30.04.10 Le Potentiel: Cinq questions à Antony Itoguy Ekila, par St. Augustin Kinienzi

 

1. A quoi est dû le regain de vitalité du secteur de la
restauration à Kinshasa ?

A mon avis, cela est dû au développement économique du pays. On voit
aujourd’hui que le Congo est un pays où règnent la paix et la stabilité.
Et au fur et à mesure que les années passent, nous allons assister à un
accroissement d’affaires et de commerces en RDC., notamment les
commerces de base que sont la construction, la nourriture, les boissons,
etc. On a aujourd’hui des gens qui peuvent se permettre d’aller au
restaurant. Et il est clair que d’ici quelques années, plusieurs
restaurants vont ouvrir au centre-ville. On aura une forte demande de la
part des investisseurs étrangers ayant la culture de fréquenter le
restaurant. Et petit à petit, cette culture s’installera chez nous. Dieu
aidant, les Congolais auront des moyens suffisants pour fréquenter eux
aussi le restaurant. C’est donc de bonne guerre que le secteur de la
restauratio accroisse son activité en RDC.

2. Est-ce facile d’exercer dans le secteur dans le contexte
actuel de l’économie congolaise ?

C’est vrai qu’avec la crise financière internationale qui a secoué le
monde, tous les secteurs ont été touchés jusqu’à faire chuter le volume
d’activités. Après la tempête, les autres secteurs ont repris plus
rapidement que le secteur de la restauration. Néanmoins, si vous faites
bien votre travail, vous veillez au moindre détail, vous gardez bien
votre chiffre d’affaires, vous pouvez tenir le coup. Ce n’est pas facile
parce qu’il y a beaucoup de dépenses étant donné que le Congo est un
pays en voie de développement. Mais surtout parce que la restauration
est un secteur très critique : vous devez servir des nourritures
fraîches et des boissons froides. Très vite, des critiques sont faites.
Pour œuvrer dans ce secteur, il faut faire attention à beaucoup de
petits détails qui peuvent influer négativement sur l’image du
restaurant

3. Quelles spécialités offrez-vous à votre clientèle ?

A la Résidence, nous offrons trois spécialités distinctes :
un filet mignon que nous importons d’Argentine, du Brésil. Il est très
apprécié par notre clientèle et est servi avec la sauce moutarde à
l’ancienne et parfois avec la sauce moutarde à l’ancienne assaisonnée
d’un peu de miel qui donne un goût sucré à la sauce. Notre deuxième
spécialité c’est le steak brésilien qui est le samboussa en portugais,
spécialité à cent pour cent brésilienne. Là aussi, vous avez la
possibilité de choisir la sauce. C’est une spécialité que vous ne
trouverez que chez nous. Le troisième plat que nous offrons c’est le
filet de capitaine. On le retrouve un peu partout, à la différence que
chez nous ce plat est servi avec une sauce que nous avons personnalisée :
une sauce blanche à base de vin, de cossa et de champion ; une sauce
faite de fruits de mer qu’on ne trouve qu’à la Résidence 165 et nulle
part ailleurs. Le reste est fait de ce que tout le monde propose mais
nous, nous travaillons directement avec les fermes. Notre viande est
fraîche comme la côte à l’os pour laquelle nous nous approvisionnons au
marché local qui est très compétitif. Donc, nous achetons tout
localement à part notre filet pur.

4. De quel apport serait ce secteur à l’œuvre de la
reconstruction nationale ?

En tant donné que facteur économique, le secteur apporte son appui au
développement économique parce que nous offrons de l’emploi aux
nationaux. D’ailleurs, nous ne travaillons qu’avec des nationaux que
nous formons. Nous donnons la chance à la jeunesse congolaise. Et puis
nous veillons scrupuleusement à la rémunération de nos agents parce que
nous sommes convaincu qu’aujourd’hui l’argent doit tourner en boucle,
c’est-à-dire si vous rémunérez bien vos travailleurs, vous leur donnez,
eux aussi la possibilité de recycler l’argent. En ce moment, vous
contribuez au développement national.

5. Un grand événement va avoir lieu sur le continent, la
Coupe du monde Afrique du Sud 2010. Comment les restaurateurs congolais
se préparent-ils à accueillir cette fête du foot à l’échelle mondiale ?

La Coupe du monde est certes un événement majeur pour le continent,
mais l’Afrique du Sud est un pays plus développé que le Congo. Pour moi,
la priorité c’est le cinquantenaire de l’indépendance de mon pays, car
dites-vous bien que c’est la fête nationale. 50 ans d’indépendance, nous
devons en être fiers parce que malgré les crises, les agressions qu’a
connues le pays, le plus important aujourd’hui c’est développer le pays.
Et le début de ce développement est annoncé par les grands travaux de 5
chantiers sur les artères de la ville, notamment le boulevard du 30
Juin. Même si cela prend du temps, on remarque cette volonté de changer
les choses. A la faveur de la coupe du monde, nous proposerons à la
Résidence 165 des rencontres de foot sur écran géant avec à la clé de
petites offres qui consisteraient par exemple à revoir les prix de
certains produits pour attirer de la clientèle et fêter à l’africaine
cet événement le premier du genre sur le continent africain.

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