23.07.10 Le Potentiel: Cinq questions à Olivier Kamitatu

 

1. En quoi la nouvelle de l’effacement de la dette du Congo est-elle une bonne nouvelle pour notre pays?

C’est une grande nouvelle pour notre pays. Pour une dette extérieure
qui s’élevait à 13, 37 milliards US et avec l’atteinte du point
d’achèvement, elle va se réduire à 2,9 milliards US, soit une remise de
près de 11 milliards U$. Exactement 10,800 milliards US viennent d’être
effacés. C’est donc une nouvelle historique pour la jeune République
démocratique du Congo et au lendemain du 30 juin, c’est une excellente
nouvelle qui ouvre des perspectives d’avenir. On peut également affirmer
que c’est la plus grande annulation de dette depuis que ce système des
pays pauvres très endettés (PPTE) existe au niveau mondial et
planétaire. C’est pour la RD Congo un bond extraordinaire sur le plan
financier d’autant que cette remise du solde de la dette extérieure va
certainement être redistribuée.

2. Le Congo est admis à l’initiative PPTE. Concrètement, que veut dire cela pour nos populations?

Cela veut dire que nous allons continuer bien entendu, la discipline
budgétaire, la discipline financière et monétaire afin que nous soyons
toujours en harmonie avec les institutions financières internationales
parce qu’on peut effacer la dette de près de 11 milliards U$, mais nous
devons tenir compte du fait que nous avions signé un programme pendant 3
ans avec le FMI qui court jusqu’au 30 juin 2012, au cours desquels nous
allons être évalués sur nos performances au niveau à la fois de nos
finances publiques et de notre budget, de notre monnaie.

3. Voulez-vous dire que nous cesserons de rembourser l’intérêt de nos dettes ?

Maintenant, nous aurons au cours de ce programme 560 millions US qui
vont être décaissés par nos partenaires par tranche. Et ceci nous
permettra de bénéficier de ces fonds et à la fois de ne plus rembourser
l’intérêt de la dette qui était devenu insoutenable. Et à la fois de
tenir compte aussi de nouveaux espaces budgétaires qui se dégagent avec
toutes ces économies. Enfin, nous devons tenir compte du fait que le
Congo retrouve sur le plan international plus de crédibilité financière
qui devra se confirmer. Cette crédibilité qui permet à tous nos
partenaires traditionnels et les pays émergeants de nous appuyer dans le
programme de développement. L’objectif actuel est de rendre la
République démocratique du Congo plus attractive au secteur privé. Voûs
savez, l’aide publique au développement, ce n’est pas la recette pour la
croissance économique dont la RDC a urgemment besoin. Nous avons besoin
d’une croissance économique très forte à deux chiffres pendant les huit
prochaines années pour réduire la pauvreté de près de 50%, un objectif
tracé par le président de la République et poursuivi par le
gouvernement. Nous avons besoin de cette croissance économique. Et le
secteur privé reste le véritable levier de ce point d’achèvement. Nous
l’atteindrons par l’amélioration très sensible du climat des
investissements dans notre pays.

4. Que devra faire le gouvernement pour maintenir cette confiance des institutions financières internationales ?

Le gouvernement ne doit pas relâcher ses efforts. Il existe un
horizon qui est tracé et il n’y a pas de changement fondamental de notre
politique, mais ceci demande une discipline de fer pour rester dans le
programme avec les institutions financières internationales. Mais aussi
nous devons promouvoir le secteur privé par l’intensification des
mesures notamment à l’accès au crédit pour nos entrepreneurs, nos
industriels également par tout ce qui concerne le respect de la
propriété (qui est parmi les conditions d’obtention de financement).

5. Que dites-vous alors de la réforme fiscale ?

En ce qui concerne les réformes de la fiscalité, le ministre des
Finances, Matata Ponyo s’est engagé dans un programme très ambitieux de
réforme de la fiscalité. Nous devons être attractifs, c’est-à-dire
baisser certains taux, c’est-à-dire améliorer les conditions
d’investissement, c’est-à-dire engager un certain civisme fiscal pour
que notre pays devienne compétitif. L’avenir du Congo, c’est dans une
économie qui soit à la fois le moteur de l’Afrique centrale et
intégration dans une grande communauté économique (SADC, CEEAC) …
Maintenant cette annulation devra nous permettre d’accélérer la
croissance et les investissements au Congo.

TIREES DU BIMENSUEL «LES COULISSES» DU 25 JUIN AU 20 JUILLET 2010

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