20.12.10 Le Potentiel : Cinq questions à Banza Mukalayi
1. On sait que des incidents ont émaillé le passage, il y a quelques jours, de Vital Kamerhe à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Comment lUDCO, Union pour le développement du Congo, a-t-elle réagi à ces incidents ?
LUDCO juge ces incidents déplorables. Nous devons nous exprimer tout à fait librement tel que le veut le président de la République. Il faut éviter de céder aux provocations. La violence, doù quelle vienne et de quelque forme quelle soit, ne saurait servir la démocratie pour laquelle le chef de lEtat sest tant investi.
2. Selon ce qui se dit dans une certaine opinion, Vital Kamerhe devrait être candidat à la présidence de la République. Est-ce que cette perspective serait de nature à inquiéter lAMP qui est votre famille politique ?
Non. Car, en 2006, le président Joseph Kabila a fait face à près de trente-deux candidats dont trois étaient ses vice-présidents. Comme pour le Premier ministre Tshisekedi, la candidature du président honoraire de lAssemblée nationale prouve, si besoin en était encore, que notre démocratie vit. Mais, comme dans toute compétition, chacun se prépare, met en place des stratégies tenant compte de lévolution du contexte.
3. Que vous inspire la rentrée politique dEtienne Tshisekedi de lUDPS ?
Cest une bonne chose. Cela contribue à vivifier la démocratie. Cela prouve que notre démocratie avance. Au plan strictement humain, on ne peut être mécontent de voir un de ses aînés recouvrer la santé, même si on est dans des camps opposés. Ladversité politique, ce nest pas de linimitié.
4. On sait que, dans son homélie du 5 décembre 2010, le Cardinal Monsengwo avait déclaré en substance ceci : « Un pouvoir qui nest pas au service du bien commun est un pouvoir inutile ». Comment considérez-vous cette affirmation ? Est-ce une critique contre la Majorité présidentielle ?
Je salue avant tout lélévation de Mgr Monsengwo en qualité de Cardinal. Son homélie ne visait pas principalement la Majorité. Il a énoncé un principe noble de toute république. Tout pouvoir doit être au service du bien commun. Cest une vérité éternelle.
5. Au regard du bilan de quatre ans dexercice du pouvoir, souscrivez-vous à lappréciation du chef de lEtat selon laquelle le pays va mieux quhier ? Peut-on alors dire que tout ce que dit lOpposition est dénué de sens ?
Je crois que tout nest pas allé au même rythme partout. Il y a des secteurs qui se sont notamment améliorés ; dautres sont en cours, dautres encore exigent plus dattention. Quant au second volet de votre question, ma réponse se résume en quelques mots : je ne dirai pas que tout va bien comme dans le meilleur des mondes. Certes, il y a des erreurs quil nous faut corriger, des situations quil nous faut améliorer, en dehors de toute arrogance. Je conseillerai à lOpposition de 2010 dêtre, elle aussi, moins arrogante, car lenjeu ne se limite pas seulement à ce que jappellerai « ôte-toi de là que je my mette », mais cela consiste à rechercher de voies et moyens de sortir notre peuple de la pauvreté. La vision manichéenne qui consiste à voir des diables dun côté et des saints de lautre ne permet pas daméliorer les conditions de vie de nos populations. Je souhaite vivement que nos débats aient comme base des programmes, des projets, des approches de développement. Pour ce qui est de limplantation de lUnion pour le développement du Congo, UDCO, je me permets daffirmer, en toute modestie, que limplantation du parti avance. Dans tous les cas, jai fait le tour du territoire national. Je continue et je crois que ça va. A noter que la province du Bas-Congo a accueilli, avec beaucoup denthousiasme, le séjour dune délégation du parti venue de Kinshasa.
PROPOS RECUEILLIS PAR L.N. (*) Président national de lUnion pour le développement du Congo, UDCO