Le spectre de la candidature unique (Guy De Boeck)

La source n’est guère limpide

 

Il n’est pas rare que des idées
ou des dénominations dans des domaines aussi divers que les arts et la
politique, soient au départ émises par les adversaires d’un mouvement, avant
d’être reprises et revendiquées par lui.
Les « anarchistes » en politique et les « fauves » en
peinture en sont d’illustres exemples.

 

Il n’est toutefois pas
indifférent de remarquer que la suggestion de la « candidature
unique » est, au départ, contenue « en creux » dans les médias
occidentaux. On y lit en effet très régulièrement des titres qui donnent à eu
près ceci : « Au Bonobongo
occidental, le président Fulani Mafutamingi l’emporte contre une opposition
divisée
 ». (Variante possible ; l’opposition peut être
« désunie », « fragmentée », « atomisée » ou même
« en lambeaux »). Peu importe. Ce que cela donne à comprendre c’est
que, dans ce pays, l’alternance démocratique ne se produira pas, par la faute
de l’opposition qui n’a pas su s’unir. Bref, ces crétins n’ont pas volé leur
défaite.

Et dans la foulée, on exonère de
toute responsabilité éventuelle à la fois l’Occident, qui pourrait bien avoir
tiré quelques ficelles en coulisse, et le président « sortant et
reconduit ». Cela dispense même, si ledit homme politique n’a pas les
sympathies du journal, d’éventuellement attribuer son succès à ses qualités ou
à sa politique !

 

Toutefois, cette façon de
présenter les choses contient aussi, implicitement, l’idée que, l’union faisant
la force, un mouvement populaire uni serait invincible. (Je dis populaire parce
que, dans un système de démocratie électorale, c’est le nombre qui fait la loi.
Cela ne préjuge nullement de son idéologie).

Et cela renvoie aux grands
affrontements Gauche/Droite qui ont animé la politique dans la deuxième moitié
du XX° siècle, un peu partout et notamment en France. (Or, la Constitution de la V° République a été « copiée »
un peu partout en Afrique, même en dehors de l’ex Empire colonial français). Et
il y a là, en apparence, une remarquable illustration de réussite avec la
victoire de la Gauche
aux élections de 1981. Celle-ci mérite donc qu’on l’examine.

 

France 69, 74, 81

 

Après Mai 1968, l’on se retrouve
en 1969 avec une gauche éclatée. L’élection n’est pas prévue à cette date. La
gauche retombe au fond du trou ; le ticket était apparemment brillant,
Defferre/Mendès, mais obtient 5 % des voix. Rocard fait 3 %, la LCR encore moins… La gauche
est complètement hors jeu. L’élection se passe entre la droite et la droite.
Pour ce qui concerne la gauche, la défaite, l’échec, le recul sont notables. Il
faut tout recommencer.

Il y a alors prise de conscience
de la nécessité d’une force politique socialiste et démocrate pour affronter
les échéances à venir. Après de multiples négociations, le congrès d’Épinay
permet une telle innovation.

En juin 1971, la constitution du
Parti Socialiste, débouche sur une dynamique unioniste (programme commun en
1972) qui se traduit lors de l’élection présidentielle de 1974. François
Mitterrand est à nouveau candidat de l’union. Les conditions de la campagne ont
évolué : de l’artisanat dans deux ou trois bureaux de la rue du Louvre, il y a
une véritable organisation avec bureaux à la Tour Montparnasse,
bureaux spécialisés, compartimentés (international, économie, politique, etc.)
en 1974. Des représentants sont présents dans tous les départements. Le fait
notable est, d’une part, cette professionnalisation de l’organisation, d’autre
part, la personnalisation de la campagne. François Mitterrand, premier
secrétaire, parvient dans les meetings à rassembler des foules considérables en
étant aussi le centre de la campagne télévisée. Le candidat s’est adapté aux médias,
alors que le cadre audiovisuel est plus souple (possibilité d’un intervieweur, plusieurs
caméras). La campagne d’alors est puissante. Elle aboutit certes à un échec,
mais à 300 000 voix près. Ce second échec est donc encourageant ; le lendemain,
il déclare : « la prochaine fois sera la bonne ».

En 1977, la progression du PS est
certaine lors des municipales avec pour ligne de mire 1981. Pour autant, le
leadership de François Mitterrand est contesté, notamment par Michel Rocard. Le
congrès de Metz de 1979 crée une condition conflictuelle, finalement dépassée.

En 1981, les conditions de la
campagne sont industrielles ! Mais il n’y a plus de candidature unique de la
gauche, puisqu’il y a un candidat communiste.

François Mitterrand marque des
points. La campagne permet de montrer outre la personnalité du candidat, la
vitalité politique du parti et de ses équipes. Les conditions sont favorables,
les grands meetings le laissent présager. Les instituts de sondage dans les
derniers jours confirment le sentiment. La gauche l’emporte le 10 mai 1981,
date historique.

 

La réalité est quelque peu moins
linéaire que ce schéma. Par exemple, il faut remarquer que le « Programme
commun de gouvernement » de 1972 – qui fut un assez beau succès de
librairie, mais ne servit jamais à gouverner – avait été élaboré en vue
d’autres élections, législatives celle-là. L’élection résidentielle de 74 fut
consécutives au décès de Georges Pompidou La campagne de 74 fut donc peut-être
techniquement mieux outillée, mais elle fut aussi politiquement improvisée.
D’autre part, la victoire finale de 81 de fut pas une victoire d’union, puisque
Mitterrand se présenta sous les seules couleurs du PS. Mais il y eut à partir
de 72 une dynamique unitaire, se manifestant notamment par des reports
systématiques de voix au second tour pour le candidat de gauche le mieux placé,
qui devinrent comme un réflexe, même si le report se produisit toujours mieux
et plus facilement lorsqu’il se faisait du PC vers le PS que dans le sens
inverse.

La « victoire historique de
81 » ne fut donc pas la victoire d’une unité tactique conçue pour une
élection par des techniciens de campagne. Elle résulta, au moment où la Droite était usée par le
pouvoir et où le PS poussait les concessions à la politique bourgeoise
suffisamment loin pour « vendre » Mitterrand comme une savonnette
avec sa fameuse campagne de « La Force Tranquille », avant
tout d’une dynamique unitaire au niveau du programme, poursuivie à la base
au-delà même des volontés des appareils.

 

Agir ainsi demande donc une
culture politique où le programme a au moins autant, sinon plus d’importance
que les personnes, et où les partis ont, entre les échéances électorales, une
continuité d’action et de réflexion. Continuité qui peut être longue (neuf ans
dans notre exemple) et dépasser la durée d’une échéance électorale. C’est à peu
près le contraire absolu des partis africains, qui sont fondamentalement des
machines électorales temporaires au service d’individus, et généralement voués
à des raisonnements à très court terme.

 

Effets mécaniques

 

A côté du spectre de la
candidature unitaire, un autre ectoplasme semble visiter fréquemment les rêves
des leaders africains et c’est celui de la victoire au premier tour. On semble
ne pas se rendre compte que c’est là un exploit fort difficile. Même De Gaulle,
pour qui la constitution de la V°
RF était pourtant faite « sur mesure » n’y réussit pas toujours.

La plupart des élections
africaines sont marquées par une prépondérance excessive du pouvoir, même quand
celui-ci ne mérite pas des adjectifs infâmants comme « fort » ou
« dictatorial ». On ne se prive pas d’user des avantages que procure
le monopole sur une chaîne de télévision ou de radio, d’user des programmes
d’information à des fins de propagande, de démarrer , mine de rien ou
ouvertement, la campagne électorale avant la date légale, d’entraver
l’opposition dans ses velléités pour faire de même, d’user des pouvoirs de
tracasserie ou des finances de l’état. Cette prépondérance du pouvoir en place
est une réalité universelle mais on en use et en abuse en Afrique avec un
sans-gêne rare qui donne à ce phénomène des proportions inusitées ailleurs.

La compétition entre pouvoir et
opposition y prend donc couramment les allures d’une course entre une
motocyclette et un vélo, ou d’un marathon que le pouvoir courrait les mains
libres et l’opposition avec un lourd sac à dos. Et il est assez naturel que, le
pouvoir ne se gênant pas, l’opposition cherche à lui rendre si possible la
monnaie de sa pièce. (Cela pourrait expliquer certains faits que les journaux
classent habituellement dans les « manifestations de
tribalisme » : « Tu
emploies tes flics pour m’empêcher de parler dans « ta »
capitale ? OK. Moi, j’emploie les costauds de mon village pour rosser les
orateurs de ton parti s’ils essaient de se pointer dans « ma »
province
 ».

 

Le président[1]
sortant espère à peu près toujours passer au premier tour à la faveur de son
énorme prépondérance médiatique (même si, dans ses discours, il parlera plutôt
de son espoir de voir le peuple reconnaître « ses efforts et sa bonne gestion »), espérant que ses gros
moyens lui permettront, à la faveur d’un « matraquage publicitaire »
de franchir la barre des 50%. Le plus souvent, ses espoirs sont déçus.

Comme je l’ai dit, les victoires
au premier tour sont très rares. Et, statistiquement, elles concernent pour
ainsi dire toutes des reconductions de présidents sortants. Compter sur une
victoire de l’opposition au premier tour tient de l’utopie, pour ne pas dire
que c’est une idée folle. Malgré quoi, elle revient toujours avec la régularité
d’un pendule.

 

Or, pour obtenir le premier
résultat auquel il faut viser : empêcher le pouvoir de se faire reconduire
dès le premier tour, les candidatures multiples peuvent être plus efficaces que
la candidature unique. La preuve en est que les victoires au premier tour sont
si rares.

 

En fait, le système « à deux
tours » entraîne pratiquement toujours un second « round »
opposant le président sortant à l’opposant le mieux placé. Celui-ci devrait
donc devenir ipso facto une sorte de
« candidat unique de l’opposition ».
Un exemple grandeur nature peut être trouvé dans les élections RD-Congolaises
de 2006 où, au second tour, Jean-Pierre Bemba devint pour ainsi dire le
candidat du « Tout sauf Kabila ».
C’est d’ailleurs ce qui a amené la victoire de la gauche française en
1981 : le report systématique en faveur du candidat de gauche. Mais,
plutôt que de laisser la sélection s’opérer ainsi, en Afrique chaque échéance
électorale ramène le spectre de la « candidature unique ».

Il est possible qu’il y ait
là-dedans une part d’émulation. Quand votre adversaire dit « Je passerai
au premier tour », votre réaction naturelle, dans la chaleur de la lutte
est de l’imiter et de répondre « Et ta sœur ? C’est moi qui passerai ».

Il y a aussi le fait que des
victoires du type « Mitterrand 81 » supposent une dynamique unitaire
au sein des partis de l’opposition, qui n’est guère réalisable en Afrique… en
l’absence de partis dignes de ce nom. En 1981, la gauche française a récolté
les fruits de presque dix ans de dynamique unitaire. Dans un tel contexte, le
report des voix est réalisable. Il devient beaucoup plus aléatoire si l’on doit
demander aux électeurs un virage important, pour ne pas dire une volte-face, et
de considérer dorénavant comme un « ami » le candidat que a veille
encore on classait dans la catégorie des plus inquiétantes crapules. Des
accords tactiques entre états-majors de campagne peuvent se conclure en
quelques heures ; une dynamique unitaire à la base demande des années.

Mais il y a aussi le fait que ces
gens que l’on voit se sourire et se serrer la main pour parler de
« l’union sacrée des opposants » ont le plus souvent en tête les
pires soupçons quant aux véritables intentions du gars à qui ils en serrent si cordialement
cinq. En fait, en disant « Bonjour,
mon frère
 », ils pensent souvent « Tu vendrais ta mère pour un plat de haricots ».

Entre le premier et le second
tour, il y a l’entre-deux-tours, période où se concluent des alliances qui
peuvent être étonnantes. Pour être clair et précis, elles sont étonnantes
politiquement, tout simplement parce que ce ne sont pas des alliances, mais des
achats. «  Je dirai à mes électeurs
de voter pour toi, si tu me donnes un ministère… Comment, le Tourisme ? Tu
me prends pour qui ? Je veux au moins les Finances… Oui, évidemment, si tu
les as déjà promises à un cousin de ta femme… Alors, écoute, je prends le
tourisme, mais il me faut aussi deux secrétaires d’Etat … J’ai moi-même un
emmerdeur de beau-frère…
» Sur qui, on ira, imperturbables, parler à la
presse d’accords conclus en commun dans l’intérêt de tous et basés sur une
estime mutuelle et sur une vision commune de l’avenir de la patrie…

Cela mène d’ailleurs tout droit à
une autre plaie de la politique africaine : les alliances conclues sur
base de considérations tactiques à court terme visant uniquement à passer
victorieusement une échéance électorale très proche servent d’accords de
législature ou de mandat, alors qu’il faudrait pour cela des accords
stratégiques à long terme reposant sur une proximité idéologique.

A titre d’exemple de ces étranges
alliances d’entre-deux-tours, citons, en RDC en 2006, le ralliement de l’Udemo
à Kabila, alors qu’un parti s’intitulant « mobutiste » était
naturellement plus proche de Bemba. Mais FJ Mobutu déteste cordialement son
beau-frère… Plus récemment, en Côte d’Ivoire, on voit mal ce qui a amené un
grand utilisateur de « l’ivoirité » comme Konan Bédié à soutenir
Ouattara… Tout ceci – et on pourrait en trouver des exemples à l’infini – alors
que rien ne force un candidat éliminé au premier tour à donner des consignes de
vote. Il peut fort bien conseiller à ses partisans de s’abstenir, ou les
laisser totalement libres.

 

Dans ces conditions, il est
compréhensible qu’on ne se fie guère aux accords conclus durant
l’entre-deux-tours, compte tenu de la place prépondérante qu’y occupe le
marchandage des prébendes. Il est étonnant par contre que ces mêmes
marchandages, qui sont tout de même la preuve d’une conscience… disons poliment
« élastique », n’aient pas mené à s’abstenir de tout accord
généralement quelconque !

 

Candidature unique et conception du pouvoir

 

Le programme politique d'une
candidature unique serait fatalement "le
pouvoir actuel doit partir
". Mais rien ne garantit que l'alternance
produira de meilleurs fruits.

 

L'idée même que le pouvoir se bat
contre l'opposition, montre le jeu politique uniquement, comme passerelle vers
le pouvoir. "Pouvoir" étant entendu dans sa compréhension
autocratique Pouvoir dont il ne semble plus nécessaire de justifier ce qu'on va
en faire (sauf à sortir des poncifs, du genre "je vais améliorer le niveau de vie des populations" ou la
"politique des grandes ambitions",
dont on se gardera de dire ce qu'il y a dedans avant l'élection..).

C'est là le piège de la candidature
unique, politiquement parlant. C'est qu'il s'en suive une alternance de
personnes, mais pas une alternance de systèmes. Quitte à se faire torturer,
autant se faire torturer par le bourreau dont on connaît les sévices, non?

En fait, l’alternance n’en est
pas une. On ne l’envisage ce comme une alternance entre différentes factions de
la bourgeoisie, allant l’une après l’autre à la soupe et se bousculant un peu
parce qu’il y en a qui sont impatients ou veulent manger chaud. Mais il n’y
aura nulle alternance, la bourgeoisie demeurant éternellement au pouvoir
derrière l’alternance de ses représentants. Ceux-ci, personnellement, seront
plus ou moins dictateurs, mais dans son ensemble, le régime restera la
dictature d’une classe.

 

La seule véritable alternance
serait celle qui arracherait le pouvoir à la bourgeoisie pour le remettre au
peuple (étant entendu que dans celui-ci il y aurait aussi la meilleure partie
de la bourgeoisie, celle qui accepterait, selon l’expression d’Amilcar Cabral
de « se suicider en tant que classe »). Et il est évident que cela ne
pourrait se faire au sein d’alliances larges, comme celles auxquelles mène la
« candidature unique ».

 

Piège politique de la candidature unique

 

Dans toutes les dictatures
(qu’elles soient personnelles ou de classe), s'il est vrai que les dirigeants
sont cyniques, il n'en demeure pas moins qu'ils ne sont pas cons. En Afrique,
il existe une flopée de partis politiques. Tous ne sont pas de l'opposition.

 

En effet, on a tendance à penser
que soit un parti est au pouvoir, soit il est dans l'opposition. C'est là que
le piège se referme sur les naïfs, car il existe des partis qui ne sont pas au
pouvoir, et sont là justement pour saper l'opposition. Le genre de partis qui
soutient le parti au pouvoir, tout en restant côté de lui. Il y a en Afrique
des dizaines de partis politiques dont on ne sait pas à quoi ils servent. Ce
sont des opposants factices, créés pour donner une réplique "molle"
au pouvoir quand la vraie opposition durcit le ton. Ainsi, sauf si le parti au
pouvoir fait une grossière erreur, l'opposition ne devrait jamais avoir de
candidat unique, car voici le seul scénario plausible:

  1. l'opposition décide d'avoir un candidat unique
  2. les leaders doivent donc tenir entre eux des
    réunions plus ou moins discrètes, sinon secrètes. Mais, à ces réunions,
    ils auront du mal à rejeter la présence de l'opposition molle. S'ils la rejettent,
    on pourra toujours crier au tribalisme, ou à la division de
    "l'opposition"
  3. l'opposition molle ne joue que le rôle d'espion dans
    ces réunions, donnant ainsi une longueur d'avance au parti au pouvoir
  4. si jamais, ils parvenaient néanmoins à arriver à un
    consensus, les leaders de l'opposition molle se désolidariseraient de
    cette candidature et annonceraient qu'ils feront cavaliers seuls. Aux yeux
    des populations, l'opposition apparaitra désunie, et le pouvoir pourra
    soit tricher, soit bénéficier des voix supplémentaires de l'opposition
    molle (contre un poste ministériel, un avantage matériel, etc..)

 

Mieux vaudrait donc oublier ce
genre de spectre…

 



[1] Je me borne, ici, à envisager le cas
des présidentielles. Le pouvoir africain est très « personnalisé »,
même quand il n’est pas, à proprement parler, « personnel ». Dans
bien des cas, on cumule présidentielles et législatives et ce sont les
premières qui focalisent l’attention et motivent les votes. Enfin,
techniquement, les présidentielles, qui par la force des choses sont toujours
des scrutins majoritaires dans une seule circonscription à la taille de tout le
pays, se prête beaucoup mieux à des comparaisons et à des propos généraux que
d’autres, où interviennent des facteurs comme le mode de scrutin
(proportionnel, majoritaire, de liste ou uninominal), le mode de répartition
des sièges, le découpage des circonscriptions, etc… toutes choses qui rendent
les comparaisons beaucoup plus malaisées.

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