26-07-10 BLO: Le Lieutenant-colonel AKULEMA réfute les folles rumeurs sur lui

Lieutenant-colonel AKULEMA : Bonjour Beni-Lubero Online

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Beni-Lubero Online (BLO) : Bonjour ! A qui avons-nous honneur ?

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Lt.C. AKULEMA : Je suis le Lt Colonel AKULEMA, ancien commandant bataillon de la Ville de Butembo.

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BLO : Qu’est-ce qui vous pousse à nous appeler aujourd’hui ?

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Lt.
C. AKULEMA : Je vous appelle pour que vous publiez sur votre site ma
réfutation des rumeurs qui circuleraient à Beni-Lubero disant que je
suis le commandant d’une coalition armée des ADF-NALU et Mai-Mai et que
je serais déjà arrivé dans l’ancienne base des Mai-Mai de Vurondo. Je
voudrais réfuter ces mensonges qui risquent de salir mon nom et de
mettre inutilement en danger ma communauté Nande.

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BLO : Pouvons-nous savoir d’où vous nous appeler ?

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Lt.
C. AKULEMA : Je vous appelle à partir de la Zambie où je me trouve
depuis 2007. Je suis étonné d’apprendre que certaines personnes disent
m’avoir vu au Mont Ruwenzori, à Kasindi, à Vurondo, à la tête d’une
rébellion.

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BLO
: Ok ! Pour aider nos lecteurs qui peuvent ne pas vous connaître et qui
n’ont pas appris les rumeurs vous concernant, pouvez-vous dire
brièvement qui vous êtes ?

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Lt-C.
AKULEMA : Je m’appelle AKULEMA, mon nom de naissance c’est KAKULE. Je
suis né à Butembo où j’ai grandi. J’ai fait mes études secondaires,
Option Commerciale à l’Institut Malio de Muchanga. Après j’ai exercé le
métier de photographe dans ma paroisse de la Cathédrale. Quand j’avais
réuni les moyens nécessaires, je me suis inscrit à l’UCG/Butembo en
Sciences Politiques et Administratives. Après la première année Graduat
que j’avais passé à la première session, j’ai rencontré les recruteurs
de l’Armée du Peuple Congolais (APC) qui promettaient une formation
militaire gratuite et une carrière militaire dans le Grand-Nord de la
Province du Nord-Kivu et la Province Orientale. C’est ainsi que j’avais
abandonné mes études de SPA pour l’entrainement militaire à Nyaleke/
Beni. Après je fus sélectionné pour la formation d’officier militaire
OBC (Officers’ Basic Courses) à JINJA MILITARY TRAINING ACADEMY
(OUGANDA). Après ma formation je suis rentré en RDC où j’avais été
successivement nommé Commandant Bataillon d’ARU en Province Orientale,
Beni au Nord-Kivu, Lubero au Nord-Kivu, avant d’atterrir dans ma ville
natale de Butembo. En cette époque, le RCD-Goma essayait déjà d’occuper
Beni-Lubero. Plusieurs fois j’ai dirigé le front de l'APC au Sud de
Lubero pour repousser les militaires rwandais.

En
juillet 2006, j’ai accepté d’aller au brassage à Rumangabo avec toutes
mes troupes. A la fin du brassage au mois d’octobre 2006, j’étais revenu
à Butembo où mes troupes avaient été remplacées par la deuxième
brigade. Je n’avais plus de fonction. J’étais donc en dispo,
c’est-à-dire en attente d’une nouvelle affectation. J’ai profité de ce
temps de disponibilité pour visiter l’Etat-major Général des FARDC à
Kinshasa où je suis resté jusqu’au 27 novembre 2006. Revenu à Butembo,
j’ai senti que ma présence dérangeait mon remplaçant !

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BLO : Qui était votre remplaçant ?

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Lt. C. AKULEMA : C’était le Lieutenant Colonel Kasongo issu de ce qu’on appelait alors, la composante du gouvernement.

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BLO : Et après !

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Lt.
C. AKULEMA : Au mois de janvier 2007, j’ai décidé d’aller passer
quelques jours des vacances à LUBUMBASHI chez mes condisciples de classe
pour me retirer de Butembo où je risquais d’être accuser faussement des
bévues de mes remplaçants. Pendant tout ce temps, j’attendais toujours
ma nouvelle affectation qui tardait à venir. Comme cette nouvelle
affectation n’arrivait pas, j’ai décidé de traverser la frontière
jusqu'à Zambie où je me trouve actuellement avec ma famille depuis
février 2007.

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BLO : Voulez-vous confirmer que depuis Février 2007 jusqu'à maintenant, vous êtes en Zambie ?

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Lt. C. AKULEMA : Exact !

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BLO
: Comment expliquez-vous alors les rumeurs selon lesquelles on vous
voit souvent faire la navette entre Nairobi- Kampala et le Mont
Ruwenzori pour alimenter la coalition ADF-NALU-MAI-MAI et que vous
seriez déjà arrivé à Vurondo ?

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Lt.C.
AKULEMA : HA HA HA HAH AH AH AH ! (rires) ! Comment est-ce possible
pour un militaire en attente d’affectation, sans moyens pour nourrir sa
famille ? Que ceux qui me voient sur le Mont Ruwenzori ou à Vurondo
fournissent des preuves ou qu’ils m’arrêtent. S’il était vrai que je
faisais la navette entre Nairobi-Kampala-le Mont Ruwenzori pourquoi
l’Ouganda qui dit à tous ceux qui veulent le croire que les ADF-NALU
sont ses ennemis ne m’a pas encore arrêté ? Et pourquoi les Fardc qui
disent avoir anéantis les ADF-NALU du secteur Ruwenzori par les
Opérations Ruwenzori m’ont-ils laissé en vie et voyager du Mont
Ruwenzori jusqu'à mon maquis de Vurondo sans m’interpeller ? C’est
ridicule tout ça !

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BLO : Comment expliquez-vous ce mensonge persistant à votre sujet ?

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Lt.
C. AKULEMA : Je ne sais pas. Je reste un officier militaire congolais
en attente d’affectation. Peut-être que le fait que je sois le seul
officier de l’ex APC absent du pays, peut pousser certaines personnes
mal intentionnées de salir mon nom en m’attribuant des mouvements
rebelles sans tête ni queue ! Avant le lancement des Opérations
Ruwenzori, j’avais appris que certains BI des renseignements disaient
m’avoir vu à Kasindi, d’autres à Mutwanga, etc. Aujourd’hui si on
raconte m’avoir vu à Vurondo, peut-être qu’on veut attaquer Vurondo
aussi ? Vous  devez savoir que la conquête de Beni-Lubero a nécessité
l’anéantissement préalable des Mai-Mai d’abord, puis des militaires
congolais d’origine, des politiciens, des jeunes ayant l'âge de
combattre, etc. Pour le moment je suis le seul officier militaire de
Beni-Lubero qui n’est pas sous le contrôle de l’hiérarchie militaire
locale. Ce fait peut déranger ceux qui veulent anéantir Beni-Lubero
militairement !

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BLO
: Vous pensez donc qu’après Mwighalika, Mutwanga, et le secteur de
Beni-Mbau, Vurondo peut-être la cible des Opérations Militaires comme
celles qui ont provoqué des déplacements massifs des populations à Oïcha
?

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Lt. C. AKULEMA : C’est fort possible !

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BLO : Et pourquoi utiliserait-on votre nom pour attaquer Vurondo et dispercer sa population?

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Lt.C.
AKULEMA : Je ne sais pas ! Mais en politique tout est possible. Comme
la région de Beni-Lubero est très convoitée par les rwandais et les
ougandais qui ont toujours voulu la contrôler militairement et sans
succès, on peut utiliser mon nom pour justifier une opération militaire
de grande envergure pour occuper ma région natale tout en sachant bien
que je n’y suis pas. L’opération militaire serait ainsi un alibi pour
réprimer les civils de ma région natale en leur faisant que croire que
c’est un fils du coin qui en est la cause. J’ai lu sur le site de la
radio okapi que l’alibi utilisé pour attaquer les civils du secteur
Ruwenzori est qu’ils seraient des collabos des ADF-NALU. Comme cet alibi
ne peut pas passer à Vurondo, ancien fief des Mai-Mai, on ne peut
accuser que des Mai-Mai, des militaires comme moi ou alors les
politiciens du coin. Cela s’appelle victimisation des victimes. Qui veut
noyer son chien, l’accuse de rage !

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BLO
: Si vous êtes en Zambie, comment expliquez vous les rumeurs répandues
selon lesquelles des paysans de Vurondo qui vous connaissent bien à
partir des opérations que vous y meniez dans le temps contre les Mai-Mai
disent vous avoir vu dans la brousse de Vurondo ?

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Lt.
C. AKULEMA : Tout cela c’est du mensonge pur et simple. Il faudra que
ceux qui répandent ces folles rumeurs disent quel paysan m’a vu dans la
brousse de Vurondo ? A quel journaliste de Butembo ou à quel officier de
renseignement militaire ce paysan a rapporté la nouvelle de ma présence
? Si quelqu’un se donne la peine de remonter ces rumeurs jusqu'à leur
source, il verra que c’est un mensonge inventé sans preuves dans un
bureau de renseignement militaire. Déjà quand j’étais commandant
Bataillon de Butembo, mon chef hiérarchique Tshibangu m’accusait de tout
et de rien pour m’éjecter de Butembo que je protégeais contre le
RCD-GOMA et le CNDP ! On m’avait déjà accusé de collaborer avec les
ADF/NALU pour attaquer le sixième bataillon brassé commandé par un
rwandais et qui venait de forcer son entrée à Butembo en provenance de
Bunia. Après enquête, le Commandant Région Tango Fort avait trouvé que
c’était un mensonge cousu du fil blanc. Il ordonna au sixième bataillon
de retourner à Bunia.

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Une
autre fois mon chef hiérarchique m’avait accusé de refuser le brassage,
ce qui était faux car je suis allé au brassage avec toutes mes troupes.
C’est après coup que je m’étais rendu compte que le brassage était une
stratégie utilisée pour remplacer les militaires congolais de la région
par ceux du RCD-GOMA ou du CNDP ! Quand nous étions arrivés au brassage à
Rumangabo, les commandants rwandophones issus du RCD-GOMA ou du CNDP
n’étaient pas désarmés en entrant au camp comme nous. En outre, on leur
faisait monter directement de grade pour les soustraire à la discipline
militaire du camp de brassage. Après le brassage, tous les postes de
commandement étaient revenus aux rwandophones anciens du RCD-GOMA ou du
CNDP. Selon les quelques informations à ma possession, mes camarades
congolais qui ont finalement été affectés n’ont jamais retrouvé leurs
postes d’avant le brassage. Partout où ils sont, ils sont seconds aux
rwandophones s’ils ont la chance !

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BLO : Avez-vous gardé le contact avec l’hiérarchie militaire des Fardc ?

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Lt.
C : Je n’ai aucun contact avec les Fardc. Je tire les bribes
d’informations de votre site Beni-Lubero Online, de la radio okapi et de
quelques journaux de Kinshasa qui ont des sites internet.

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BLO : Quel est votre message aux beniluberois qui ont appris des rumeurs vous concernant ?

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Lt.C.
AKULEMA : A tous les beniluberois que j’ai défendus pendant ma carrière
militaire, je voudrais rappeler que je suis toujours un homme de paix
et que jamais je ne peux mettre leurs vies en danger en collaborant avec
des malfaiteurs. J’étais parti au brassage parce que j’avais cru à la
pacification du pays par une armée intégrée. Si vraiment d’après les
nouvelles que j’aies, l’armée intégrée tue les congolais à Beni-Lubero
c’est qu’il y a un sérieux problème dans l’armée mais aussi dans le
pays. Une telle armée n'est pas celle dans laquelle j’avais servi et
voudrais encore servir un jour. Si le problème persiste, il faut que les
beniluberois soient prudents, qu’ils fassent attention aux mensonges et
aux rumeurs pour vérifier l’information à la source, qu’ils résistent
aux calomnies qui risquent de les opposer les uns aux autres pour
permettre à l’ennemi d’arbitrer leurs différends et de régner sur eux,
qu’ils demandent aux autorités locales telles les maires de ville, les
bourgoumestres, les chefs des quartiers, les chefs coutumiers,
d’organiser la sécurité de la population avec le concours de la
population elle-même. 

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BLO : Est-ce qu’on peut savoir quand est-ce que vous retournerez au pays ?

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Lt. C. AKULEMA : Je retournerais au pays quand j’aurais ma nouvelle affectation que j’attends depuis mon brassage.

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BLO
: Lt. C. AKULEMA, merci ! Nous espérons que cet appel ne sera pas le
dernier et que vous pourrez aider nos lecteurs à comprendre la réalité
militaire de la région avant et après le brassage des armées.

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Lt. C. AKULEMA : C’est moi qui vous remercie pour avoir accepté mon appel. 

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Entrevue exclusive réalisée au téléphone par la rédaction de Beni-Lubero Online le dimanche 25 juillet 2010 !

 

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