Pourquoi tout le pouvoir d'Etat est-il concentré, en République Démocratique du Congo, entre les mains du président de la république ? (B. O. Henri)
Ce
souci de cerner les « MECANISMES INVARIANTS SOUS-JACENTS », dans l'ordre ou le
désordre du monde tel que nous le vivons notamment au vu par exemple de la
dernière annonce de l'intégration des éléments du CNDP dans un gouvernement
provincial alors que cette formation politico-militaire n'a participé à aucune
élection, fut le souci d'un des mes maîtres, le très regretté Monsieur le
Professeur PILIPILI KAGABO Gérard, un historien zaïro-congolais dont les travaux
ont mis en exergue le rôle du troisième roi des Belges, Albert Ier, dans la
réflexion commencée par le Président WILSON, au niveau de la présidence des
États-Unis dans la période entre les guerres de 1914-1918 et 1939-1945, et qui
conduira à la création de l'alliance politico-militaire entre les Européens et
les États-Unis, l'O.T.A.N., après la guerre de 1939-1945.
C'est
en écoutant PILIPILI KAGABO, au cours des nombreuses conversations qu'il
m'accordait avec beaucoup de bienveillance, que j'ai compris que, par ses
recherches et réflexions sur les MECANISMES INVARIANTS SOUS-JACENTS dans les
relations entre – d'une part – les Européens et les États-Unis et – d'autre part
– les Africains subsahariens, un élément important est à retenir :
LA CAPACITE
A S'ORGANISER POUR FAIRE LA GUERRE est une donnée cruciale de l'organisation
des être humains en société politique ; même l'aptitude au commerce dépend des
instruments forgés dans les activités relatives à la guerre.
Vous
aurez, par exemple, remarqué que, dans les traditions européennes, le statut de
l'homme libre (contrairement à celui de l'homme réduit à la servilité) est de
porter une arme (épée, revolver) et de se déplacer à cheval. La tradition
japonaise, elle aussi, présente cet INVARIANT SOUS-JACENT et, constatant cela,
on ne s'étonne pas que, durant plusieurs siècles, les Japonais ont interdit leur
pays aux Européens et, quand ils furent contraints de l'ouvrir sur injonction
d'un États-Unis, le Commodore PERRY, ils s'empressèrent d'assimiler les sciences
et technologies d'Europe en reconvertissant leurs samouraïs en scientifiques,
industriels et militaires. Par exemple, le modèle d'organisation militaire de
la Prusse fut
adapté aux traditions militaires nippones. Autre exemple : les japonais
recherchèrent dans leurs propres langues et philosophies la meilleure façon de
désigner le concept que la langue française énonce par le mot : « énergie ».
Cela étant, on pose la question : qu'avons-nous fait de similaire, nous les
Africains subsahariens et particulièrement les Zaïro-Congolais, pour transcrire
dans nos langues, nos philosophies et pratiques ce que nous avons découvert dans
la confrontation avec l'Occident ? Je pose la question ! Donc, l'aptitude à se
préparer à la guerre, à se mobiliser pour la guerre et à la conduire à outrance
est un INVARIANT SOUS-JACENT à ne pas négliger quand on veut comprendre les
relations entre les peuples.
Pour
comprendre en quoi nos sociétés humaines de la Cuvette Centrale
Africaine, principalement au Congo-Zaïre, sont en décalage par rapport à la
société japonaise et par rapport à celles d'ascendance européenne, considérerons
par exemple le statut de prestige et de pouvoir que, chez nous, on accorde à une
dame qui est la grande sœur de votre papa. Cette dame est désignée, en lingala,
par les mots TATA MWASI. Or, un tel statut est étudié par les anthropologues
occidentaux comme s'il n'existait pas dans la hiérarchisation des rapports de
forces entre les êtres humains. Voici ce qu'on en dit FINE Agnès commentant le
livre de HERITIER Françoise, MASCULIN, FEMININ – LA PENSEE DE LA DIFFERENCE. (éditions
Odile Jacob, 1996) en page http://clio.revues.org/index326.html. : « En
explorant les différentes possibilités logiques et celles qui ont été réellement
observées dans les sociétés humaines, Françoise Héritier fait une découverte :
sans doute parce qu'en tant que femme, elle n'admet pas a priori l'idée de la
symétrie entre les sexes, elle met en évidence un fait resté jusque là inaperçu,
l'asymétrie dans le rapport entre germains de sexe différent. Le rapport
frère/sœur est différent du rapport sœur/frère. Elle s'aperçoit en effet que SUR
LES SIX COMBINAISONS LOGIQUES POSSIBLES, UNE SEULE MANQUE DANS LES SOCIETES
HUMAINES OBSERVEES : celle dans laquelle LE RAPPORT AINE-CADET DANS
LA FRATRIE
CONCERNERAIT LA
SŒUR (AINEE) A L'ÉGARD DE SON FRERE (CADET). " ON NE TROUVE
AUCUN SYSTEME DE PARENTE qui, dans sa logique interne, dans le détail de ses
règles d'engendrement, de ses dérivations, aboutirait à ce qu'on puisse établir
qu'un rapport qui va des femmes aux hommes, des sœurs aux frères, serait
traduisible dans un rapport OU LES FEMMES SERAIENT AINEES ET OU ELLES
APPARTIENDRAIENT A LA GENERATION SUPERIEURE ». Il y a là, à mes yeux,
une découverte majeure, un peu accablante, celle de l'universalité de ce que
l'auteur appelle « la valence différentielle » des sexes ».
Par cet
exemple, nous saisissons le décalage, entre Européens et Africains subsahariens
de la Cuvette
centrale africaine, au sujet des schémas de structuration des rapports de
pouvoir et de prestige tant dans la société qu'au sein des familles.
On
découvrira d'autres éléments pour une telle compréhension des nuances dans les
rapports de pouvoir lorsque, surtout nous les Zaïro-Congolais, nous nous
attacherons à étudier les mécanismes par lesquels il a fallu arriver à la fin du
XIXème siècle et au début du XXème pour que la partie subsaharienne du continent
africain soit un des derniers espaces de notre planète où les Européens
tentèrent, à l'ère moderne, des colonisations d'exploitation et de peuplement
alors que, dès le XVIIème siècle, ils étaient partis dominer et exterminer des
populations occupant, avant eux, des espaces sur les continents américains,
asiatiques. Au moment où ils intensifiaient lesdites colonisations, alors que
des Hollandais étaient déjà installés dans la corne de l'Afrique (qui deviendra
le pays de la nation arc-en-ciel de MANDELA), les Britanniques et les Français
exterminaient des occupants de la Nouvelle Calédonie, de la Nouvelle Zélande
et de l'Australie sur le modèle de l'extermination des populations amérindiennes
par les Espagnols et les Britanniques dans les espaces qui donneront les actuels
pays d'Amérique latine (dont la langue est l'espagnol) et surtout d'Amérique du
Nord (dont la principale langue est l'anglo-américain). Quand on pense que, pour
bâtir leur nation, les États-Unis ont eu des comportements encore plus
condamnables que les Hollandais et les Britanniques en Afrique du Sud, on se
demande vraiment par quelle prétention ces gens-là osent donner des leçons à qui
que ce soit en matière des droits de l'Homme ; ou, plutôt, on se dit que la
violence et le mépris de l'Humanité sont à ce point consubstantielle à la
création des U.S.A. qu'il ne faut pas s'étonner de voir les dirigeants de cet
État être capables d'instrumentaliser et de tirer avantage de la violence telle
qu'elle se déchaîne chez nous dans le prolongement des tueries inter-rwandaises.
Nombreux,
parmi mes compatriotes, disent que ce qui le désole, s'agissant de la
comparaison entre le reste du monde et les Africains subsahariens
(particulièrement les Zaïro-Congolais), c'est ce décalage entre ce qui pourrait
ou devrait être apporté en bien à nos populations, d'une part, et, d'autre part,
les explications que certains avancent pour justifier nos échecs par rapport au
bienfait à apporter à nos populations. Resterons-nous les éternels assistés au
sein de l'Humanité ?
Pourquoi
les choses en sont-elles ainsi ?
Telle
est la question que nous ne devons jamais cesser de nous poser jusqu'à ce que
nous ayons transformé le monde en cet aspect des rapports entre les peuples.
Outre
ladite question, nous nous demandons comment organiser l'Etat pour garantir le
respect de la vie et de la dignité humaines alors que nos juristes ne nous
entretiennent pas suffisamment des principes et règles censés organiser et
humaniser la lutte pour le pouvoir d'Etat.
C'est
l'habitude de la facilité intellectuelle parmi les nombreux lettrés
zaïro-congolais qui conduit à ce que nulle part on ne fait œuvre de recensement
et d'analyse systématiques des volontés et expectatives des populations et des
individus pour les traduire en principes et règles de droit afin d'apprécier au
mieux la légitimité des actes de gouvernement, des actes de législation et des
actes juridictionnels et de police.
Une
grave erreur commise chez nous, c'est par exemple, l'habitude de désigner les
injonctions du président de la république par des mots du genre : sur décision
de la haute hiérarchie, et cela se fait comme si ledit président décidait en
fonction de son bon vouloir ou de son propre discernement alors qu'il n'est pas
censé prendre des décisions personnelles orientant sa propre vie ou celles des
fonctionnaires et politiques lui ayant fait allégeance. Ses décisions d'homme
d'Etat influencent le sort de nombreuses populations et la vie quotidienne de
gens pour qui la personne du Président de la République n'existe pas
en dehors des institutions. Sa volonté est présentée comme ayant, par elle-même,
force de loi pour toute la population alors que, souvent, elle n'est coulée que
dans une lettre d'un de ses collaborateurs et MEME PAS formalisée dans un texte
de loi ou de règlement. On accepte cela. Et, ensuite, on s'en plaint quand il y
a violence ou corruption flagrantes. Il faut cesser cette façon de se complaire
en lamentations de pleureuses émotives comme dans nombreux sites Internet,
consacrés au Congo-Zaïre, où nos compatriotes s'infantilisent eux-mêmes.
Quand
j'étais à l'université, certains de mes compatriotes, condisciples apprentis
juristes, disaient qu'ils faisaient des études de droit pour réussir des examens
de droit en Belgique afin d'être recrutés et bien rémunérés au Congo-Zaïre alors
qu'un professeur, historien et anthropologue spécialiste de l'histoire du droit
coutumier en Europe et en Afrique, recommandait que nous comprenions les
principes juridiques sans nous attacher, comme des perroquets, à lettre du droit
belge qu'on nous enseignait.
C'est
l'insuffisance de la réflexion sur les principes juridiques, organisateurs de
l'Etat et de la société, qui est une des causes du fait qu'on se contente de
critiquer, même à juste titre, aujourd'hui le jeune Président KABILA et hier ses
prédécesseurs, le M'zee KABILA et le Guide MOBUTU, alors que ces trois
Présidents de la
République ont osé accepter la dérive dictatoriale inhérente au
présidentialisme que leur prédécesseur, Monsieur le Président NKASA MVUBU, n'osa
que très timidement et très maladroitement face à Monsieur LUMUMBA, Premier
Ministre d'alors.
On sait
que le pouvoir d'Etat se partage dans la connivence, comme dans le Collège des
Commissaires Généraux créé par MOBUTU et ses maîtres occidentaux afin de
torpiller les espoirs de notre Indépendance ; ou encore comme parmi les caciques
du F.P.R. au Rwanda : pendant qu'ils organisent des crimes contre l'Humanité
chez nous par des violations des droits humains fondamentaux et des violations
du droit de la guerre, ils jouent à la bonne gouvernance chez eux, bonne
gouvernance qu'ils mettent en publicité par des images et des articles de
journalistes sur commande.
On sait
aussi que, si on ne veut pas du partage du pouvoir d'Etat dans la connivence
immorale du Collège des Commissaires Généraux ou des caciques du F.P.R.
rwandais, il faut alors organiser le partage du pouvoir d'Etat dans le respect
des principes et des règles établis. Mais il ne suffit pas d'établir des
principes et des règles, encore faut-il les expliquer au gré des circonstances.
C'est
l'insuffisance de ce travail d'explication qui facilite actuellement chez nous
l'exercice du pouvoir d'Etat par la brutalité et par le fait accompli. Cette
insuffisance relève de la responsabilité fautive des juristes zaïro-congolais.
Il faut le dire !
Résultat
de ladite insuffisance de nos juristes : les brutalités contre les populations
s'accompagnent de l'emprise exclusive du Président de la République sur les
mécanismes d'ordonnancement des dépenses publiques, sur le corps des Inspecteurs
des Finances, sur la
Magistrature, etc.
Disant
cela, faut-il aussi signaler le contrôle étroit, voire le pilotage depuis
l'année 2009, par le F.M.I. sur la Banque Centrale du Congo pour constater que, outre
la tutelle de facto de AFRICOM sur
les F.A.RDC, il y a aussi tutelle de
facto des finances publiques de la RDC par les Etats qui font la loi au F.M.I. ?
S'étonnera-t-on,
alors, que les locataires de nos institutions se soucient de leur enrichissement
personnel et non de la bonne gouvernance en vue l'enrichissement de toute la
nation ?
S'étonnera-t-on,
que les débats au sujet de la constitutionnalité des initiatives de nos
autorités, comme la coopération militaire avec le Rwanda ou comme la
substitution des registres de la population et de la nationalité par les listes
d'enrôlement des électeurs, ne soient pas identifiées, d'abord par nos juristes
et ensuite par nos journalistes et faiseurs d'opinion publique, comme un fait
majeur de la CRISE
DE REGIME propre à la RDC ?
Ce fait
majeur étant : l'estompement de la dyarchie (Président + Premier Ministre) par
la confirmation de ce que les constitutionnalistes nomment : PRESIDENTIALISME
AFRICAIN, c'est-à-dire la concentration de tous les pouvoirs régaliens entre les
mains d'un seul homme dont la pérennité à la présidence dépend de son allégeance
à l'Occident.
On peut
regretter cette allégeance, ou s'en réjouir, mais telle est la réalité.
Tant
que cette allégeance envers l'Occident est garantie par le Président de
la
République, celui-ci est en retour soutenu, directement et de
l'extérieur, par l'Occident ou, indirectement, par l'ONU derrière lequel
l'occident dissimule ses hypocrisies comme, par exemple, celle de ne pas
incriminer ses propres entrepreneurs qui profitent des minerais ensanglantés du
sang de nos populations.
S'il
n'y a pas cette allégeance, le président sera en permanence dans le risque d'un
coup d'Etat ou d'une insurrection, même artificielle. On voit actuellement
comment un conflit de voisinage autour d'un étang piscicole a pu être interprété
en conflit interethnique et récupéré (ou dénaturé) en un de ces nombreux
épisodes de la CRISE
DE REGIME QUASI PERMANENTE QUE VIT LA R.D.C. depuis la cacophonie, en
1960, dans la dyarchie au sommet de l'Etat entre le Président de la République et le Premier
Ministre alors que, en province, naissaient des sécessions et des rebellions
artificielles. Comment interpréter les évènements, qui commencèrent à Dongo,
autrement que comme un avertissement à l'actuel Président de notre République
pour lui rappeler à qui il doit allégeance ?
Et
comment donc cette tradition d'allégeance a-t-elle commencée ? Pour répondre à
cette question, étudions et discutons entre nous de notre histoire car cette
tradition d'allégeance est antérieure à notre Indépendance.
Aujourd'hui,
on sait comment, à l'occasion du fameux discours de LUMUMBA le jour même de
notre Indépendance, naissait la connivence, autour de NKASA MVUBU contre
LUMUMBA, pour encourager l'œuvre destructrice de la République par des gens
comme MOBUTU et TSHOMBE, eux-mêmes instrumentés par Washington et Bruxelles sous
le prétexte de la guerre froide entre les pro-USA et les pro-URSS.
Dans la
contradiction doctrinaire internationale, entre ces deux camps, opposant
la LEGITIMITE
DEMOCRATIQUE, d'une part, et, d'autre part, la LEGITIMITE
ANTI-IMPERIALISTE, notre République a sombré. Depuis, elle
tente de se relever mais, régulièrement, arrive un coup de pied qui lui remet le
visage dans la boue alors même que d'autres conflits de légitimité
internationale ont remplacé celui opposant, dans la guerre froide, les pro-USA
aux pro-URSS.
La
LEGITIMITE ANTI-IMPERIALISTE, ou
la DOCTRINE
JDANOV, est ainsi nommée car expliquée pour la première fois le
22-09-1947 en Pologne lors de la conférence fondatrice du Kominform par Monsieur
JDANOV Andreï qui propose, en réaction à la doctrine Truman qui conduira à la
création de l'OTAN, un soutien et un contrôle politique et financier des
organisations et Etats communistes à travers la planète pour garantir leur
conformité à la définition par l'URSS de ses intérêts idéologiques et
géostratégiques. La
DOCTRINE JDANOV, en ses différentes moutures dont
la DOCTRINE
BREJNEV, fut surtout appliquée en Europe (en réaction à la
doctrine Truman) pour mater les velléités de démocratisation dans les pays
d'Europe centrale et la preuve de son échec, constatée par GORBATCHEV, fut
symbolisée par la fin du mur de Berlin. Dans le reste du monde, la doctrine
Jdanov consista surtout en soutien aux communistes chinois puis vietnamiens. En
en Afrique, il s'est surtout agi du soutien aux interventions cubaines auprès du
MPLA angolais tandis que, pour le Congo-Zaîre, nous devrions encore recevoir
l'enseignement de Monsieur GIZENGA Antoine pour savoir comment et pourquoi les
rebellions dites "lumumbistes ou mulelistes" n'ont pas reçu ou n'ont pas
exploité un soutien efficace de la part de l'URSS.
La
LÉGITIMITÉ DÉMOCRATIQUE ou
la DOCTRINE
TRUMAN, accommodée par la DOCTRINE HARMEL
prolongeant la guerre froide tout en encourageant un dialogue avec l'URSS et ses
satellites, justifie que soit pratiqué, en Afrique subsaharienne notamment, la
diplomatie militaire et financière du "containment" (endiguement) de l'influence
soviétique en offrant une aide états-unienne financière et militaire soit
directement soit par le biais de l'O.N.U.
C'est
cette instrumentalisation de l'O.N.U. qui explique comment MOBUTU, devenu
« coopérateur » de la
C.I.A., a pu tant accentuer que profiter de la cacophonie entre
NKASA MVUBU et LUMUMBA alors que l'opération ONU-C (C pour Congo), qui se
termina en 1964, avait suffisamment « contenu, endigué » notre pays sous le
prétexte du mandat du Conseil de Sécurité (Résolution 143) d'assurer le retrait
des forces belges et d'aider le gouvernement à rétablir l'ordre public en lui
fournissant une assistance technique. Tandis que l'ONU assurait le quadrillage
militaire du pays en dehors des zones d'insurrection, les militaires congolais
pro-occidentaux récupéraient (avec le soutien de mercenaires) le reste du pays
contre leurs collègues militaires associés aux rebelles.
Les
similitudes avec la période actuelle devrait nous aider à comprendre comment on
a fait croire en une guerre civile entre Zaïro-Congolais alors qu'il y a
déstabilisation de l'Etat pour maintenir notre caste politico-administrative
sous influence.
On nous
aurait, dans les années 1960, que ladite apparence de guerre civile visait le
maintien de ladite influence pro-USA, prônant la légitime démocratique, qu'il
aurait été possible de discuter avec nos amis occidentaux (surtout belges et
états-uniens) pour faire l'économie de la dictature subséquente de MOBUTU dont
le régime ne fut pas un modèle dont peuvent se vanter ceux qui furent les
promoteurs de la doctrine de la LEGITIMITE
DEMOCRATIQUE.
Quel
gâchis ! Tout ça parce que ces gens-là avaient peur du communisme soviétique.
Mon
souhait est que nous cessions de laisser les Européens et les Etats-uniens, nos
incontournables partenaires, nous détruire aujourd'hui, avec la complicité de
certains d'entre nous, car, pour moi, il est inutile de venir, dans cinquante
ans, nous exprimer des excuses ou des regrets même avec indemnisation
En
effet, aujourd'hui, on entend parfois certains anciens diplomates belges comme
Monsieur le baron NOTHOMB Patrick, neveu de l'ancien ministre Charles-Ferdinand
NOTHOMB et papa de l'écrivain Amélie NOTHOMB, qui, dans une entretien à la radio
francophone publique belge avait difficilement, sur base d'une comparaison entre
ce que fut LUMUMBA et ce que deviendra MOBUTU, tenté d'expliquer en quoi le
complexe politico-financier de l'establishment francophone belge avait eu tort,
en 1960, de ne pas faire l'effort de se mettre au diapason de LUMUMBA et
d'expliquer à Washington en quoi LUMUMBA n'était pas foncièrement inamical à
l'Occident.
On ne
peut que recommander aux personnes intéressées de s'adresser à la RTBF pour écouter en podcast
(si c'est possible) l'entretien qu'y fit Monsieur NOTHOMB Patrick lors de la
publication de son livre « INTOLERANCE ZERO, 42 ANS DE CARRIERE DIPLOMATIQUE »
(éditions Racine, Bruxelles, 2004). Il a aussi écrit un autre livre : « DANS
STANLEYVILLE » (éditions Duculot, 1993-1994)