Interview avec le Réverend Père Pierre Lecuit07.09.10

"Interview
 


 

Prince Djungu:Bonjour Cher Père,
inutile de vous présenter . Tous ceux qui sont passés ou qui sont au collège
Boboto vous connaissent tant vous avez marqueé et marquez encore les
"collégiens" par votre sympathie à l'égard des élèves. Pouvez-vous malgré celà,
parlez de vous en quelques mots?

Père Lecuit: Ma prémière apparition au
Collège Boboto date de 1960 au moment où le Collège Elikya, Saint Joseph à
l'époque a été transferée a Collège Boboto. j' y ai vécu un an une année
mémorable avec des élèves qui sont devenus plus tard de très grande personnalité
dans la vie dont un abbé et un l'ancien PDG de la Snel et d'autres.Après mes
études en Angleterre, je suis rentré et j'ai enseigné pendant 9 ans au Collège
Boboto. A partir de là, je suis parti à l'Institut Salongo, tout en résident à
Boboto et j' avais beaucoup de contact avec des enseignants et des élèves. Après
celà, je suis parti à N'djili et au retour, en 1993, je suis rentré comme
délégué du Provincial pour l'éducation et j'ai résidé à Boboto jusqu'en 2004 et
là j'ai multiplié beaucoup de sortes de contacts, avec les professeurs, avec les
élèves dans toute sorte de réunion. En plus de cela, je suis actuellement
délégué provincial de l'éducation pour la Rdc et coordinateur des activités
pédagogiques pour toute l' Afrique.

Prince Djungu: Vous avez vu défilez
plusieurs promotions de collégiens durant toutes ces années:
– Y'a t-il une
comparaison que vous pouvez établir entre ces différentes promotions?
– Y a
t-il une promotion qui vous a le plus marqué que les autres?
– Y'a t-il un ou
des élèves qui vous ont marqué?

Père
Lecuit
: La grande différence entre les promotions anciennes et
actuelles, ce que la situation globale du pays ayant très fort déterioré, les
élèves me semblent beaucoup plus motivé à l'heure actuelle pour leurs études et
moins dépendants des ressources familiales et des ressources des parents et
leurs moyens de transport sont très difficles et beaucoup éprouvent de très
grosses difficultés et cela ajoute à leur motivation pour les
études.

L'année où je suis arrivé en 1993, la toute première promotion
évidemment, l'année 1993-1994, c'est l'année où les élèves se plaignaient de ne
plus avoir de fête du Collège et ils m'ont demandé comment on pouvait réaliser
quelque chose.Alors ils se se sont mis en route et on pris l'initiative des
Journées Culturelles. La plupart de ces élèves ont fini leurs études supérieures
mais il y a deux ans, leurs petits frères qui étaient encore au Collège avaient
assumé la responsabilté d'organiser la Journée Culturelle. Cette promotion 93-94
a été une promotion extraordinaire.

Tout le monde était frappé évidement
par un garçon dont je ne me rappelle plus le nom mais qu'on appellait Corréen
qui marchait 15 à 16 km par jour pour aller et revenir du Collège et qui était
d'une serviabilté extraordianire vis à vis des compagnons et qui et qui est
parvenu à obtenir des résultats extraodinaires aux examens d'Etat de la session
1998 si mes souvenirs sont bons avec 87%, premier laureat de la RDC. Pour le
moment il est au Canada, grace à la bourse lui octroyé par le Lions Club de
Kinshasa. Ce sont des images que tout le monde garde jusque maintenant. Il y
aussi un certain Esole de la même époque qui est maintenant professeur à
Cambridge qui lui était toujoirs un an à l'avance sur les programmes en
mathématique sur tous les autres élèves et les professeurs se demandaient
comment il faisait. Il y a aussi des personnes extraordinaires au point de vue
développement et dévouement et depuis au moins maintenant 6 ans, je travaille
très souvent avec des élèves pour la saisie des manuels scolaires des éditions
Loyola.

Prince
Djungu
: En dépit de toutes les crises et situations qu'a
traversé la Rdc, le Collège Boboto a sur, conserver un certain enseignement de
qualité. Quel en est le secret selon vous?

Père Lecuit: L'Enseignement de qualité a
toujours existé et continue. La question est de savoir si nos élèves sont
toujours assez motivés avec leurs études pour ne pas chercher la facilité après
le secondaire. C'est comme ça que beaucoup ou bien partent à l'étranger (Afrique
du Sud, Europe) ou vont dans des universités privées comme l'UPC, les Facultés
Catholiques. Et là, il me semble t-il, il y a un manque de motivation réelle
pour aller très loin dans l'esprit de la recherche scientifique et ça il
faudrait retrouver cet esprit dans le Collège.

Prince Djungu: Quelle est votre plus
grande fierté après toutes ces années passées dans le monde de
l'enseignement?

Père
Lecuit:
:Grande fierté? On est très heureux surtout de voir que
des jeunes en qui on a pu faire confiance, qu'on a pu former parce qu'ils
avaient ce désir de se laisser former, se sont formés par eux mêmes et ont
réalisé d'énormes progrès dans le monde scientifique. C'est ainsi que nous avons
plusieurs qui ont terminé des études en médecine, ingénieurs, informatique, et
qui sont très capables et très appreciés dans la societé. Beaucoup d'anciens de
Boboto sont utilisés soit dans la Monuc, soit dans les sociétés de
Communication.

Prince
Djungu
: Quel est votre plus grand regret?: Mon plus grand regret
est que le nombre de vocations sarcedotales a été très limité. Nous en avons eu
4 dans les dernières années grâce notamment à l'initiative du Père Alber de
Meester et des KIZITO qui encore un très grand impact et qui sont très bien
animés à l'heure actuelle par le professeur Mayi Ndombe mais nous pourrions
espérer un plus grand engagement dans les paroisses pour une vie consacrée au
devouement et pour le bien du pays et de L'Eglise.

Prince Djungu: Comment voyez-vous
l'avenir du pays? D'autant plus que personne n'ignore que la pluipart de ceux
qui terminent leurs études au Collège Boboto, espèrent, essaient et même
émigrent?

Père Lecuit: Je connais quand même
plusieurs anciens de Boboto qui sont notament en Belgique et qui revienent
regulièrement pour se renseigner et voir si les conditions sont requises pour
rentrer et enseigner soit à Louvanium soit ailleurs. Plusieurs travaillent dans
des entreprises et réalisent du très bon travail mais ils sont rares, beaucoup
émigrentune fois pour toutes et on entend plus jamais parlez d'eux, surtout aux
Usa et au Canada et même en Belgique. Il faut un minimum pour permettre aux
anciens de revenir pour transformer le pays: l'engagement dans la politique
n'est pas assez sérieux, quelques anciens sont dans la politique mais ce sont
des exceptions. par contre au niveau médical et juridique assez bien d'anciens
sont bien engagés, d'ailleurs la seule revue médiacle, scientifique est dirigé
par Mrs Musikwa, Tshamala et Otshudi, tous ancien de Boboto

Prince Djungu: Qu'en est-il du Collège
Boboto aujourd'hui?

Père
Lecuit:
: Le Collège garde toujours la même tradition avec la
même discipline, l'ordre, des exigences énormes pour les uniformes, avec des
surveillants qui ont une certaine réputation, je pense que l'atmosphère génerale
est très bonne et que le Collège peut continuer sur cette lancée. Depuis le Père
Kalubi est arrivé, le Collège a eu un esprit plus developé avec l'initiation à
l'informatique,l'internet, même si les élèves n'ont pas assez de temps pour se
perfectionner dans ces nouveaux outils, cependant le désir d'apprendre
demeure.

Prince Djungu
: Votre mot de la fin?

Père Lecuit: Rester fidèle à son idéal,
Fidèle Seray et si le Collège reste fidèle à la recherche de cette excellence du
meilleur et du service, le Collège peut continuer à progresser et avoir un très
grand rayonnement dans le pays

Prince Djungu: Merci

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