AU COMBAT POUR ENDIGUER LA MALNUTRITION EN RDC (R. Kayamba Ndona)

 C'est
pour cette raison que nous en appelons instamment à la conscience de ceux qui
sont à la charge de l’agriculture nationale de fournir des efforts intensifs
pour combattre la malnutrition, car la lutte contre l’insécurité alimentaire
constitue en même temps un moyen de lutte contre la pauvreté. Science sans
conscience n’est que ruine de l’âme disait
François
Rabelais.
Nous ajoutons, une politique sans conscience développementale n’est que
ruine de la population, en effet un État doué d’un
goût pour le développement ne doit jamais négliger l’alimentation de sa population
. Aussi,
sommes-nous là pour rappeler qu’il est indispensable
de renforcer le
fonctionnement du gouvernement et de favoriser la durabilité des actions à
entreprendre, en recourant à "l'approche PROJET" pour pallier la
faiblesse de la fonction publique en politique agricole.

 

La
République Démocratique
du Congo est économiquement faible, les
statistiques sur la malnutrition sont sombres, cela saute aux yeux. L’anémie
par carence de fer, les lésions cérébrales occasionnées par la carence en iode,
le retard de croissance des enfants par rapport à leur âge sont autant des
fléaux à relever. Le seul secteur capable qui puisse sortir honorablement la République Démocratique
du Congo de cette situation c’est l'agriculture. A elle seule, l’agriculture
est à mesure de mettre au travail des milliers de congolais, leur procurer un
revenu en touchant les couches les plus pauvres de la population.
L’agriculture est
donc un catalyseur du développement pour la République Démocratique
du Congo.

 

Pour parvenir au
développement-catalyseur, il faut des grandes infrastructures rurales qui
permettraient le désenclavement des zones rurales – la connexion avec les
villes. Ce sont ces infrastructures qui détermineront dans une large mesure les
coûts de commercialisation. C'est dans les routes de desserte agricole, les
grands axes routiers, les voies fluviales, les ponts et les bacs que doit aller
le gros des investissements. Suivra ensuite le développement de la masse
paysanne et de fait l’anéantissement de la malnutrition. Comment ?

La cause fondamentale de la malnutrition est la pauvreté
au niveau du foyer, de la communauté et de la nation. Cela a pour résultat l’absence d’accès à des
nécessités de base comme la nourriture, les services de santé, l’eau potable et
l’hygiène en milieux urbain et rural. Dans ces conditions, un couple
sous-alimenté et donc pauvre, mettra généralement au monde des enfants chétifs
et sous-alimentés. Ceux-ci risquent d’être affaiblis intellectuellement et
avoir une capacité productive et créatrice diminuée. En effet, un être mal
nourrit, dispose d’une énergie alimentaire réduite, car, la malnutrition
affaiblit l’individu face aux infections et rend compte du retard de croissance
staturale et pondérale chez l’enfant et l’adolescent. De surcroît, la
malnutrition hypothèque profondément l’avenir économique des sociétés, et donc
de la République
Démocratique du Congo.

 

La
République Démocratique
du Congo, riche de potentialités
agricoles très diverses puisque présentant des paysages très diverses, liés à
de très fortes variations altitudinales et pluviométriques, devrait pouvoir
nourrir sa population sans même qu’il soit question d’importations, car
celles-ci mettent en péril les producteurs nationaux et les consommateurs (par non écoulement ou
vente en prix dérisoire de produits locaux et qualité aléatoire des aliments
importes).

 

Si les causes de la malnutrition sont connues, il en va de
même pour ses solutions. Avoir accès à l’eau potable et bien manger tant pour
les parents que pour les enfants.

 

Manger est donc la préoccupation humaine. Chaque pays doit
être capable d’offrir à sa population, sur le long terme une quantité
suffisante d’aliments qualitativement variés, produits sur son sol par ses
propre citoyens.

 

Manger sainement ne peut provenir que d’une production
végétale saine et durable. Pour y arriver, il faut mettre en œuvre des projets
agricoles économiquement rentables et d’une exécution facile et souple, en
permettre un suivi éducatif et pratique au niveau de la population. Souscrire
aux populations la prise en main de la question de la malnutrition par la
production végétale.

 

Aborder ce problème préconise de faire d'abord de la
recherche agronomique en partenariat avec des centres de recherches, des
universités disposant d’une capacité de recherche appliquée minimale, avec des
essais en milieu paysan. Les engrais chimiques, très tributaires des coûts
d'importation et de transport, ne devant pas être prioritaires, sauf pour les
cultures industrielles et maraîchères. Le crédit agricole, et plus généralement les institutions de micro
financement, peut être un instrument principal pour l'amélioration de la
situation alimentaire dans le pays. Les
semences et plants améliorés doivent être les têtes des ponts de la réussite dans
le projet du développement et de la politique agricole.  

 

Pour cela, l’engagement actif des paysans ainsi qu’une volonté
politique au niveau national doivent être de mise. Le gouvernement Congolais
doit alors pour cela provoquer une prise de conscience généralisée des causes
profondes et des conséquences de la malnutrition ainsi que le moyen de la
vaincre : il doit dépenser davantage dans l’agriculture, la recherche et
la vulgarisation.  

La vulgarisation agricole constitue l'aval de la recherche
agronomique et doit devenir un puissant instrument pour la réduction de la
malnutrition. Mais il faut procéder par
étapes, surtout dans le cadre des projets de développement agricole. L’une
d’entre elle est la structuration du milieu rural à travers les structures
coopératives en général et l'augmentation du revenu paysan. On peut distinguer
deux composantes dans ces programmes :

1.)- l'intensification de la production des
cultures vivrières, par la fourniture de crédits de campagne gérés par les
projets (engrais et semences sélectionnées) et les services d'approvisionnement
et d'encadrement;

2.)-
les actions d’accompagnement : construction de magasins généraux pour la
régularisation des échanges et achats des produits vivriers, aménagement et
forages de points d’eau, esquisse d'un programme de motorisation avec l'achat
de tracteurs.

Des progrès doivent aussi être réalisés dans le domaine de
la transformation des produits agricoles. Les cultures céréalières, racinaires, tuberculeuses, légumières,
légumières vertes et fruitières, y compris les produits d’origine animales apportant
en quantités variables des éléments nutritifs appréciables, nécessaires pour la
croissance humaine, méritent plus d'attention. Les recherches appropriées dans le
développement du riz doivent être impérativement faites pour que la République Démocratique
du Congo s’auto suffit en matières grasses. La dynamique doit également aller en direction du blé, le renforçant
dans le milieu où il est déjà acclimaté et trouver d’autres sites adéquats dans
le pays. Les efforts d'appui à ces cultures devraient couvrir tout le pays et
être prolongés dans le temps,
 dans le cadre de
la lutte contre l'insécurité alimentaire.

 

Dr. Roger Kayamba NDONA / Vienne-Autriche

 

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