01.04.11 Le Potentiel – Le Comité de politique monétaire appelle à un recadrage d'urgence

Depuis un temps, des germes d'inflation sont apparus sur le marché des biens et services. Le Comité de politique monétaire, qui s'est réuni hier jeudi 31 mars à la Banque centrale du Congo (BCC), a tiré la sonnette d'alarme, en appelant le gouvernement à tout mettre en œuvre pour freiner l'élan de ce qu'il a considéré comme une " inflation importée ". " Des mesures doivent être prises par le gouvernement pour atténuer le choc ", a dit Jean-Louis Kayembe wa Kayembe, vice-président du CMP, soulignant, compte tenu de l'origine de cette inflation, qu' " à la Banque centrale du Congo, nous restons vigilant pour réagir à tout choc interne "

Le plus évident, a dit Jean-Louis Kayembe qui présidait, à la place du gouverneur de la BCC empêché, cette réunion du CPM, " l'inflation actuelle n'est pas d'origine monétaire, car tous les indicateurs du PEG 2 à fin mars 2011 sont au vert ". La cause de cette inflation, note-t-il, relève de l'envolée des prix des certains biens, notamment alimentaires et pétroliers, sur le marché mondial.

Par ailleurs, le vice-président du CPM s'est félicité de la portée de dernières mesures de politique monétaire prises depuis la réunion du 27 janvier 2011. " Le bon comportement des indicateurs conjoncturels est la preuve que les actions ont porté. Le taux s'est stabilisé ".

Ci-dessous, le communiqué de presse diffusé par le CPM à l'issue de sa réunion du jeudi 31 mars 2011.

Encadré

Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale du Congo s'est réuni le jeudi 31 mars 2011 en séance ordinaire sous la présidence du directeur général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires.

Les points ci-après ont figuré â l'ordre du jour : (i) Adoption du compte rendu de la 2ème réunion ordinaire de l'année tenue le 18 février 2011; (ii) Evolution de la politique monétaire au premier trimestre 2011 et perspectives ; (iii) Analyse de la conjoncture à fin mars 2011; (iv) Evaluation des critères et repères quantitatifs du PEG II à fin mars; (v) Divers.

En ce qui concerne la situation macroéconomique, elle a été affectée par Les tensions persistantes sur le marché des biens et services, quoiqu'il ait été récemment observé un léger ralentissement. Par ailleurs, les trois segments du marché des changes sont demeurés globalement stables au cours de la période sous revue.

Sur le marché des biens et services, le taux d'inflation hebdomadaire continue de se maintenir à un niveau élevé comparativement à l'année antérieure. Il s'est situé à 0,48 % contre -0,02 % à la période correspondante de 2010. Cette évolution a établi le taux d'inflation mensuel et en cumul annuel respectivement à 1,97 % et 5,37 %. Pour rappel, l'objectif annuel pour 2011 est de 13,0%.

Les pressions observées tiennent essentiellement à la persistance du choc d'offre d'ordre externe qui affecte l'économie congolaise depuis le dernier trimestre 2010.

Sur le marché des changes, la stabilité du cours de la monnaie nationale, observée depuis fin janvier, s'est poursuivie à fin mars. Par rapport à fin décembre 2010, le cours parallèle s'est apprécié de 0,5 % alors que le cours indicatif et libre ont connu des dépréciations respectives de 0,3% et 0,05 %. Cette accalmie résulte notamment de l'excédent net de l'offre des devises qui a caractérisé ce marché au cours de ces deux derniers mois.

Sur le marché monétaire, les taux d'intérêt réels ont connu un léger recul tenant principalement à la hausse continue de l'inflation. La marge de positivité du taux directeur s'est établie à 4,05 points au 25 mars contre 4,30 points une semaine plus tôt. Quant au taux d'intérêt moyen pondéré réel des BTR, il s'est situé à 2,30 points au 30 mars contre 2,35 points au 23ème jour du même mois.

S'agissant des critères et repères quantitatifs du PEG II à fin mars, ils sont globalement respectés.

Eu égard à ce qui précède, le Comité de politique monétaire a décidé de maintenir le taux directeur et le coefficient de la réserve obligatoire à leur niveau actuel. S'agissant des critères quantitatifs du PEG II, le CPM a recommandé que des efforts conjoints soient déployés par le gouvernement et la Banque centrale du Congo en vue consolider la situation du critère relatif aux avoirs extérieurs nets en perspective de la 3ème revue du programme.

Par ailleurs, le Comité de politique monétaire a recommandé, d'une part, la prudence dans l'utilisation des instruments des politiques monétaire et de change et, d'autre part, un strict respect du plan de trésorerie du secteur public, tant en monnaie nationale qu'étrangères, afin d'éviter tout risque d'inflation monétaire susceptible d'amplifier l'inflation importée.

Enfin, le Comité de politique monétaire a souligné la nécessité, pour le gouvernement, d'amorcer des réflexions et de mettre en œuvre des actions à même d'améliorer l'offre interne des biens et services ainsi que les coûts des transactions en vue d'agir sur comportement à court et à moyen terme des prix des biens et services.

Par Faustin Kuediasala

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