24.01.11 Le Potentiel : Cinq questions à Patrick Makala.

1. Quel est le nouveau cadre normatif destiné à réguler la gestion et le fonctionnement des services agricoles ?

Depuis quelques années, le ministère de l'Agriculture, Pêche et Elevage est engagé en plein processus de réforme en marge de la décentralisation prévue par la Constitution de 2006. C'est ainsi qu'il a été avant tout question de constituer une base normative indispensable pour soutenir la réforme du secteur agricole globale et aussi promouvoir pour chaque province un plan de développement agricole : une telle base normative devrait contenir une loi cadre donnant une vision d'ensemble. A l'heure actuelle, il faut saluer la mise en œuvre du Code agricole de gestion qui a déjà été publié en attendant sa vulgarisation dans toutes les langues. Ce qui est déjà une très bonne chose car je l'avais suggéré dans mon ouvrage sur les «Politiques publiques et gestion du secteur agricole et rural». Préfacé par le Dr. Alain Huart, cet ouvrage proposait déjà la promotion d'un cadre de partenariat sous forme d'un Conseil agricole rurale de gestion (CARG) (au niveau local (chefferie et territoire) avec une définition claire des fonctions de l'Etat et celle des acteurs oeuvrant dans le monde rural. Cette prophétie est devenue une réalité. A l'heure actuelle, les CARG viennent de finaliser leur phase d'implantation sur l'ensemble du territoire national. Le processus d'installation de ces structures accompagne la décentralisation sectorielle du MINAGRI (Ministère de l'Agriculture), annoncée par l'administration centrale.

2. Quelle est, d'après vous, la vision du CARG ?

En principe, c'est un outil de la décentralisation dans le secteur agricole prévu dans le Code Agricole. Il a pour vision l'amélioration des conditions de vie des agriculteurs en prenant des mesures incitatives pour favoriser les investissements agricoles. Ce, dans le but d'instaurer un monde rural solidaire, équitable et plus prospère. Je tiens à souligner que le CARG est une approche stratégique qui renforce la dynamique communautaire et non une nouvelle structure ayant une coordination nationale au sein de l'Administration de l'Agriculture. En milieu rural, le CARG demeure le référentiel commun à tous les acteurs et devra servir de support pour le transfert de compétences de l'Etat vers les ETD (Entités territoriales décentralisées), en application des principes de la décentralisation ; ainsi l'on voit plusieurs intervenants réaliser le programme du gouvernement provincial dans ce qu'on peut appeler la coopération décentralisée.

3. Quelles sont d'autres étapes que vous estimez nécessaires dans ce processus ?

Il est aussi question de promouvoir la recherche agricole appliquée par un programme d'investissement public ou privé dans le domaine. En effet, à ce jour le pays vit sans centre ou Institut de recherche sur l'agriculture, alors que le progrès dans ce domaine, c'est le cas dans d'autres pays, dépend du niveau avancé de la recherche ; développer le relations avec des pays où le système agricole opérationnel par la promotion du jumelage et/ou des investissements à impact visible ; tels que le système fermes des agricoles de type marchand qui assure la promotion de l'agro business. Adopter une politique incitative à l'investissement privé dans l'agriculture. Afin de réussir ce choix, la création par le gouvernement d'un fonds de fermage auquel devrait accéder sous forme de crédit tout investisseur s'intéressant à l'établissement d'une ferme, s'avère indispensable. Il s'agit de préserver la fonction sociale des services publics dans les milieux ruraux, comme toile de fond des politiques agricoles ; insérer l'activité agricole dans le marché inter africain et/ou dans le marché mondial.

4. Quelles sont les actions à mener dans le cadre de la mise en œuvre de la décentralisation ?

Il convient d'abord de réguler la mise en œuvre de la décentralisation par l'adoption d'une base normative des ETD. Il sera ensuite question de concevoir une feuille de route pour la mise en œuvre des services agricoles décentralisés tout en renforçant les capacités des animateurs de la décentralisation. Sans oublier la mise en place d'un dispositif de mobilisation des ressources des ETD.

5. Quelles sont les perspectives d'avenir ?

Malgré le tableau sombre que présente le secteur agricole de la RDC présentement, il y a des raisons d'espérer par rapport à l'évolution mondiale de l'agriculture. Seule une vision prospectiviste nous permet un tel espoir de nourrir 2 milliards de personnes à travers le continent. De nombreux facteurs portent à croire que la RDC pourrait devenir l'un des plus grands pays agricole du monde au regard de millions d'hectares non exploités qu'elle possède.

(*) Professeur et spécialiste en management de développement, Haut Cadre au ministère de l'Agriculture et expert à la cellule de réforme

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Par BIENVENU MARIE BAKUMANYA

1. Quel est le nouveau cadre normatif destiné à réguler la gestion et le fonctionnement des services agricoles ?

Depuis quelques années, le ministère de l'Agriculture, Pêche et Elevage est engagé en plein processus de réforme en marge de la décentralisation prévue par la Constitution de 2006. C'est ainsi qu'il a été avant tout question de constituer une base normative indispensable pour soutenir la réforme du secteur agricole globale et aussi promouvoir pour chaque province un plan de développement agricole : une telle base normative devrait contenir une loi cadre donnant une vision d'ensemble. A l'heure actuelle, il faut saluer la mise en œuvre du Code agricole de gestion qui a déjà été publié en attendant sa vulgarisation dans toutes les langues. Ce qui est déjà une très bonne chose car je l'avais suggéré dans mon ouvrage sur les «Politiques publiques et gestion du secteur agricole et rural». Préfacé par le Dr. Alain Huart, cet ouvrage proposait déjà la promotion d'un cadre de partenariat sous forme d'un Conseil agricole rurale de gestion (CARG) (au niveau local (chefferie et territoire) avec une définition claire des fonctions de l'Etat et celle des acteurs oeuvrant dans le monde rural. Cette prophétie est devenue une réalité. A l'heure actuelle, les CARG viennent de finaliser leur phase d'implantation sur l'ensemble du territoire national. Le processus d'installation de ces structures accompagne la décentralisation sectorielle du MINAGRI (Ministère de l'Agriculture), annoncée par l'administration centrale.

2. Quelle est, d'après vous, la vision du CARG ?

En principe, c'est un outil de la décentralisation dans le secteur agricole prévu dans le Code Agricole. Il a pour vision l'amélioration des conditions de vie des agriculteurs en prenant des mesures incitatives pour favoriser les investissements agricoles. Ce, dans le but d'instaurer un monde rural solidaire, équitable et plus prospère. Je tiens à souligner que le CARG est une approche stratégique qui renforce la dynamique communautaire et non une nouvelle structure ayant une coordination nationale au sein de l'Administration de l'Agriculture. En milieu rural, le CARG demeure le référentiel commun à tous les acteurs et devra servir de support pour le transfert de compétences de l'Etat vers les ETD (Entités territoriales décentralisées), en application des principes de la décentralisation ; ainsi l'on voit plusieurs intervenants réaliser le programme du gouvernement provincial dans ce qu'on peut appeler la coopération décentralisée.

3. Quelles sont d'autres étapes que vous estimez nécessaires dans ce processus ?

Il est aussi question de promouvoir la recherche agricole appliquée par un programme d'investissement public ou privé dans le domaine. En effet, à ce jour le pays vit sans centre ou Institut de recherche sur l'agriculture, alors que le progrès dans ce domaine, c'est le cas dans d'autres pays, dépend du niveau avancé de la recherche ; développer le relations avec des pays où le système agricole opérationnel par la promotion du jumelage et/ou des investissements à impact visible ; tels que le système fermes des agricoles de type marchand qui assure la promotion de l'agro business. Adopter une politique incitative à l'investissement privé dans l'agriculture. Afin de réussir ce choix, la création par le gouvernement d'un fonds de fermage auquel devrait accéder sous forme de crédit tout investisseur s'intéressant à l'établissement d'une ferme, s'avère indispensable. Il s'agit de préserver la fonction sociale des services publics dans les milieux ruraux, comme toile de fond des politiques agricoles ; insérer l'activité agricole dans le marché inter africain et/ou dans le marché mondial.

4. Quelles sont les actions à mener dans le cadre de la mise en œuvre de la décentralisation ?

Il convient d'abord de réguler la mise en œuvre de la décentralisation par l'adoption d'une base normative des ETD. Il sera ensuite question de concevoir une feuille de route pour la mise en œuvre des services agricoles décentralisés tout en renforçant les capacités des animateurs de la décentralisation. Sans oublier la mise en place d'un dispositif de mobilisation des ressources des ETD.

5. Quelles sont les perspectives d'avenir ?

Malgré le tableau sombre que présente le secteur agricole de la RDC présentement, il y a des raisons d'espérer par rapport à l'évolution mondiale de l'agriculture. Seule une vision prospectiviste nous permet un tel espoir de nourrir 2 milliards de personnes à travers le continent. De nombreux facteurs portent à croire que la RDC pourrait devenir l'un des plus grands pays agricole du monde au regard de millions d'hectares non exploités qu'elle possède.

(*) Professeur et spécialiste en management de développement, Haut Cadre au ministère de l'Agriculture et expert à la cellule de réforme

Par BIENVENU MARIE BAKUMANYA

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