Pourquoi une réaction commune associant RDC & Rwanda? (Henri Kamande Nzuzi)
A quoi assiste-t-on aujourd'hui ? Un pays, la RDC,
principale victime expiatoire de la barbarie observée ces 15 dernières années
dans la sous-région des Grands Lacs, qui donne l'impression de vouloir "couvrir"
un des ses "bourreaux", le Rwanda. Ainsi lui ont emboîté le pas, d'autres pays
qui, eux aussi ont semé la mort et la désolation sur la terre de nos
ancêtres…
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Le Chef de l'Etat actuel de la RDC, Joseph Kabila avait
dénoncé en 2001, quelques mois à peine après son investiture, le comportement
cruel des Rwandais lors de la guerre de libération, précisant même qu'il
pressentait une guerre avec eux…Troublant, non ?
Aujourd'hui, ce même
Président semble frappé d'amnésie en caressant Paul Kagame dans le sens du poil.
Cela étant, il eût été périlleux pour Kabila de monter au créneau sur ce sujet
en dénonçant la responsabilité de son homolgue puisque la sienne est de toute
évidence indirectement engagée…
Dans l'un de mes commentaires sur le
sujet j'avais stigmatisé les "relais de complaisance", tant au sein de la
Communauté Internationale que de la Sous-région des Grands Lacs, dont bénéficie
le Président rwandais. Ce dernier, fort de son bon droit se paie même le luxe de
tancer le Secrétaire Général des Nations Unies…Un comble !
Le cynisme,
qui est de mise depuis bien longtemps dans les relations entre Etats, nous
amènent à deux questions :
1. Qu'est-ce le plus important : déterrer les
cadavres du passé ou promouvoir une paix durable entre les ennemis d'hier, la
RDC et le Rwanda ?
2. Désigner les coupables aujourd'hui ne
reviendrait-il pas à souffler sur les braises et à faire peser de nouvelles
menaces dans la sous-région ?
Inacceptable, n'est-ce pas ? Et pourtant
les pays africains ont toujours eu vocation à avaler des couleuvres qui leur ont
été imposées par l'Occident dans leur intérêt bien compris. Personne ne veut
prendre le risque de braquer Paul Kagame ni d'affaiblir Joseph Kabila au nom de
l'indispensable "prix à payer" pour la paix…
En définitive, ni
l'exigence de justice, ni le devoir de mémoire, ni le travail de deuil des
familles ne méritent considération car seule compte le respect de certains
équilibres politiques et géostratégiques justifiant cet insupportable déni de
réalité, celui de massacres et de violations massives des droits de l'Homme et
des règles de base du droit international humanitaire…
Le peuple
Congolais vient de subir la plus grande des humiliations : être insulté après
avoir été blessé…et il sait désormais quels sont les intérêts défendus par ses
dirigeants au pouvoir…