14.02.11 L’Obervateur – Jean-Claude Masangu : Les services financiers par téléphone mobile est une nouvelle filière qui mérite qu’on s’y penche.

  Ainsi s’explique la réflexion menée le vendredi 11 février au Cercle de Kinshasa à l’initiative de la Direction de la surveillance des intermédiaires financiers de la Banque centrale du Congo, sous le haut patronage de la Haute direction de la BCC. Les directeurs généraux des régies financières, le président de l’Association congolaise des banques, les dirigeants et représentants des établissements de crédit, les représentants des sociétés de téléphonie mobile, les cadres de direction de l’Institut d’émission,….ont été conviés à participer à l’ouverture du séminaire atelier sur la téléphonie mobile et les services bancaires. Le coup d’envoi de cette réflexion a été donné par le vice-premier ministre chargé des PTT, Simon Bulupiy.

 

Ce séminaire atelier a eu comme objectif de permettre à toutes les parties impliquées ci- haut citées d’avoir une connaissance adéquate des infrastructures existantes, des difficultés éventuelles et des opportunités pour accompagner et faciliter les élans d’innovation dans les domaines de la téléphonie mobile et des services bancaires pour assurer leur promotion et leur vulgarisation. Dans son mot d’ouverture, le gouverneur de la BCC, Jean-claude Masangu a circonscrit l’importance de ce séminaire atelier. « Cette réflexion est arrivée au bon moment, en raison, d’une part de l’importance et de l’actualité du thème, à savoir la promotion des services financiers à travers la téléphonie mobile et , d’autre part, du rôle dévolu à l’Institut d’Emission  en tant qu’opérateur, participant et surveillant de tous les systèmes de paiement dans notre pays ».

Et d’ajouter que la Communauté internationale envisage à l’horizon 2015 une réduction sensible de la pauvreté dans le monde par la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement. Dans la stratégie pour atteindre ces objectifs, il est exigé entre autres, la mobilisation des moyens importants et nouveaux, capables de permettre à un grand nombre de personnes dont les plus démunis d’accéder aux services financiers. Selon J-C Masangu, entre 2001 et 2010 les dépôts de la clientèle du système bancaire a progressé de 13 fois. Ils sont passés de 10 millions USD à 1.300 millions. Le volume des crédits a connu la même propension, allant de 50 millions USD à 900 millions. Il a été multiplié par 18. « Le nombre des comptes bancaires fin décembre 2010 se chiffre à 583. 000, soit une moyenne de USD 2. 230 de dépôt par compte, contre 558.000 comptes pour les Institutions de Micro finance (IMF) et les coopératives d’Epargne et de Crédit (COOPEC), représentant une moyenne de USD 129 de dépôt par compte, pour un total de USD 72 millions. Comparée au PIB par tête d’habitant qui n’est que de USD 190 à fin 2010, la moyenne des dépôts s’avère être très élevée dans les deux segments sus cités ». Et de cette prestation il ressort que l’analyse de la BCC fait croire que la prochaine décennie de 2011à 2010 sera celle de l’expansion et de la pénétration géographique du système bancaire.

Attentes de la BCC

Au-delà de la modernisation en cours, la téléphonie mobile sera appelée elle aussi à jouer un rôle des plus déterminants. A ce propos, J-C Masangu fait remarquer qu’en comparant le nombre d’abonnés du secteur des télécommunications par rapport au nombre des détenteurs de comptes, l’on réalise ce que pourra être le champ d’intervention de ce nouvel outil qui permettra à des millions de congolais d’accéder aux services financiers tels que l’épargne, le transfert d’argent, le crédit, le paiement de factures et de salaires.

« Les services financiers à distance et notamment par téléphone mobile représentent donc une nouvelle filière qui mérite qu’on s’y penche au regard de son développement et de l’intérêt manifesté par les parties impliquées », souligne le numéro 1 de la BCC. Pour lui, toutefois il y a d’importantes questions qui se posent : la définition de la monnaie électronique, les conditions d’agrément des opérateurs exploitants, les principes de surveillance prudentielle, les risques encourus et la lutte contre le blanchiment de capitaux. Il est aussi vrai qu’il y a nécessité d’une mise en place d’une réglementation permissive.

De ces assisses, la BCC en attend beaucoup. Entre autres, la BCC s’attend que ce forum l’aide à définir clairement le rôle et les responsabilités de chaque partie prenante (BCC, Ministère des PTT, ministère des Finances, Opérateurs des télécommunications, Etablissements de crédit,…). Enfin , il est attendu que ce forum permette à obtenir un état des lieux le plus exhaustif possible des infrastructures reprenant leurs points forts et faibles; à appréhender les risques majeurs qui devront être identifiés, catégorisés et ensuite gérés. Définir sur le pan juridique la monnaie électronique et mettre en place un cadre juridique et réglementaire approprié ; proposer une stratégie fiscale qui encourage les opérateurs économiques non seulement dans la phase de lancement ; élaborer une feuille de route qui balise le parcours de fourniture des services financiers par téléphone mobile jusqu’à la phase d’opérationnalité effective fixée à fin 2011…. Autant des défis que ce séminaire est censé relever.

Didier Munsala Buakasa

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