LE MANDAT POLITIQUE OU PARLEMENTAIRE, UN CHEQUE EN BLANC ? (Joseph Yav Katshung)
© Controle Citoyen –
15 Avril 2010
I. Liminaires
Chacun pour soi, Dieu pour tous, dit-on ! Pouvons-nous sans avoir froid aux yeux affirmer au
vu de létat des relations entre les électeurs et les élus, quaprès les
élections en RDC, chacun pour soi ? Cest ce quil faut démontrer.
Il est certes vrai que le peuple par le vote, délègue directement ou
indirectement son mandat aux élus (parlementaires et autres opérateurs
politiques). Mais ce qui nest pas vrai cest le fait pour le mandataire
doublier de consulter le mandant – le peuple- pour les directives, les
priorités, les intérêts, etc. Des arguments tels que « Nous sommes des élus et par conséquent,
nous avons le mandat du peuple de prendre nimporte quelle décision
», sont erronés et
biaisés. Le peuple reste le
seul et unique propriétaire de ses intérêts et il sied pour ses mandataires de
le consulter régulièrement.
II. Non au mandat impératif,
mais le peuple fait quoi alors?
Nous sommes en train de vivre en RDC et surtout dans certaines
provinces, une sorte de clivage entre les élus et leurs électeurs.
En effet, il est devenu presque normal de considérer quaprès les
élections, les élus ayant été choisis par les citoyens qui leur ont, de ce fait,
reconnu des compétences et accordé leur confiance, ne doivent plus simmiscer
dans la gestion quotidienne des affaires locale, régionale ou nationale.
Les élus se comportent comme si le peuple ne doit attendre que les
prochaines élections pour évaluer, pour juger leur action et décider ou non de
renouveler leur mandat. À
cette allure, lon croirait que le seul pouvoir reconnu aux citoyens est celui
de choisir ses représentants. Tout le reste du temps, ils sont et doivent être
hors-jeu.
Pareille conception du mandat politique et/ou parlementaire est
suicidaire et cest la caractéristique de la crise de gouvernance au niveau
local. Un changement de
méthode simpose donc.
Ainsi, tout mandat implique ipso facto, une responsabilité de laquelle
découle logiquement un devoir de rendre compte. Ce devoir simpose donc à tout individu et à
toutes Institutions qui exercent des fonctions ou des missions particulières au
nom de lintérêt général. [ Tout au long du mandat, soit parce que des
circonstances particulières lexigent et les mandataires sont interpellés
(demande des mandants, mise en cause de la responsabilité des mandataires,
accomplissement dune mission etc.), soit parce que la périodicité fixée est
échue.]
III. Plaidoyer pour la culture
de rendre compte en RDC
Il est donc essentiel que le mandat public sexerce dans des
conditions de transparence telles que chaque acteur, sans entraves et à chaque
moment, puisse être informé sur laction publique et vérifier sa conformité à la
délibération collective et aux règles du jeu. Cest le contrôle citoyen dont la finalité nest certainement pas
linquisition. Il sinscrit plutôt dans cette réalité que toute personne qui a
du pouvoir est portée à en abuser. Il va jusquà ce quil trouve des limites.
Par la force des choses, il faut que le pouvoir arrête le pouvoir. Cette
fois, cest le pouvoir du peuple ou le Contrôle Citoyen : le devoir de
rendre compte des mandataires et le pouvoir reconnu au citoyen de contrôler et
dinterpeller ses mandataires.
Le « rendre compte » et le contrôle citoyen participent
incontestablement de cette quête permanente quimposent la conscience
individuelle et la volonté collective de consacrer plusieurs pouvoirs qui
séquilibrent mutuellement par le jeu des contre-pouvoirs afin que laction
publique demeure résolument tournée vers la satisfaction exclusive et totale de
lintérêt général. Faisons en sorte quil en soit
ainsi !
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Dr. Joseph Yav
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Attorney at Law
– Consultant
– Professor (University of
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