11.08.10 Radio OKapi / Le Potentiel: Cinq questions à Roger Meece (*)

1. Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général des
Nations Unies en RDC, vous venez de prendre vos fonctions officielles à
la tête de la MONUSCO. Pouvons-nous connaître tout d’abord le sentiment
qui vous anime en ce moment ?

C’est un privilège d’avoir l’occasion de venir à ce poste de
responsabilité, à la tête d’une organisation importante qui a déjà fait
beaucoup de travail, non seulement la Mission de la MONUSCO, ou aussi
MONUC, mais toutes les autres agences des Nations Unies ensemble. Je
peux ajouter que c’est une joie et un plaisir réel personnel d’avoir
l’occasion de revenir encore au Congo. J’avais eu le privilège de
travailler ici déjà, et j’aime bien l’occasion, l’opportunité de revenir
encore, re-connaître le pays et le peuple congolais.

2. Et depuis votre arrivée à Kinshasa, vous avez eu beaucoup
de contacts. Vous avez aussi été reçu par le Président de la République,
Joseph Kabila, et même le Premier ministre Adolphe Muzito. Qu’est-ce
qui ressort de ces entretiens ?

J’ai fait des visites de courtoisie en commençant avec le
Chef de l’Etat, le Premier ministre, le ministre des Affaires Etrangères
et autres. Cela nous donne l’occasion d’abord pour moi de me
représenter dans mes nouvelles fonctions, mais aussi de discuter du
travail important qu’il nous reste à faire ensemble. Je suis très
conscient du travail, des progrès qu’on a déjà faits dans ce pays pour
arriver où nous sommes actuellement. Mais je suis sensible aussi au fait
qu’il existe encore beaucoup de problèmes, beaucoup de défis. Je
voudrais faire de mon mieux, avec l’Organisation — la MONUSCO, tout le
personnel onusien et de différentes agences— en travaillant en
partenariat actif avec les autorités. Et donc, avec le Chef de l’Etat,
avec les ministres et le Premier ministre, nous avons discuté de comment
nous pouvons faire pour résoudre les problèmes existants pour aller de
l’avant, pour construire le pays et pour arriver au stade de stabilité,
de réussite, de développement. Disons, la stabilisation, qui est une
partie de notre nom avec la MONUSCO, et qui est importante pour le
peuple congolais.

3. Justement, de la MONUC à la MONUSCO, la Mission
onusienne va se concentrer sur la stabilisation de la RDC. Avez-vous
déjà une idée des priorités auxquelles vous allez vous atteler au moment
où vous entamez l’an 1 de votre mandat ?

Bien entendu, la protection des civils reste toujours notre
première priorité. C’est reconnu par le Conseil de Sécurité dans la
nouvelle résolution. Il reste aussi plusieurs autres problèmes, y
compris d’arriver à une situation sécuritaire où la population civile
n’est plus menacée par des groupes armés. Mais à part ça, c’est
important, à mon avis, pour nous de travailler dans plusieurs directions
pour renforcer la capacité des institutions, pour améliorer les
conditions, le développement social et l’éducation. Donc, tout est lié.
C’est une partie intégrante de notre mission. Et je peux ajouter que
nous travaillerons ensemble, pas uniquement la MONUSCO, mais en
collaboration avec toutes les agences onusiennes ici et, comme j’ai dit
plus tôt, en collaboration avec les autorités pour adresser ces
questions. Bien entendu, dans l’immédiat, il y a deux autres priorités
aussi urgentes, la tenue des élections prévues pour l’année prochaine
ainsi qu’un projet de formation de la police — une demande qui nous a
été adressée par le gouvernement. Et nous travaillons à ce sujet aussi.

4. Vous avez évoqué l’organisation des élections pour
2011. L’apport de la MONUSCO sera sans doute sollicité. Et d’ailleurs,
une délégation de la MONUSCO a été reçue par le Bureau du Sénat pour
aborder ce sujet. Pouvez-vous rassurer les autorités congolaises que,
comme en 2006, la Mission onusienne va s’impliquer totalement pour la
réussite de ces élections, notamment sur le plan logistique ?

La tenue des élections crédibles, justes, transparentes, à mon
avis, c’est une étape, c’est un événement très important pour le pays.
Donc, certainement, nous avons l’intention de faire de notre mieux pour
soutenir ces élections, selon nos moyens— MONUSCO, PNUD en particulier.
C’est un sujet dont j’ai déjà discuté avec le Président, avec les autres
ministres aussi. Nous avons une équipe d’évaluation des besoins — je
crois sans doute que c’est la délégation à laquelle vous avez fait
référence — pour nous aider à concrétiser ce que nous pouvons faire, de
quoi nous avons besoin pour le faire, et de travailler en collaboration
avec la Commission électorale indépendante pour voir comment nous
pouvons ensemble réaliser des élections crédibles dans le contexte de la
Constitution, bien sûr.

5. Quel message pouvez-vous adresser au peuple congolais en ce moment ?

Je compte voyager à l’intérieur du pays le plus tôt possible pour
refaire la connaissance du pays, surtout des conditions actuelles. Mais
je suis venu avec une grande reconnaissance de ce qu’on a déjà fait, et
c’est déjà une route assez longue pour arriver à ce point. Mais je suis
très sensible aussi des défis, des problèmes qui existent, qui sont
importants. Je compte travailler en partenariat avec le gouvernement
pour résoudre ces problèmes, pour arriver au stade d’un pays qui donne,
qui améliore le bien-être du peuple congolais, qui le mérite… Je suis
convaincu que tout est possible, tout est faisable, et donc je suis venu
avec cette confiance, cet optimisme aussi.


 
 

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Potentiel

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.