contre les intérêts maffieux des
dirigeants actuels.
Nous navons eu
de cesse de dénoncer de telles pratiques au sein de lAPARECO (www.aparecordc. org) et de
la résistance en général, et aujourdhui la réalité sur le terrain nous donne
entièrement raison. La tolérance zéro devient très sélective selon que lon soit
en amont ou en aval des gains de lautorité morale corruptrice qui dirige le
Congo de la manière que nous connaissons toutes et tous désormais.
Encore
une fois, les Congolaises et les Congolais qui ont connus pire, ne serons pas
étonner si les discussions et autres débats concernant toutes ses affaires
politico-maffieuses nont lieu ni avant, ni après leur dénonciation et si le
temps défilant aidant, on les passe à court, à moyen ou à long terme, à la
trappe, par pertes et profits et en toute impunité.
Par le sous-entendu que je
relève dans votre question, vous avez logiquement relevé – non sans raison – la
gravité de ce crime économique criant, le silence assourdissant dont il est
entouré et le fait quil ne fait aucunement, au moment où nous échangeons,
l'objet d'une interpellation légale au niveau du parlement et encore moins au
niveau de la cour suprême de justice qui est dépendante et totalement inféodée
au pouvoir en place. Ce qui somme toute est plutôt anormal et monnaie non
courante dans une république dite démocratique.
Mais que voulez vous, dans
tous les sens du terme, le Congo est « un pays complètement à part » où les
loups ne se mangent pas entre eux !
Jai dis et je vous
remercie !