25.06.10 Le Potentiel: Cinq Questions à Robert Choudury par St. Augustin Kinienzi

 

1. L’opération expropriation des riverains que vous menez
depuis un temps fait des mécontents parce que vous ne payez pas la juste
mesure de ce qui est dû. Confirmez-vous la nouvelle ?

L’opération expropriation des riverains se déroule normalement,
seulement les gens veulent monter les enchères en exigeant un peu trop
qu’il ne le faille. Il y en a qui me demande 250 à 300 mille dollars
américains. Voici par exemple, celui-ci (nous montrant une propriété
NDRL) me demande 234 mille dollars alors que sa propriété n’en vaut
autant. Même à New York, cette maison ne coûterait pas autant qu’il en
exige. Et puis, il faut dire qu’il ne s’agit point d’une expropriation
totale dans bien des cas. La construction et le bitumage de la route
d’accès au site, nous conduisent à exproprier certains riverains d’une
partie de leurs terrains. Et nous payons ce qui est convenu. C’est
difficile pour moi de casser les maisons d’habitation comme c’est
difficile pour eux de céder et de quitter leurs habitations. Mais au
regard de l’importance de ce que nous faisons, nous sommes bien obligé
de procéder ainsi. Car, finalement on se retrouvera avec une belle route
et beau quartier. Ils perdent leurs maisons et moi je perds en argent.
Et le tout se déroule dans les règles de l’art, je paie ce qui a été
convenu après avoir évalué l’investissement. Si j’ai un conseil à
prodiguer à ces riverains, c’est de saisir ceci comme opportunité pour
mieux faire dans la vie. Ils repartent avec un capital, même s’il n’est
très important mais qui leur permet de recommencer à bien vivre.
L’opération ne vise d’ailleurs pas à faire d’eux des gens riches.

2.Où en sommes-nous avec le chantier ?

Le chantier se trouve dans la phase où nous avons remblayé assez de
terrain où nous pouvons déjà construire un centre commercial, dans le
deux mois, de 20 mille mètres carrés. Deux supermarchés sud-africains
ont signé et accepté de s’établir ici. Les travaux se poursuivront avec
la construction de 22 immeubles de trois étages d’appartements, lesquels
seront livrés à la fin de l’année ou au début de l’an prochain. A
partir d’août prochain, les travaux vont s’accélérer. L’entreprise Vinci
arrive le 30 août 2010 avec de grosses dragues qui sont capables de
remblayer 4 hectares par mois. Dans ce projet, il n’y a pas que Vinci,
toutes les grandes entreprises de construction de la sous-région
d’Afrique centrale travaillent d’ores et déjà avec nous.

3. Pour beaucoup, la Cité du Fleuve est mythe, car jusqu’à
présent, on ne voit rien de visible. Que leur répondez-vous ?

La Cité du Fleuve, mythe ou réalité ? (Rires). Moi je ne vais pas
empêcher les gens de dire ce qu’ils pensent. C’est comme quand vous dit
qu’il veut ouvrir une boucherie, une charcuterie ou une boulangerie, il
ne vous appartient pas de dire je crois ou je ne crois pas. Chacun fait
ses affaires, moi je prends soin de mes oignons. Je n’ai pas le temps à
écouter ce qu’ils racontent avec plus ou moins bonnes intentions
concernant la réalisation du projet. Tout ce que je peux dire aux
Congolais : attendez et vous verrez.

4.Qu’est-ce que la RDC gagne dans le projet Cité du Fleuve ?

La RD Congo gagne énormément dans la réalisation du projet Cité du
Fleuve. C’est le plus grand projet de développement immobilier en
Afrique centrale. Avec ce projet, Kinshasa sera une ville phare. Les
gens viendront des pays limitrophes et de toute la région d’Afrique
centrale pour venir voir ce qui a été réalisé, car ils en auront entendu
parler. C’est un grand projet qui requiert le soutien de l’autorité
publique (nous bénéficions déjà de ce soutien) et de la population pour
que nous donnions à Kinshasa, et surtout à la RD Congo, sa place de
leader en Afrique centrale et non celle de victime qui est la sienne
aujourd’hui.

5. A combien évaluez-vous le coût de l’investissement ?

A plusieurs centaines de millions de dollars. Mais, il faut savoir
différencier les choses dans ce projet en trois étapes : créer le
terrain, le viabiliser avec des infrastructures (eau, électricité,
routes, égouts…) et la construction proprement dite. Nous sommes
responsable de deux premières phases : le remblayage à un stade très
avancé et les infrastructures. En ce moment, nous construction la route
qui mène à la Cité du Fleuve dont le coût est évalué à un demi million
de dollars. Et je dis que cette route sera meilleure que bien des routes
de Kinshasa. La 3ème phase (construction) ne dépend pas de nous. Nous
allons construire à gauche et à droite, mais en grande majorité, ce sont
des investisseurs et des entrepreneurs qui viendront acheter les
terrains pour y construire. Les deux premières phases : remblayage et
infrastructures valent à peu près 500 millions de dollars. Et
logiquement, la Cité du Fleuve aura un coût bien supérieur, probablement
évalué en plusieurs milliards de dollars au stade final.

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