05.10.06 Pierre Pay-Pay choisit la neutralité positive (LE JOURNAL)
Ceux qui le voyaient tomber dans les bras de Joseph Kabila sont nettement passés à côté de la plaque. Quand bien même l'on affirmerait que ces alliances qui se sont tissées de part et d'autres auraient été négociées au prix fort, il faut ne pas connaître l'ancien Gouverneur de la Banque centrale pour penser qu'il tomberait dans les bras du président sortant. Des appels lui ont été lancés dès le lendemain de la création de la CODECO, le priant de ne pas postuler à la Présidence de la République, afin de ne pas mettre en ballottage le Président Kabila.
En effet, qu'on le veuille ou pas, qu'on l'admette ou le renie, Pierre Pay-Pay était parmi les adversaires les plus redoutés du camp du président sortant. A sa naissance, la CODECO a bousculé la donne politique au point qu'une cour assidue a été enclenchée en direction du Président de cette plateforme. Mais l'ancien Ministre des Finances du Maréchal Mobutu clairement dit qu'il n'était pas preneur parce que l'offre ne l'intéressait nullement. Ce refus poli a été mal perçu par certains Kabilistes qui ont choisi la voie du dénigrement pour combattre Pay-Pay. Le débat démocratique s'est déplacé dangereusement sur le terrain des injures proférées par des individus, qui, sur le plan politique, n'ont rien apporté à l'élection du Président Joseph Kabila au premier tour. Au contraire, leurs écarts de langage déplacé et foncièrement intolérant ont desservi le Président Kabila au point de lui aliéner un pan important de l'électorat bascongolais et bandundois.
Homme de principe, Pierre Pay-Pay a levé l'option d'observer une neutralité positive face aux deux candidats. Technocrate émérite, le pays aura toujours besoin de son expertise là où il est.
Son échec à la présidentielle, encore est-il difficile d'accepter cette débâcle au regard de toutes les irrégularités qui ont émaillé le premier tour du scrutin présidentiel. Qu'à cela ne tienne. Au Parlement où il se trouve, Pierre Pay-Pay mettra, comme à ses habitudes, ses connaissances et capacités au service de la Nation.
Son cursus d'homme d'Etat lui permet, par rapport à ses actuelles responsabilités de servir le pays, sans nécessairement se compromettre dans des alliances qui ont tout l'air d'arnaque. Alliances contre nature, l'on ne cessera jamais de commenter là-dessus Car ce qui se passe au sein de la classe politique congolaise est d'une immoralité telle que seuls des hommes d'honneur se sont abstenus de conclure des alliances bâties sur du sable. Bien que plusieurs de ses lieutenants aient choisi l'un des deux camps, Pay-Pay a raisonné en homme d'honneur.
David Mukula Salay
LE JOURNAL